S'il est un aspect sur lequel l'univers d'Underworld est identifiable au premier coup d'oeil, c'est son esthétique monochrome aux allures gothiques, un trait encore plus marqué que dans les précédents et qui se voit appuyé ici par un transfert bénéficiant d'une riche palette colorimétrique dominée par les tons bleutés, eux-mêmes contrebalancés par quelques pointes de couleurs chaudes. Si les contrastes affichent une bonne tenue, avec notamment des noirs profonds, nous n'aurions pas renié une définition plus précise afin d'apprécier davantage les détails des décors et les effets visuels concoctés pour le film. Sans être exceptionnel, l'ensemble se montre toutefois de facture satisfaisante.
Si l'image remplit honorablement son contrat, les deux mixages proposés - deux 5.1 anglais et français - pèchent quant à eux par un manque de puissance flagrant. Il faudra en effet pousser le volume à un niveau plus élevé qu'à l'accoutumée pour profiter pleinement des effets d'ambiance voulus par le réalisateur. Et encore puisque l'ensemble manque cruellement de relief, se distinguant notamment par un rendu des effets sonores centré sur les avants et manquant de consistance. Tout cela est un peu mou, en somme, y compris lors de la charge des lycans sur le château à la fin du film, un moment de bravoure qui aurait dû déchaîner les basses et les arrières et qui se contente de déplacer timidement quelques sifflements de flèches d'avant en arrière, sans jamais faire gronder les enceintes. Il ne reste décidément plus qu'à attendre le verdict sur le blu-ray.
Les bonus proposés sur cette édition française s'avèrent classiques mais couvrent l'essentiel des aspects que le client de ce genre de film espère trouver sur un DVD. C'est principalement dans le commentaire audio que les concepteurs du projet prennent la parole. Assuré par le réalisateur Patrick Tatopoulos, les producteurs Len Wiseman, Richard Wright et Gary Lucchesi et le superviseur des effets spéciaux James McQuaide, ce commentaire se déroule dans une bonne humeur communicative et transpire d'un vrai amour du genre. Les informations sont bien dosées avec les anecdotes et les considérations sur les comédiens et l'ensemble se laisse donc écouter avec plaisir.
Vient ensuite le module Making of : Derrière les murs du château qui s'intéresse aux départements artistiques fondamentaux : les décors, les lumières et les costumes. La première partie est ainsi animée par le directeur artistique Dan Hennah qui détaille avec enthousiasme toutes les sources d'inspiration historiques et géographiques du design du château dans lequel vivent les vampires, sorte de monastère richement décoré et abrité de la lumière. La seconde est consacrée aux lumières et au style visuel du film, à travers des interventions du réalisateur Patrick Tataupolos et du producteur Len Wiseman mais aussi et surtout du chef opérateur Ross Emery, qui fait part de sa joie de tourner en HD et apporte nombre de précisions quant aux techniques et matériels utilisés. Enfin, le documentaire se conclut par une partie sur les costumes, donnant ainsi la parole à la chef costumière Jane Holland qui revient notamment sur la manière dont elle a dû adapter ses créations aux personnages mais aussi à l'esthétique du film. Un bon making of ponctué par de beaux croquis de production.
L'autre pièce intéressante de ce DVD s'intitule Les Effets Spéciaux : Zoom sur les Loups-garous et aborde la création et l'animation des créatures en question, qui représentent - avouons-le - l'une des attractions majeures du film. Le module donne la parole à l'équipe française qui a réalisé ces effets visuels, à savoir les superviseurs Thomas Duval, Julien Lambert et Cyrille Bonjeau du studio Duran Duboi. Ces derniers apportent de nombreuses explications sur l'organisation du travail entre les différents départements (animation, lighting et compositing, rendu...) et sur les contraintes liées aux choix artistiques du réalisateur. Un bonus qui devrait ravir les amateurs de 3D qui souhaitent en savoir plus sur ce qu'implique une production de cette ampleur.
Tout le contraire de Underworld : les dessous de la saga, le bonus inutile et autopromotionnel par excellence, qui se contente de réintroduire la franchise à travers les interventions de Len Wiseman, Kevin Grevioux ou encore Kate Beckinsale, sans jamais qu'aucun d'entre eux ne fasse montre d'un semblant de recul sur les films passés. Cette interactivité se clôt bien entendu sur les bandes-annonces de rigueur.