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Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne

Le 25/10/2011 à 15:30
Par
Notre avis
10 10

Tintin version 2011 ? Rollercoaster ébouriffant mené pied au plancher, cette adaptation des aventures du petit reporter à la houppette est le film d'aventure le plus renversant que l'on ait pu voir depuis des années. Un film qui séduira autant les fans de ses créateurs (Steven Spielberg et Peter Jackson) que les nostalgiques des planches d'Hergé. Si Avatar était le Star Wars du XXIe siècle, Tintin peut, quant à lui, se targuer d'en être l'Indiana Jones. Découvrez ci-dessous notre critique des Aventures de Tintin : Le secret de la Licorne ...


Les Aventures de Tintin : Le secret de la Licorne - Critique

Les Aventures de Tintin : Le secret de la Licorne - Critique 

 

Plus que n'importe quel autre film de cette année 2011, on attendait ce Tintin. Pour quatre raisons toutes simples. Ou plutôt quatre noms : Tintin, Steven Spielberg, Peter Jackson et Edgar Wright. Puisqu'un name dropping est parfois plus efficace que n'importe quelle campagne promo, c'était avec une impatience presque démesurée que l'on voulait découvrir cette nouvelle aventure de Tintin, presque 50 ans après les Oranges Bleues, 40 ans après le lac aux requins, 35 ans après la parution du dernier album et 20 ans après la diffusion d'une série d'animation dont la musique du générique est restée dans toutes les têtes. Et pour répondre à la question qui est sur toutes les lèvres : oui, ça valait le coup d'attendre. Oui, ce Secret de la Licorne est le grand film d'aventure que l'on espérait. Oui, ce statut de "film le plus attendu de l'année 2011" n'était pas usurpé.

 

Critique Tintin de Spielberg (2011)

 

TINTIN FAIT DANS L'INÉDIT

Evacuons tout de suite le sujet sensible de ce film qui est le degré de "fidélité" du film par rapport aux BD d'Hergé. C'est certain, Le Secret de la Licorne ne reprend pas exactement le scénario de la BD d'origine puisque le film est un mélange de deux tomes (Le secret de la Licorne et Le Crabe aux pinces d'or) qui se permet même l'audace de proposer 25 minutes "inédites" de Tintin - comprenez des séquences entières qui n'apparaissent dans aucun album. Une liberté suffisante pour crier au sacrilège ? Puisque chacun à sa réponse à la question, "qu'est ce qu'une bonne adaptation ?", difficile de répondre. Mais le plus important à nos yeux, c'était qu'au delà de l'histoire en elle-même, les personnages, le rythme, le ton, l'exotisme, l'ambiance et la légèreté des œuvres d'Hergé apparaissent dans ce film. Ainsi, ce Tintin-là est sans doute le plus bel hommage que l'on pouvait rendre aux écrits d'Hergé. Chose qui n'était pas gagnée d'avance lorsqu'on sait que Tintin n'est pas forcément aussi connu aux Etats-Unis qu'il ne l'est dans les pays francophones, et que notre héros aurait pu y laisser sa houppette en traversant l'Atlantique.

 

UN TINTIN QUI SAIT S'EFFACer...

Sauf que là où Spielberg (et Jackson et Wright) ont fait très fort, c'est qu'ils ont réussi à se défaire de leur vision "américanisée" du héros pour en embrasser une autre, plus française dirons-nous par pur chauvinisme. Ainsi, ils ont respecté à la lettre le code premier de la tradition de la BD franco-belge qui veut que le héros se doit de n'être qu'un prisme pour le spectateur, légèrement effacé pour laisser exister les protagonistes secondaires - qui sont souvent les plus marquants. Tintin n'est pas le moteur du film. Spielberg ne lui a pas inventé un background "à l'américaine" pour lui donner de la consistance - ce qui pour le coup, aurait été une grave erreur. Tintin est exactement tel qu'il est dans les BD : débrouillard et curieux d'une part, mais aussi en retrait par rapport au véritable maillon fort de l'histoire, celui qui doit effectuer un cheminement psychologique pour faire évoluer l'aventure : le Capitaine Haddock. Campé à la perfection par Andy Serkis (qui, après sa prestation dans La planète des singes, mériterait un Oscar du meilleur "performeur" d'Hollywood), Haddock est la grosse attraction de cette aventure. Comme il l'était dans les BD... Une fois ce postulat respecté, Spielberg et Jackson n'avaient plus qu'à faire ce qu'ils savent faire de mieux : laisser place à leur imagination pour faire naitre dans le cœur du spectateur le frisson de l'aventure.

 

Critique Tintin de Spielberg (2011)

 

TINTIN SUR LES PAS D'INDIANA JONES

Spielberg qui réalise Tintin, c'est presque une évidence. Lorsqu'on pense à Spielberg, on pense à Indiana Jones. Et lorsqu'on évoque l'aventurier au chapeau et au fouet, on a forcément une pensée pour le petit reporter d'Hergé. Le souffle de l'aventure, l'exotisme, l'humour, beaucoup de points communs rapprochent ces deux sagas cultes qui, chacune dans leur Art et depuis des décennies, font office de maitre-étalon. Tintin au cinéma par Steven Spielberg, c'est un peu la "vraie" quatrième aventure d'Indiana Jones. Où plutôt, le prolongement logique de La dernière croisade, épisode décrié pour sa légèreté, mais finalement le plus proche de l'esprit "serial" souhaité par Spielberg. Difficile donc de ne pas voir dans la relation Tintin-Haddock celle entretenue par Indy et son père. Difficile également de ne pas constater que, de par son rythme, son humour, ses péripéties et sa manière d'user des artefacts de la saga pour en expliquer les origines, Le Secret de la Licorne fait irrémédiablement penser à la mémorable première séquence de ce troisième opus - celle qui nous dévoilait la jeunesse d'Indiana Jones. A l'instar de cette ouverture mémorable (dite de la croix de Coronado), on a le sentiment que Tintin traverse le film accroché sur le toit d'un train, esquivant pendant 1h45 tous les pièges tendus sur son passage. En bon maitre ès-narration, Spielberg fait de ce film un véritable roller-coaster sans temps-morts, porté par une mise en scène absolument démentielle qui confirme tout le bien que l'on pensait de la performance capture.

 

Après Robert Zemeckis et James Cameron, c'est donc au tour de Spielberg de se frotter à cette technologie de pointe, dans l'espoir de convaincre ses derniers détracteurs bien sûr, mais surtout de pouvoir pousser à leur paroxysme quelques-unes des idées de mise en scène qui lui tiennent à coeur depuis Minority Report. Pari réussi. La mise en scène de Spielberg prend des allures de ballet géant, de chorégraphie millimétrée où les personnages, la caméra, la lumières et des décors s'entremêlent pour donner naissance à des séquences absolument ébouriffantes, aussi audacieuses sur le papier qu'impressionnantes à l'image. Et puisque John Williams a eu la gracieuse idée de nous pondre un de ces scores dont il a le secret (entre Attrape-moi si tu peux et ... Indiana Jones), on peut dire sans avoir peur d'exagérer que ce Tintin est plus qu'un film, c'est un voyage. Un voyage dans l'univers d'Hergé bien sûr. Mais aussi un petit voyage dans les années 80 ... 

 

Critique Tintin de Spielberg (2011)

 

TONTON SPIELBERG EST DE RETOUR

En effet, il serait intéressant de mettre ce film Tintin en corrélation avec les récentes prises de position de son réalisateur. Depuis quelques temps, il semblerait que Steven Spielberg ait entamé une reconquête de sa fan-base d'origine, qu'il avait peut-être perdue avec ses derniers travaux. Depuis Amistad en 1997, le Spielberg aux yeux d'enfants avait laissé sa place à un metteur en scène plus "mur", plus citoyen. Sans remettre en question la qualité de ses films produits sous la houlette de Dreamworks (qui à quelques exceptions sont tous de très grandes oeuvres), il apparaissait au regard de tous que quelque chose n'était plus comme avant chez celui qui se faisait appeler "tonton Spielberg" – pseudonyme un peu ridicule, mais qui veut bien dire qu'à une époque, on allait voir un film de Spielberg comme on allait passer une après-midi chez un être proche, aimé. Mais depuis quelques temps, les choses ont changé. A l'inverse de son double maléfique George Lucas (qui lui, fait tout pour que se mettre à dos ceux qui l'ont aimé), Steven Spielberg a envoyé un message fort à ceux qui croyaient en lui et qui comptaient sur lui pour ramener à la vie ce qui faisait sa force dans les années 80. Il a ressuscité l'esprit Amblin dans l'esprit du public en produisant Super 8. Il a fait son mea-culpa sur ses erreurs passées en sortant E.T. en Blu-Ray dans sa version 1982, et non pas dans sa version "remasterisée" de 2002. Il sortira bientôt Cheval de Guerre, un grand spectacle familial pour Noël, dans la droite lignée d'un Empire du Soleil. Cela ne veut pas dire qu'il a régressé dans son Art. Juste qu'il est attentif à la demande de son public. Et aujourd'hui, pour ce public-là, il met en boîte Tintin, un film qui vient presque nous convaincre qu'il n'y a jamais eu d'Indiana Jones 4 ... Rien que pour ça, merci à lui !





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