Objectivement, insérer le DVD de Watchmen dans sa platine après avoir fait tourner en boucle le blu-Ray import n'est bien évidemment pas à l'avantage de cette édition standard. D'autant plus que la nature même du film, où les niveaux sont poussés dans leurs retranchements, peut parfois être complexe pour la technologie Mpeg 2 qui gère souvent les noirs et zones sombres en marchant sur des œufs. Dans ce cas précis, ça passe d'une façon très limite, mais ça passe quand même, surtout sachant qu'une grande majorité du film se déroule justement dans la pénombre. Si certaines scènes s'en tirent clairement moins bien que d'autres (le passage ou Veidt reçoit des journalistes dans son bureau, par exemple), l'ensemble demeure honorable compte tenu de la longueur du film. Notons enfin que, comme sur le blu-Ray, les scènes plus colorées se démarquent plutôt efficacement, en particulier celles faisant intervenir Dr Manhattan...
En ne livrant que des pistes Dolby Digital 5.1 (anglaise et française), Paramount a perdu une occasion de se démarquer, alors que l'éditeur nous a parfois fourni de joli DTS sur certains collector (Event Horizon, First Contact, etc...) et que par le plus grand des paradoxes, Warner qui détient les droits de distribution aux États-Unis peut se targuer d'une piste DTS HD sur le Blu-Ray... C'est le monde à l'envers, en quelque sorte. Comme évoqué dans la section image, le retour vers une version standard manque d'ampleur et de coffre à l'écoute de ce DVD, mais le minimum syndical répond fort heureusement présent et impose un joli mixage énergique, faisant usage des cinq canaux et de leur caisson à bon escient.
Seuls bonus survivants à la fonction PIP du blu-ray américain, les Journaux vidéo (38min en tout), présents sur le premier disque, nous laissent bien evidemment en présence de petites featurettes dont la courte durée (en moyenne 3 à 4 minutes pour chaque) ne permet pas d'avoir un aperçu complet du film, mais tout de même d'en savoir un peu plus sur certains aspects, tels que les costumes, les décors, la conception de certains effets visuels (Dr Manhattan, le masque de Rorsach), le vaisseau du hibou, le tout enrichi d'un entretien avec le dessinateur original. Le minimum syndical sur le papier, certes, mais qui au final est ce qui ressemble le plus à un making of sur cette édition.
Le phénomène qui a changé le concept de la bande dessinée (28min46) ouvre le bal des bonus qui composent le second disque et s'impose comme un produit maison concocté par Warner Vidéo. Autrement dit, un truc pas spécialement folichon. On s'en souvient, lorsqu'il s'agit de livrer une petit analyse comparative entre BD et cinéma, l'éditeur n'a toujours fourni que des produits qui brassaient un peu de vent (il n'y a qu'a voir les bonus de The Dark Knight ou V Pour Vendetta). Watchmen n'échappe pas à la règle et se contente du strict minimum pour remplir ce second disque. Une demi-heure qui brasse donc du vent, et pendant laquelle divers intervenants (du film et des gens de chez DC) passent leur temps à nous dire à quel point Watchmen est super et a changé le monde de la BD.
Encore moins utile et surtout très douteux, Vrais super héros, vrais justiciers (26min17) se cherche une thématique en rapport avec le film où il peut, et se livre à une analyse de bazar sur les gens qui font eux-mêmes justice. Un petit reportage qui ne semble même pas avoir compris le film (qui dénonce justement les dérives de ceux qui s'octroient un pouvoir) qu'il accompagne puisqu'il laisse la parole à des miliciens de tous poils, dont quelques frappadingues carrément habillés en personnages de BD. Si la parole est laissée brièvement à des esprits plus sages (sains ?), histoire de contrebalancer, on cherche encore l'intérêt d'un tel programme qui conforte l'Américain un peu beauf de base dans ses dangereuses convictions. Enfin, toujours pour parler alors qu'il n'y a pas grand-chose à dire, Technologie d'un monde fantastique (16min49) laisse la parole à un physicien qui nous explique si oui ou non, ce qui se passe dans le film peut être possible. Sic.
A cela s'ajoute un clip vidéo et une vidéo virale présentant le Dr Manhattan.