Wild Side nous propose un transfert soigné. Le master utilisé, même s'il n'est pas parfait, quelques griffures apparaissant par-ci par-là mais rien de bien méchant, a été parfaitement transferré sur le disque, respectant les constrastes et les ambiances nocturnes du film. On regrettera un léger manque de définition, même si la compression, elle, ne se fait sentir un seul instant.
Un tout petit détail de rien du tout nous a sauté aux yeux : jusqu'à sa 36ème minute l'image est cadrée en haut et en bas par deux minuscules bandes noires. Puis d'un plan à un autre, et ce au milieu d'une séquence, ces bandes noires disparaissent au profit de nouvelles cette fois-ci à gauche et à droite de l'image, et seront présentes jusqu'à la fin du métrage. Le format du film n'est atteint que trop légèrement pour parler de recadrage, mais ce infime détail que certains remarqueront est très certainement dû à un léger bug lors de la création du télécinéma. Rien qui n'entâche cependant la très bonne qualité d'image de ce DVD...
bandes noires en haut et en bas - ratio image tournant autour de 1.35...
Plus que tout autre films, Wild Side se devait de soigner la piste son du DVD. Et force est de constater que le travail fourni par l'éditeur au chat qui miaule est remarquable. Le mélomane retrouvera avec plaisir la piste son Mono d'époque, nettoyée juste ce qu'il faut pour ne pas gêner la vision du film par un quelconque souffle, sans pour autant la dénaturer. La piste son laisse transparaître fièrement son âge, sans que l'on soit gêné le moins du monde. Pari réussi donc.
DVD 1
Nous ne retrouvons sur cette galette qu'une galerie de photos et d'affiches.
On notera que le DVD débute par un clip pour le groupe de jazz Cotton Candies. Si l'idée de Wild Side était de mettre en avant le groupe à travers le DVD de Stromy Weather, il aurait été intéressant d'impliquer un peu plus le groupe marseillais dans les suppléments...
DVD 2
C'est avec surprise que nous découvrons sur le second disque accompagnant Stormy Weather, deux films appartenant à ce genre méconnu chez nous qu'est le black musical. On retrouve ainsi Hi-De-Ho (1947) de Josh Binney avec Cab Calloway et The Duke is Tops (1938) de William L. Nolte avec Lena Horne.
Hi-De-Ho
Cab Calloway est tiraillé entre deux femmes, sa fiancée Minnie et sa manageuse Nettie. Minnie lui trouve une place de chanteur dans un club géré par un gangster nommé Mason, mais Cab travaillant déjà dans un autre club trouvé par Nettie refuse. Masson envoie au King of Hi de Ho ses hommes pour le convaincre par tous les moyens, même par la force...
The Duke is Tops
Parce qu'il a l'impression de freiner la carrière de sa talentueuse chanteuse, un agent d'un spectacle itinérant dupe Ethel Andrews pour qu'elle puisse poursuivre sa carrière à New York. Pendant que la jeune femme voit sa carrière tarder à décoler, Duke Davis voit de son côté ses affaires fleurir. Leurs routes vont-elles se recroiser ?
Malgré leurs évidentes qualités musicales, Hi-De-Ho et The Duke is Tops sont loin d'égaler Stormy Weather. En effet, d'un côté Hi-De-Ho mise tout sur la personnalité charismatique de Cab Calloway, le réalisateur allant jusqu'à se littéralement se débarrasser à mi-chemin du film de toute progression narrative dans le but de laisser entièrement la place au chanteur et son orchestre pour une demi-heure non-stop de musique. On en reprochera pas du tout à Josh Binney ce choix, la mise en scène et le jeu des acteurs étant sincèrement quelconques.
De son côté, The Duke is Tops est plus classique, une vraie série B sans prétention qui accompagne gentiment le spectateur le long d'un récit classique mais correctement interprété par Lena Horne et Ralph Cooper. Ce sont ici en revanche les passages musicaux qui manquent de mordant. Le film aurait gagné à être plus dynamique.
On regrettera tout de même que les films n'aient pas eu l'honneur d'une remasterisation, les copies n'étant pas dénuées de tâches et autres poussières. Quant au transfert, il est loin d'être précis, le second plan de l'image étant très souvent flou. Pour couronner le tout, la compression n'est malheureusement pas invisible. Seul bon point du transfert, l'image agréablement contrastée qui rend parfaitement l'ambiance tamisée des nightclubs.
A l'instar de l'image, les pistes son d'époque des deux films n'ont pas l'air d'avoir été rénovées. Le Mono de The Duke... est très étouffé, alors que chez Hi-De-Ho il est trop aigu. Les deux films sont cependant logé à la même enseigne concernant ce souffle constant qui nous suit tout le long. Ce souffle ne devient en fait vraiment gênant que lors des séquences musicales, mais s'avère par contre embêtant lors des séquences narratives.
Les deux films sont cependant de formidables opportunités d'approfondir le genre, avant on l'espère que Wild Side Video sorte de nouveaux titres.