Test DVD : Un jour, un chat...

Après Les Diamants de la nuit de Jan Nemec, c'est au tour d'Un jour, un chat... de Vojtech Jasný - au générique duquel nous retrouvons le directeur de la photo Jaroslav Kucera - d'avoir les honneurs d'une édition française. Si le premier essai de Jasný, de par sa photo noir et blanc über-contrastée, se prenait douloureusement au coin du visage, Un jour, un chat... joue quant à lui dans une tout autre cour. Au calvaire de deux réfugiés juifs se substitue l'arrivée féerique dans un petite bourgade d'un magicien et de son chat. Le film se lance alors dans d'improbables combinaisons de couleurs où bleu, rouge, jaune et vert pétaradants se mêlent au sein d'un même plan. L'image brille de mille feux mais aurait mérité une meilleure gestion des noirs, ces derniers étouffant effectivement parfois les décors. Néammoins une petite réussite.

Véritablement remarquable, ce mixage monophonique est d'une vivacité à toute épreuve. La composition de Svatopluk Havelka (L'Oreille de Karel Kachyna, 1970 ou encore Chronique morave du même Jasný, 1968) jouit d'une vraie belle dynamique sans que celle-ci ne se fasse au détriment des dialogues ou des effets sonores. La cerise sur le couscous, aucun souffle n'est à déplorer.

A l'instar des autres titres de la collection, le disque s'accompagne d'un livret d'une vingtaine de pages signé Antonin Liehm extrait de Culture tchèque des années 60 (L'Harmattan, 2007). Intitulé Le "miracle" cinématographique tchécoslovaque, celui-ci revient sur les évolutions de l'industrie nationale du septième art, de ses premiers pas artisanaux rapidement entravés par l'arrivée brutale du stalinisme qui imposa la production sur pellicule d'une propagande sociale-réaliste, suivi d'un envol artistique au décès en 1953 du dictateur soviétique. Un envol freiné par une contre-offensive néo-stalinienne à la fin des années 50 qui contraint "au final" les cinéastes à passer des sujets contemporains "en contre-bande sous le couvert de la guerre et de l'occupation". Une chouette initiative de la part de Malavida permettant d'appréhender la complexité de l'Histoire du pays.