Image :
5/20
A l'instar du cinéma hongkongais (jusqu'au tournant des années 2000), le cinéma d'exploitation des années 70 n'a tristement pas eu les honneurs d'une conservation digne de ce nom. Chose triste mais évidente, ces films ayant été initialement conçus pour ramasser un max de pépettes en un temps record (quelques jours/semaines à l'affiche avant d'être remplacés et oubliés par le suivant). Le cas Eurociné est encore pire, Marcus Lesoeur son patron comptant chichement chaque sous dépensé. Tous les moyens étaient bons pour économiser un ou deux kopeks, même l'utilisation éhontée de stock-shots. Une conservation décente des films n'était même pas envisageable...
Train Spécial pour Hitler s'ouvre par un générique qui de toute évidence n'est pas d'époque, la typographie utilisée étant celle de l'éditeur Artus Films. Le générique original est-il perdu à tout jamais ou est-ce qu'il est "simplement" trop abîmé et non présentable tel quel ? La question se pose. Le même problème se posera plus tard à la 59ème minute, lors de la séquence des tanks, un carton apparaissant avec la même typo :
C'est bien dommage, parce que mis à part cela, la copie est dans un meilleur état que celles de Nathalie dans l'enfer nazi et Helga, la louve de Stilberg. Certes, elle n'est exempte d'éraflures, de griffures et de poussières, mais elle s'avère dans sa globalité plutôt acceptable s'il on prend on compte les conditions de conservation.
En revanche, nous sommes déçus par la compression, l'image laissant parfois apparaître des petits blocs de pixels pas vraiment agréables à l'oeil. Ce n'est pas non plus ignoble et ce Train Spécial pour Hitler se laisse tout à fait regarder. Le plus important étant d'avoir la possibilité de découvrir les films, nous ne nous plaindrons pas plus que cela.
Train Spécial pour Hitler s'ouvre par un générique qui de toute évidence n'est pas d'époque, la typographie utilisée étant celle de l'éditeur Artus Films. Le générique original est-il perdu à tout jamais ou est-ce qu'il est "simplement" trop abîmé et non présentable tel quel ? La question se pose. Le même problème se posera plus tard à la 59ème minute, lors de la séquence des tanks, un carton apparaissant avec la même typo :
C'est bien dommage, parce que mis à part cela, la copie est dans un meilleur état que celles de Nathalie dans l'enfer nazi et Helga, la louve de Stilberg. Certes, elle n'est exempte d'éraflures, de griffures et de poussières, mais elle s'avère dans sa globalité plutôt acceptable s'il on prend on compte les conditions de conservation.
En revanche, nous sommes déçus par la compression, l'image laissant parfois apparaître des petits blocs de pixels pas vraiment agréables à l'oeil. Ce n'est pas non plus ignoble et ce Train Spécial pour Hitler se laisse tout à fait regarder. Le plus important étant d'avoir la possibilité de découvrir les films, nous ne nous plaindrons pas plus que cela.
Son :
6/20
Eurociné avait pour habitude de ne pas prendre le son en direct, pour bien entendu économiser le salaire et le matériel de deux techniciens (accessoirement cela permettait aux réalisateurs de diriger leurs comédiens et leu équipe en pleine prise). Tout était alors post-synchronisé en studio.
A l'instar de l'image, la piste son de Train Spécial pour Hitler est d'honnête facture. Le souffle omniprésent chez Nathalie et Elga se fait ici plus discret. A noter que Artus Films a inséré quelques scènes en version anglaise sous-titrées français afin de présenter le film dans une copie la plus intégrale possible.
A l'instar de l'image, la piste son de Train Spécial pour Hitler est d'honnête facture. Le souffle omniprésent chez Nathalie et Elga se fait ici plus discret. A noter que Artus Films a inséré quelques scènes en version anglaise sous-titrées français afin de présenter le film dans une copie la plus intégrale possible.
Bonus :
6/20
En plus de nous offrir des bandes annonces de titres de la collection, ainsi qu'une galerie de photos, une fiche technique et les sempiternelles filmographies, l'équipe d'Artus Films est allée s'entretenir avec le dialoguiste du film Jean-Pierre Bouyxou et avec Michel Charrel, l'un des acteurs du métrage.
Présentation du film par Daniel Lesoeur (3')
Le fils de Marius Lesoeur, fondateur d'Eurociné, revient en quelques minutes sur la genèse de ce film qu'il affectionne tout particulièrment de par son histoire "forte et convaincante", et de part "la symbiose entre Payet et les acteurs", surement aussi pour le succès public qu'il a reçu - Train Spécial pour Hitler attira tout de même (d'après Lesoeur) 100 000 spectateurs parisiens. Il a enfin une pensée émue pour l'actrice Sandra Mozarowsky qui se suicida quelques mois après la sortie du film, à l'âge de 18 ans.
Entretien avec Jean-Pierre Bouyxou (27')
Dialoguiste sur Train spécial pour Hitler, le cinéaste culte Jean-Pierre Bouyxou (qui toucha aussi bien au cinéma expérimental qu'au cinéma pornographique) revient longuement sur la production chaotique dans ce passionnant entretien accordé à l'équipe d'Artus Films.
Il semblerait que Jess Franco était initialement prévu pour réaliser le film, mais il n'en avait pas vraiment envie : quelques jours avant le tournage, il s'engueule avec Marius Lesoeur, quitte le projet pour être alors remplacé par Alain Payet. Bouyxou révèle que "tout [tenait] sur deux-trois feuillets" Eurociné décide d'appeler à la rescousse Jean-Pierre Bouyxou pour écrire les dialogues au fur et à mesure du tournage. Tout comme dans le cinéma italien, il n'y avait pas de son témoin ni de prise de son directe, ce qui permettait au réalisateur de diriger tout en tournant ses comédiens et techniciens : cet atout sur le tournage rendait donc nécessaire l'enregistrement de tous les dialogues en post-prod. Anecdote amusante : après une "explication qui s'est transformée en altercation avec Marius Lesoeur" à propos de sa somme forfaitaire, Jean-Pierre Bouyxou quitte violemment le tournage. La production réalisera à son grand damn beaucoup plus tard que tous les dialogues qu'il avait écrits avaient disparu. Bouyxou refusant d'aider le production, les acteurs ont du se doubler eux-mêmes à "l'à peu prêt".
Jean-Pierre Bouyxou avouera tout de même en fin d'interview que Train pour Hitler est un "film à part qu'il faut avoir vu parce qu'il faisait protester le public à qui il était destiné", c'est un film "au-delà du nanar, c'est pas dadaiste mais on en est pas loin".
L'Entretien avec Michel Charrel (15') est moins intéressant que celui avec Jean-Pierre Bouyxou, l'acteur ayant visiblement peu de choses à dire sur Train pour Hitler et Eurociné. L'entretien dérive au bout de quelques minutes sur sa carrière, sur quelques uns de grands du cinéma français tel Lautner ("un bon vivant'), Jean-Pierre Melville et Henri Verneuil ("méticuleux"), Jean-Paul Belmondo ("charmant camarade"), Claude Zidi ("je peux pas dire que j'aime bien le bonhomme") et Alain Delon ("Delon... Delon c'est Delon quoi ! On le voit à la télé et ben il était pareil au cinéma").
Présentation du film par Daniel Lesoeur (3')
Le fils de Marius Lesoeur, fondateur d'Eurociné, revient en quelques minutes sur la genèse de ce film qu'il affectionne tout particulièrment de par son histoire "forte et convaincante", et de part "la symbiose entre Payet et les acteurs", surement aussi pour le succès public qu'il a reçu - Train Spécial pour Hitler attira tout de même (d'après Lesoeur) 100 000 spectateurs parisiens. Il a enfin une pensée émue pour l'actrice Sandra Mozarowsky qui se suicida quelques mois après la sortie du film, à l'âge de 18 ans.
Entretien avec Jean-Pierre Bouyxou (27')
Dialoguiste sur Train spécial pour Hitler, le cinéaste culte Jean-Pierre Bouyxou (qui toucha aussi bien au cinéma expérimental qu'au cinéma pornographique) revient longuement sur la production chaotique dans ce passionnant entretien accordé à l'équipe d'Artus Films.
Il semblerait que Jess Franco était initialement prévu pour réaliser le film, mais il n'en avait pas vraiment envie : quelques jours avant le tournage, il s'engueule avec Marius Lesoeur, quitte le projet pour être alors remplacé par Alain Payet. Bouyxou révèle que "tout [tenait] sur deux-trois feuillets" Eurociné décide d'appeler à la rescousse Jean-Pierre Bouyxou pour écrire les dialogues au fur et à mesure du tournage. Tout comme dans le cinéma italien, il n'y avait pas de son témoin ni de prise de son directe, ce qui permettait au réalisateur de diriger tout en tournant ses comédiens et techniciens : cet atout sur le tournage rendait donc nécessaire l'enregistrement de tous les dialogues en post-prod. Anecdote amusante : après une "explication qui s'est transformée en altercation avec Marius Lesoeur" à propos de sa somme forfaitaire, Jean-Pierre Bouyxou quitte violemment le tournage. La production réalisera à son grand damn beaucoup plus tard que tous les dialogues qu'il avait écrits avaient disparu. Bouyxou refusant d'aider le production, les acteurs ont du se doubler eux-mêmes à "l'à peu prêt".
Jean-Pierre Bouyxou avouera tout de même en fin d'interview que Train pour Hitler est un "film à part qu'il faut avoir vu parce qu'il faisait protester le public à qui il était destiné", c'est un film "au-delà du nanar, c'est pas dadaiste mais on en est pas loin".
L'Entretien avec Michel Charrel (15') est moins intéressant que celui avec Jean-Pierre Bouyxou, l'acteur ayant visiblement peu de choses à dire sur Train pour Hitler et Eurociné. L'entretien dérive au bout de quelques minutes sur sa carrière, sur quelques uns de grands du cinéma français tel Lautner ("un bon vivant'), Jean-Pierre Melville et Henri Verneuil ("méticuleux"), Jean-Paul Belmondo ("charmant camarade"), Claude Zidi ("je peux pas dire que j'aime bien le bonhomme") et Alain Delon ("Delon... Delon c'est Delon quoi ! On le voit à la télé et ben il était pareil au cinéma").