600 kilos d'or pur
Le 23/08/2010 à 18:45Par Maxime Chevalier
600 kilos d'or pur est une curiosité. Non pas qu'il se pose comme une proposition de cinéma comme on en a jamais vu auparavant, mais il se dégage de ce nouveau film signé Eric Besnard (Ca$h) avec Clovis Cornillac et Audrey Dana un petit parfum d'antan qui nous a titillé les naseaux. On ne parle pas de cette vilaine odeur de renfermé qui suinte des films de Christophe Barratier non, mais plutôt de celle qui vient nous rappeler qu'à une certaine époque, le cinéma français n'avait pas peur de l'exotisme. Pas révolutionnaire, mais pourtant atypique. Ironique non ?
Découvrez ci-dessous la critique de 600 kilos d'or pur
Critique de 600 kilos d'or pur
La bonne nouvelle du jour, c'est qu'avec 600 kilos d'or pur, nous avons la preuve à l'écran que le cinéma français a encore les moyens de financer des projets ambitieux, tournés ailleurs que dans des trois-pièces cuisine parisien. Des vrais films d'aventure, avec des scènes d'action, des explosions, des fusillades, des acteurs qui ont la classe ... Bref, avec tous les ingrédients qui font que l'on peut aimer un certain cinéma américain. Des projets comme ça, on en voyait dans les années 50 et 60. Quand Yves Montand tournait pour Clouzot, que Belmondo fanfaronnait pour De Broca et que Ventura courait après cent mille dollars sous le soleil de Verneuil. Des plats appétissants, dont on avait semble-t-il perdu la recette ... Avec 600 kilos d'or pur, Eric Besnard tente donc de renouer avec ce cinéma d'aventure 100% hexagonal, en se donnant l'assise financière pour faire les choses bien. Le résultat à l'écran est probant, puisque ce nouveau film signé du réalisateur de Ca$h parvient en moins de deux heures à nous faire vivre une aventure pour le moins dépaysante. Plongés au cœur de la jungle Guyanaise avec 600 kilos d'or en lingot sur les bras, un groupe de baroudeurs tente tant bien que mal d'échapper à leurs poursuivants, des contrebandiers malveillants travaillants pour une multinationale sans scrupules. Alors qu'ils s'enfoncent de plus en plus dans la jungle, notre groupe de héros va se rendre compte que les hommes qui leur courent après sont bien moins dangereux que l'environnement qui les entourent et surtout, de l'or qu'ils ont entre les mains.
600 kilos d'or pur surprend alors en passant du film d'aventure pur jus au thriller humain où les démons intérieurs de chaque personnages sont autant d'épreuves à surmonter. La balance s'équilibre vite, entre ces phases posées où les comédiens peuvent réellement incarner leurs personnages (excellents Bruno Solo et Patrick Chesnais) et quelques séquences 100% adrénaline où Eric Besnard peut s'en donner à cœur joie dans son découpage. Certes, on pourra regretter que lors de son ultime bobine, le film s'embourbe un peu dans le mélo qui essaye tant bien que mal de nous tirer une larme - il faudrait un jour qu'on apprenne à nouveau à finir nos films en France - mais dans sa globalité, 600 kilos d'or pur reste un très honnête produit d'entertainment, qui a le mérite d'essayer de proposer quelque chose de singulier dans le PAF. D'ailleurs, il n'est pas inintéressant de constater qu'à la tête du projet, on trouve la société Mandarin Cinéma, qui, ces dernières années, nous a gratifiés de films tels que les deux OSS 117 de Michel Hazanavicius, Hellphone de James Huth, Le Nouveau Protocole de Thomas Vincent, Les chevaliers du ciel de Gérard Pirès et Le Premier jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon. Des films aux réussites et aux qualités divergentes, mais qui ont tous été fait avec ce souci d'offrir aux spectateurs des choses sortants un peu des sentiers battus. Et 600 kilos d'or pur a définitivement sa place dans cette liste.
Date de première publication : 22 juillet 2010 à 19h00
crédit photos : Ronan Liétar