Image :
7/20
Tarsem Singh est un esthète et le transfert proposé par l'éditeur met parfaitement en valeur son travail et celui de son chef opérateur (Colin Watkinson). Jouissant d'un master nickel chrome et d'une palette colorimétrique parfaitement saturée mettant en relief les choix esthétiques audacieux des deux hommes, l'image manque pourtant légèrement de piqué (frustrant lors des gros plans sur les visages) tandis que la compression (d'honnête facture dans l'ensemble) se fait parfois visible sur les seconds plans. Un transfert perfectible donc.
PS : une sortie en blu-ray n'était-elle pas été envisageable ?
MAJ : le film est bel et bien disponible en Blu-ray en exclusivité à la FNAC
PS : une sortie en blu-ray n'était-elle pas été envisageable ?
MAJ : le film est bel et bien disponible en Blu-ray en exclusivité à la FNAC
Son :
7/20
Le choix entre deux pistes Dolby Digital et stéréo, en anglais et français, nous est proposé. D'honnête facture (bien que sommaires), les pistes stéréophoniques sont présentes pour l'unique raison de satisfaire les tristes spectateurs qui ne possèdent pas de home cinema. Les mixages multi-pistes (448Kbps) sont quant à eux d'une grande précision et, contrairement à bien d'autres films, le sound design ne repose ici pas sur des effets pétaradants explosant de toute part. En effet bien que tous les canaux soient mis à contribution (principalement par la musique d'ailleurs), ils ne le sont pas façon bûcheron "vas-y que je te fais trembler tes murs". Totalement immersif, The Fall ne deviendra pour autant pas votre nouveau DVD démo.
Bonus :
8/20
De l'édition américaine, l'édition française perd trois suppléments : le commentaire audio de l'acteur Lee Pace, du producteur et scénariste Nico Soultanakis et du scénariste Dan Gilroy, deux courtes scènes coupées ainsi qu'une featurette making-of intitulée Wanderlust. Il ne reste que le commentaire audio de Tarsem Singh et une featurette making of intitulée Nostalgia. Bien que l'on regrettera que les bonus précités n'aient pas traversé l'Atlantique, il faut convenir que les deux suppléments conservés sont d'une très grande richesse.
Le commentaire audio tout d'abord est l'occasion pour le réalisateur d'expliquer en long, en large et en travers les années de galère endurées pour réaliser son film (l'idée lui est venue il y a dix-sept ans, et il lui a fallu quatre longues années de tournage dans une vingtaine de pays pour la mettre en boîte) ainsi que sa méthode de travail avec la jeune Catinca Untaru qui interprête Alexandria (il l'avait convaincue que Lee Pace était réellement infirme, et n'hésitait pas à la bousculer pour obtenir ce qu'il désirait à l'écran). A Nostalgia (référence à Tarkovsky ?) de nous confirmer par l'image ce que nous affirme Singh dans son commentaire.
Catinca Untaru apprend que Lee Pace n'est pas infirme
Deux suppléments qui nous rassurent quand au fait que Tarsem Singh n'est pas l'esthète copiteur que nous voulions qu'il soit. Singh est un véritable metteur en scène qui sait parfaitement raconter une histoire et diriger ses comédiens dont le seul défaut (de taille !) est son incapacité à se défaire de ses influences. Le cinéaste en est d'ailleurs parfaitement conscient puisqu'il déclare à la fin de son commentaire audio à propos de Yo Ho Ho du bulgare Zako Heskija (influence narrative majeur de The Fall) : "J'avais 27 ans quand je l'ai vu. Comme il m'avait influencé, si je le revoyais, je risquais de le copier".
Catinca Untaru poussée dans ses retranchements par Tarsem Singh