Le transfert d'Ultimatum n'est certes pas parfait mais contient son lot de belles images pour ne pas décevoir. Certes la palette colorimétrique apparaît trop douce et les détails au niveau des gros plans manquent cruellement à l'appel. Cependant, le master est propre et les nombreuses séquences tournées caméra à l'épaule sont soutenues par une compression solide tandis que les noirs demeurent denses tout du long. Durant les scènes nocturnes, les contrastes trop appuyés dénaturent quelque peu la définition et l'usage de couleurs monochromes à tendance jaune et verte n'arrangent pas l'ensemble avec une granulation légère mais palpable. Heureusement, les plans larges sauvent la mise et divers gros plans s'en tirent haut la main.
Si l'introduction promet un bel environnement sonore via la piste Dolby Digital 5.1, les ardeurs s'estompent rapidement avec une action essentiellement axée sur les enceintes frontales. Les latérales mettent uniquement en valeur la jolie musique du film tout en distillant quelques effets surround avec une décevante économie. De plus, les dialogues ont tendance à manquer d'entrain sur la centrale et il faut véritablement attendre les quelques séquences d'alerte pour que le caisson de basses se réveille vaguement. La stéréo est en revanche fluide et dynamique, tout en offrant un suffisant confort de visionnage.
Making of (21min24)
Pour une fois, ce making of laisse aux protagonistes le temps de développer leurs propos tout en donnant un véritable aperçu du tournage à travers de nombreuses images illustrant les divers entretiens. Tous les comédiens (dont Jasmine Trinca dans un français parfait) et le réalisateur Alain Tasma évoquent l'invasion du Koweit par Saddam Hussein en août 1990, ainsi que l'ultimatum lancé par l'ONU à l'Irak de retirer ses troupes. Les coulisses du tournage permettent de voir un metteur en scène proche de ses comédiens avec qui il s'entretient longuement avant de tourner. Un documentaire vraiment sympathique.
Scènes inédites commentées par le réalisateur Alain Tasma (9min09)
Dans le cadre d'un film financé par le CNC, le cinéaste explique qu'Ultimatum mixant quatre langues (le français, l'anglais, l'hébreu et l'italien) devait avoir la langue de Molière majoritaire par rapport aux autres. C'est pour cette raison que les quelques séquences coupées au montage présentées ici mettent en avant des scènes en hébreu avec pour cadre la radio israélienne et ses animateurs. Nous y trouvons un débat radiophonique sur le port du masque en cas d'alerte ainsi qu'une version plus étendue de la séquence en taxi. Il est évident que ces bouts de scènes mis bout à bout ne présentent finalement qu'un intérêt assez modéré. Nous regrettons cependant qu'Alain Tasma n'ait pas procédé à un commentaire audio sur l'intégralité du film puisqu'il parvient à être intéressant en à peine dix minutes lors de son commentaire sur ces scènes coupées. Dommage.
L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min42) et une galerie photos.