Image :
6/20
Le master chimique étant parsemé de points blancs, petites éraflures et autres scories, on ne sait trop à quoi se rapporte la mention "master restauré" au dos du boîtier. Ça, c'est pour pinailler. Autrement le transfert est dans l'ensemble de bon aloi bien que l'on regrettera parfois que l'image soit trop sombre, les noirs effaçant du coup pas mal de détails de la photographie de Jan Kalis (chef opérateur sur la curiosté SF Ikarie XB 1 (1963) et du surréaliste Tomorrow I'll Wake Up and Scald Myself With Tea (1977) tout deux de Jindrich Polak). La compression, souvent le point faible de l'éditeur, aurait quant à elle mérité d'être plus fine. Les arrière-plans notamment ne sont pas rares.
Son :
6/20
Sans être le meilleur mixage monophonique entendu cette année, l'unique piste tchèque demeure d'un très grand niveau. Premier bon point : aucun souffle ne se fait entendre. Second bon point : les dialogues conservent une belle dynamique et ne se laissent jamais écraser par la musique ou les divers effets sonores baroques.
Bonus :
8/20
Pour accompagner le film, on trouve un livret d'une trentaines de pages comprenant deux articles du critique tchèque Antonin Liehm. On commence par une interview de Pavel Jurácek (originellement publiée dans Closely Watched Films : The Czechoslovak Experience publié en 1974 chez International Arts and Science press) donnée durant l'été 1968 "avant l'arrivée des chars soviétiques dans les rues de Prague" et dans laquelle le cinéaste semble davantage préoccupé par l'avenir politique de son pays que par celui de son cinéma. On termine avec un extrait de Culture tchèque des années 60 (publié chez L'Harmattan en 2007) qui se propose de mettre en exergue la conduite par une bande d'intellectuels et d'artistes, et ce durant les quelques années qui précèdent le Printemps de Prague, d'un cinéma artistiquement ambitieux reconnu dans de nombreux festivals occidentaux. La normalisation du pays menée tambours battants dès août 1968 mit fin au miracle tchèque et participa la décennie suivante à l'émergence d'un cinéma moyen (ce que Liehm nomme "le triomphe de l'étroitesse d'esprit") ainsi qu'à la disparition des films progressistes des années 60.