Benjamin Gates et le livre des secrets

Il est balèze Benjamin Gates (Ben pour les intimes) puisque non content de reconnaître tout l'arbre généalogique de la famille royale sur trente-quatre générations en scrutant un bouchon de champagne calciné, il découvre ici Les Mystérieuses Cités d'or en cherchant l'assassin d'Abraham Lincoln. Oui, oui... Celles là mêmes du dessin animé où il était déjà question d'Esteban, pionnier parmi les pionniers. On vous épargne les raccourcis puisque sur 124 minutes, l'historien des temps modernes a largement le temps de se justifier entre deux cambriolages à Buckingham où dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche. Mais comme la quasi intégralité du film repose sur ce genre de défis dignes d'une partie de Scrabble, le résultat assomme autant que le premier opus.

Donc, oui... Benjamin Gates est super balèze. Plus que Sam et Max du célèbre jeu vidéo ! Et comme il s'éclate lui-même à enfreindre les lois pour prouver qu'il n'a peur de rien, les scénaristes ont dû se dire que nous - pauvres spectateurs impassibles - prendrions le même plaisir à le regarder. Que nenni ! D'une part parce qu'il s'agit d'un copié/collé étiré en longueur du mauvais premier film, mais surtout qu'à part son perpétuel running gag (Gates vole une feuille, Gates vole un bout de bois, Gates photographie un vieux bouquin avec son portable, Gates vole un deuxième bout de bois et Gates kidnappe le Président en lui faisant visiter une cave à vin) on ne nous délivre strictement rien de nouveau. Et ce n'est pas sa poursuite en voiture à 8 kilomètres heure entre des bidons de bière, ou son interminable visite d'une grotte poussiéreuse qui releveront l'intérêt.

Les seuls petits instants de plaisirs coupables reposeront sur la recherche des plans trahissant les implants capillaires du comédien (la projection numérique du film aidant fortement la manœuvre) où la contemplation d'un Ed Harris faisant ici tout son possible pour grappiller son premier Razzy dans le rôle du méchant qui devient gentil, puis re-méchant, puis re-gentil à force d'en devenir hilarant. A moins de découvrir le genre du film d'aventure, on s'ennuiera bien ferme en ouvrant ce fameux livre, aussi secret que les qualités du film.