De mémoire, Un fauteuil pour deux était diffusé à la télévision dans une copie pas vraiment propre et surtout très granuleuse. Pour l'édition collector, l'éditeur a repris le même master que pour la précédente édition 1 DVD sortie en 2002. Celui-ci aurait sans doute gagné à être assaini car l'image manque parfois de piqué et d'éclat et quelques tâches subsistent. La compression est par ailleurs hésitante et les couleurs un peu ternes mais d'après nos souvenirs on a toujours connu le film comme ça. Malgré ses quelques points faibles, le transfert est suffisamment correct pour apprécier à nouveau le film et bien plus propre dans son ensemble que la copie d'Un prince à New York.
Paramount ne déroge pas à la règle en proposant plusieurs pistes sonores et pas moins d'une vingtaine de sous-titres. On retrouve avec plaisir le doublage d'origine français mono, avec la voix tordante de Med Hondo, les mixages allemand, italien et espagnol en mono 2.0. et la piste originale anglaise remixée en Dolby Digital 5.1. Celle-ci existait déjà sur l'édition 1 DVD et n'a pas été remastérisée. Peu importe car le mixage est très bien réparti sur les surround avec des effets divers à la clé avec notamment des ambiances très sympas sur les arrières. La musique d'Elmer Bernstein est très dynamique tout du long (on pense au générique d'ouverture) et le son percutant. S'il est évident qu'il faut privilégier cette piste, le mono allemand est loin d'être désagréable et se trouve être la seconde meilleure piste. Celle-ci est légèrement plus dynamique et claire que le mixage français pour lequel on déplore un certain manque d'ambiances. Les pistes italienne et espagnole sont les moins réussies avec des dialogues un peu bas.
Paramount a repris le dvd du film sorti en 2002 auquel il a rajouté un dvd de suppléments qui manquait à la première édition. Cela étant dit, il n'y a rien de bien original mais c'est déjà ça de pris et la nostalgie fonctionne à plein régime.
Le making-of : délit d'initié (18min04)
Aucune date n'est indiquée concernant la réalisation de ce making of qui s'apparente plus à des souvenirs de tournage (photos promotionnelles et de tournage uniquement...) mais il n'y a aucun doute sur le fait que ce segment a été réalisé récemment. On a plaisir de revoir John Landis, toujours très sympathique et généreux en anecdotes tordantes, Jamie Lee Curtis (que le studio ne voulait pas) et Dan Aykroyd... seul Eddie Murphy manque cruellement à l'appel. Sont également de la partie les deux scénaristes du film, Timothy Harris et Herschel Weingrod (à qui l'on doit entre autre Jumeaux, J'ai épousé une extra-terrestre, Un flic à la maternelle et Space Jam). Pour Dan Aykroyd, Un fauteuil pour deux est un des films dont il est le plus fier. John Landis, également très content du film, se penche sur son accueil triomphal et sur le fait qu'on lui en parle encore aujourd'hui. A l'origine, le script s'intitulait « Noir et blanc » et était prévu pour Richard Pryor (seul acteur noir capable d' « attirer » les spectateurs en salles et rapporter de l'argent aux studios) et Gene Wilder. Suite au désistement de Pryor, le projet a été sur le point de capoter. John Landis s'est battu pour imposer Eddie Murphy, alors vedette montante ayant remporté un grand succès au cinéma avec 48 Heures de Walter Hill quelques mois auparavant. On apprend d'ailleurs les démêlés divers survenus entre John Landis et le studio qui n'était pas satisfait du casting. Après la mort de John Belushi, Dan Aykroyd tourne Doctor Detroit, qui fait un bide. Pour la Paramount, l'acteur ayant perdu son partenaire, ne peut désormais tenir le rôle principal d'une nouvelle comédie. Le réalisateur avoue avoir réalisé un rêve de gosse en dirigeant Don Ameche (bien que Ray Milland avait été approché au départ) et Ralph Bellamy, deux stars à qui il vouait un culte dans sa jeunesse cinéphile. On n'échappe pas aux fameux « He is great », etc... mais cela fait toujours plaisir de revoir et surtout d'entendre ceux qui nous ont fait rire quand on était gamins. Tous passent en revue les thèmes du film et les personnages, sans oublier de rendre un petit hommage aux acteurs disparus Denholm Elliot (décédé en 1992) et Paul Gleason (mort en 2006).
Anecdotes du film (8min)
Voici des extraits d'interviews réalisées à Londres en 1983 lors de la tournée promotionnelle du film. Ces documents rares n'ont pas été vus depuis plus de vingt ans et permettent de revoir Eddie Murphy (habillé tout en cuir rose) au tout début de sa carrière, Jamie Lee Curtis, Dan Aykroyd et John Landis répondre à des questions du type « Qui aimeriez-vous être pour une journée ?» (Murphy répond Prince) ou « Que feriez-vous une nuit d'errance ? »... A voir surtout pour admirer la superbe mode vestimentaire du début des années 80...
Les costumes (6min32)
Petit tour du côté des costumes du film avec la créatrice Deborah Nadoolman (mariée à John Landis depuis plus de 25 ans). Le défi était de pouvoir faire raconter l'histoire à travers les costumes comme dans un film muet, afin de donner toutes les indications aux spectateurs sur la classe sociale des personnages.
Le pari (5min26)
Ce module est à voir comme une petite leçon de "C'est quoi la bourse ?" donnée par Roger Corrado, vice président de la chambre de commerce de New York, et par des courtiers qui dissèquent les systèmes d'enchères, les valeurs, le contrat à terme, le langage des signes. Bref vous serez en terrain connu... et pour ceux qui après ce cours n'auront toujours rien compris, que l'on vous rassure, John Landis n'a rien compris non plus !
Scène supprimée (1min48)
George Folsey Jr., producteur exécutif d'Un fauteuil pour deux, commente une scène coupée au montage. Cette séquence écartée intervenait au moment des retrouvailles de Louis avec Billy Ray. Folsey regrette de ne pas avoir gardé cette scène mettant en valeur le personnage de Beeks, incarné par Paul Gleason, le salopard du film, expliquant qu'une scène mettant en valeur un personnage secondaire ne pouvait casser le rythme des retrouvailles entre les personnages principaux. Pour le producteur, Gleason était un méchant merveilleux. On y voit Beeks droguer un gardien de sécurité afin de voler tranquillement des rapports. Le gardien était en train de regarder Boulevard du crépuscule de Billy Wilder, un des films cultes de John Landis. Dommage qu'on ne puisse pas regarder la scène sans le commentaire...
Montage promotionnel sur l'industrie cinématographique de l'époque avec une nouvelle introduction de John Landis (4min19)
Au moment du tournage à New York dans le World Trade Center, John Landis reçoit un coup de téléphone de Frank Mancuso, à l'époque directeur de la distribution chez Paramount. Ce dernier lui stipule qu'il est impératif de monter quelques séquences pour Show West, rassemblement situé à Las Vegas où les propriétaires de cinémas viennent voir les productions en cours, dans les deux jours à venir. Landis un peu pris au dépourvu, demande à ses deux acteurs principaux d'improviser quelque chose devant sa caméra. Ce montage a été retrouvé dans le garage du réalisateur. On y voit Eddie Murphy et Dan Aykroyd se lancer dans un sketch digne de la belle époque du Saturday Night Live.