Fort soigné du point de vue esthétique (c'est peut-être là sa plus grande et unique qualité), le film de Vincenzo Marano proposait un joli challenge à l'éditeur en charge du DVD. Du fait des nombreuses zones d'ombre et de l'utilisation de couleurs chaudes et avenantes, Sans Etat d'Ame peut aisément se targuer d'être l'un des films français les plus agréables à regarder de cette année. Et donc, histoire de boucler la boucle en beauté, TF1 Vidéo nous propose le film dans des conditions plutôt optimales. Les noirs sont profonds sans jamais être bouchés, les contrastes joliment appuyés, les couleurs naturelles. Même les zones de flou dues à la profondeur de champ minimale des plans en longues focales ne souffrent pas de quelconques problèmes d'encodage, tandis que la compression générale de l'ensemble ne nous a pas semblé trahir de défauts majeurs. On pourra parfois trouver à redire sur la définition, qui a souvent tendance à varier entre les plans serrés et les plans larges, mais dans les grandes lignes, ce DVD se montre digne du travail de photographie effectué.
Si nous sommes plutôt enthousiastes vis-à-vis des qualités de l'image du film, difficile de se montrer aussi enthousiaste concernant le son. Si les deux pistes (DD 5.1 et Stéréo) présentes sur le DVD sont plutôt propres sur un plan purement technique, il est fort dommage qu'elles n'exploitent jamais vraiment la richesse de la palette sonore du film de Marano. En salle, il nous avait semblé que le son jouait un rôle important dans l'ambiance du film. Dans notre salon, difficile de percevoir autre chose que de l'habillage sonore discret venant ça et là, accompagné des dialogues mis en avant sur les enceintes avant. Bref, mise à part la musique, qui vient subtilement se glisser sur les arrières, l'atmosphère auditive de Sans Etat d'Ame en DVD est plutôt pâlichonne.
Seul bonus présent sur cette édition, le making-of (15 mns) du film nous propose des images du tournage accompagnées de quelques interviews du réalisateur et des comédiens principaux. Rien de vraiment passionnant, l'ensemble demeurant très académique. On parle rapidement de l'histoire, des personnages, de la manière dont s'est monté le projet, mais sans jamais trop rentrer dans les détails. Au final, un module très carré, très promo, pas indigeste en soi, mais pas franchement bandant non plus.