Bébés
Le 25/05/2010 à 12:25Par Aurélie Vautrin
Notre avis
Découvrez ci-dessous la critique du film bébés
critique bébés
Ponijao, Bayarjargal, Mari et Hattie. Quatre petits bouts de choux qui s'éveillent à la vie. Quatre bébés adorables, malicieux, capricieux, que l'on suit du premier jour au premier pas. Si le sujet est attendrissant mais pas forcément original, la forme, elle, est différente.
Ainsi, Bébés est un documentaire sans voix-off, sans transition, sans intervention face caméra ni même traduction des dialogues... C'est au spectateur de se faire sa propre idée de ce qu'il voit, de ce qu'il entend : nous voilà, nous aussi, dans la peau d'un bébé. Les adultes sont d'ailleurs relégués au second plan : Thomas Balmes filme les enfants toujours à niveau, souvent à ras de terre. Sans doute pour mieux capter ces moments de vie et nous immerger dans un monde à part entière... On peut d'ailleurs lui reprocher de nous laisser "seul" face à ces images. A nous de tirer nos propres conclusions, à nous de faire le lien entre les différentes séquences. L'évolution des bébés reste le seul fil rouge de ces moments de vies qui s'entrechoquent. En même temps, ça fait du bien d'avoir un film qui ne nous prend pas par la main...
Loin d'une pub d'1h15 pour Pampers, Bébés est un hymne à la vie. Et une sorte de sonnette d'alarme aussi. Car si le réalisateur ne prend pas parti, la malnutrition, la pauvreté, l'éducation, la surprotection du monde moderne aussi, toutes ces choses se cachent derrière des images qui montrent sans juger. Ces quatre bébés rient, pleurent, jouent, mangent, dorment partout dans le monde, mais c'est bien la seule chose qu'ils partagent, hormis l'amour maternel. Bébés nous offre ainsi un va-et-vient constant entre le confort moderne des Etats-Unis ou du Japon à la case namibienne où Ponijao dort à même la terre, en passant par la yourte mongolienne où le bébé grandit au milieu des sabots des animaux. Ce qui permet de relativiser sur la nécessité de certains biens matériels, ou de cours d'éveil duquel par exemple la petite Hattie cherche à s'évader à tout prix.
Sublimé par des paysages souvent à couper le souffle et des visages mignons à croquer, bercé par la musique envoûtante de Bruno Coulais, Bébés est une peinture du monde à la fois émouvante, souvent drôle et attendrissante.