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Comme nous vous le disions à l'époque de la sortie du film en salle, Shine a Light est de très loin le plus beau concert qu'il nous ait été donné de voir depuis le Heart of Gold de Jonathan Demme sur Neil Young. Filmé par les meilleurs opérateurs du moment, parmi lesquels Robert Richardson (chef opérateur de Casino et Kill Bill), John Toll (Braveheart, la Ligne Rouge), Emmanuel Lubezki (Le Nouveau monde, Les Fils de l'homme), Stuart Dryburgh (L'Ame des guerriers, La Leçon de piano), Ellen Kuras (Eternal Sunshine), Robert Elswit (There Will Be Blood) et Mitchell Amundsen (Transformers), le film se devait d'être honoré d'un transfert DVD irréprochable. C'est chose faite, Wild Side a réussi son pari en nous offrant là une galette à l'image quasiment parfaite. Malgré la grande variété de couleurs et les écarts monstrueux de contraste entre les zones d'ombre et les effets de lumière surexposés, le DVD de Shine a Light encaisse parfaitement le choc et se montre en tous points digne de la photographie du film. De plus, à aucun moment la qualité de l'image ne se trouve entâchée par de quelconques problèmes de compression, preuve du soin apporté par l'éditeur à l'encodage du film. Signalons que le DVD est labélisé THX, ceci expliquant peut-être cela.
Ebouriffant en salle, le son de Shine a Light était attendu comme un nouveau standard en matière de concert en DVD. Malheureusement, contrairement à l'image, les qualités audio du film de Martin Scorsese nous ont laissés avec un sentiment plutôt contradictoire. On passera rapidement sur la piste stéréo, en tous points semblable à l'album CD sorti en même temps que le film, pour nous attarder plus longuement sur la piste DTS 5.1. Si nous ne trouverons pas grand chose à redire sur la spatialisation globale de l'ambiance du concert, totalement fidèle à ce que nous avions découvert au cinéma tant du point de vue de la présence du public que des effets de mise en relief des instruments en fonction de la mise en scène, il nous semble qu'il manque un petit quelque chose au DVD de Shine a Light pour être pleinement convaincant sur le plan sonore : de l'ampleur ! En comparaison avec l'énorme DVD de The Song Remains The Same, performance légendaire de Led Zep tournée en 1973 et testée récemment dans nos colonnes, et de quelques autres maîtres-étalons en matière de DVD de concert (Live aus Berlin de Ramstein, Pulse de Pink Floyd, And All That Could Have Been de NIN, Avant que l'Ombre à Bercy de Mylène Farmer) celui des Stones paraît bien clean. Trop propret dans sa transposition des voix (mises en avant sur l'enceinte centrale telles des dialogues de film) et manquant singulièrement de basses et de grosse caisse, le son du DVD s'avère techniquement impeccable certes, mais au final pas très Rock'n Roll. Si l'expérience voulue par Scorsese, qui consiste à nous immerger dans la musique comme si nous étions sur la scène avec le groupe, se retrouve ici parfaitement justifiée par les choix de mixage, ou tous les sons se retrouvent clairs et parfaitement retranscrits, on regrettera que tout cela se fasse au détriment de l'aspect "concert de rock". Trop de mix tue le mix, donc, et on aurait peut-être aimé entendre quelque chose de plus lourd, de plus sale, bref de plus "vivant" pour vraiment nous plonger au cœur de la musique des "pierres qui roulent", quitte à perdre en lisibilité.
DVD 1
On commence avec Behind the Scene : dans les Coulisses de Shine A Light (15mn). Version allongée du prologue du film (dans lequel on découvre déjà un peu l'enfer des backstage d'un concert), ce module s'étend sur les répétitions avant le show, en laissant la parole à chacun des membres du groupe. Peu d'images de Marty, mais quelques documents d'archives (comme on en voit dans le film également), qui viennent ça et là ponctuer ce petit supplément pas désagréable, mais quand même franchement light, sans mauvais jeu de mot. Egalement sur le premier DVD, nous trouverons quatre pistes inédites (I'm free, Paint it black, Little T&A et Undercover of the night), présentes sur l'album mais coupées au montage du film. S'il est toujours agréable de retrouver des morceaux des Stones, on regrettera en revanche que ces chansons ne soient pas présentées dans les mêmes conditions techniques que ceux du film puisqu'il faudra se contenter du son stéréo et d'une image non-étalonnée.
DVD 2
Sur la seconde galette, nous trouverons une interview de Philippe Manœuvre, réalisée exclusivement pour le DVD français. Intitulée Les Rolling Stones par Philippe Manœuvre : entretien inédit et d'une durée de 26 minutes, ce module s'avère être la pièce maîtresse de l'édition double DVD en matière de supplément. Intéressant du début jusqu'à la fin, le journaliste fait étalage de ses connaissances sur le sujet et de son amour pour le groupe pour dresser un portrait plutôt pertinent des carrières respectives des Stones et de Martin Scorsese et aboutir ainsi à une mise en perspective plutôt juste sur le pourquoi de Shine a Light. Un document très instructif, qui aurait largement pu être plus long.
DVD 3
"J'ai souvent pensé à me suicider, mais cela voulait dire louper la sortie du prochain album des Stones". Cette phrase de Janis Joplin pourrait parfaitement résumer le sentiment qui se dégage du film "Vers l'Olympe : être fan des Rolling Stones", documentaire signé Philippe Puicouyoul. D'une durée de 94 minutes, ce film nous plonge directement dans la vie des fans du légendaire groupe de rock, en nous gratifiant de moult anecdotes datant des années 60 à nos jours. Construit autour de récits de fans anonymes ou connus (Patrick Eudeline, Guillaume Durand, Castelbajac, Arno, Louis Bertignac, Philippe Manœuvre), ce film faisant office de bonus dans l'édition triple DVD de Shine a Light est un petit bijou qui nous montre que la relation qui relie les groupies du célèbre quatuor anglais dépasse le stade de l'amour, du respect, du temps, de la politique et même de la musique. Fort touchant (comme lorsque ce fan américain tombe en larmes rien qu'en évoquant ce qu'il pense du groupe), le film de Puicouyoul est parfaitement décrit par Manoeuvre à travers une petite phrase en apparence anodine mais très juste : "C'est un film qui a du cœur". On a pas trouvé mieux pour le décrire.
