Test DVD : The Strangers

Le transfert restitue de manière satisfaisante le travail visuel réalisé sur le film. Les tons chauds de l'intérieur de la maison chatoient et déploient parfois une certaine richesse, soutenus en cela par une gestion des noirs de bonne facture. Les zones d'ombre sont ainsi joliment entretenues pour créer l'angoisse lorsque le personnage de Liv Tyler entend des sons suspects sans pouvoir en déterminer la provenance. Là où le bât blesse légèrement, c'est en ce qui concerne la définition qui aurait vraiment gagné à être affinée. Ce défaut se fait surtout ressentir sur les plans sombres, qui manquent parfois de lisibilité, révélant du même coup quelques défauts de compression peu agréables à l'oeil. Nous avons affaire à un transfert perfectible, donc, mais qui remplit tout de même correctement son cahier des charges.

Si la qualité de l'image est au rendez-vous, il n'en va pas tout à fait de même pour le son. En effet, des trois pistes proposées, c'est contre toute attente le stéréo français qui l'emporte haut la main face aux 5.1 anglais et français. Un comble. Pour un film qui mise essentiellement sur la richesse de son univers sonore, les deux pistes prévues pour les possesseurs de home cinema s'avèrent bien décevantes. Il faudra cependant effectuer la comparaison avec le stéréo pour se rendre compte de l'arnaque. En effet, à la première écoute, on accepte sans difficulté le silence qui semble régner dans cette maison, mis à part lorsque des bruits se balandent d'une enceinte à une autre pour créer l'impression que le spectateur lui-même est cerné par les agresseurs. Sur ce plan, les 5.1 font preuve d'une certaine efficacité. Mais dès lors que l'on écoute le stéréo, c'est non seulement une puissance nettement supérieure que l'on découvre mais aussi toute une palette de sons et de musiques d'ambiance totalement absents sur les deux autres pistes. Bien sûr, la spatialisation n'est pas la même puisqu'elle ne concerne que les deux enceintes avant. Autant dire qu'aucune piste ne remplit pleinement son contrat.

Deux suppléments accompagnent le film, à commencer par un making of (9mns11) de tonalité certes promotionnelle mais qui donne la parole à l'ingénieur du son et au responsable des maquillages, permettant au passage de découvrir une sympathique séance de transformation du visage d'un comédien. Parmi les comédiens, seule Liv Tyler s'exprime, insistant sur l'investissement physique recquis par le rôle, Scott Speedman restant étrangement absent du documentaire. Tout ceci étant dit, on ne peut s'empêcher d'être choqué de constater que tout le monde fait comme si le film partait d'une "nouvelle approche du genre" et que ni le réalisateur ni le directeur artistique ne mentionnent à un seul instant leurs inspirations du côté de chez Xavier Palud et David Moreau...


Les scènes coupées (4mns52) sont au nombre de deux. La première n'est qu'une version prolongée de la séquence de la soirée. Sans apprendre grand-chose de nouveau, elle révèle subtilement l'imcompréhension entre les deux personnages, voire une légère poussée d'égoïsme chez James (Scott Speedman). La seconde s'avère cependant nettement plus intéressante et aurait franchement gagné à être conservée dans le montage final puisqu'elle permet d'étoffer en un échange dialogué l'histoire de la relation entre les deux personnages à travers le récit de Kristen (Liv Tyler), qui gagne elle aussi du même coup un peu d'épaisseur psychologique.

On trouvera bien entendu sur le DVD des bandes annonces de titres disponibles chez l'éditeur.