Big Mamma 3 : de père en fils

Cessons les quolibets faciles et acceptons enfin Big Mamma 3 pour ce qu'il est intrinsèquement : un film rempli de qualités ! D'une part, il est très facile à comprendre et maintient une accessibilité absolue l'empêchant de malmener irrespectueusement l'intellect rodé de son public premier. Il brille ensuite comme une parabole de l'humour originel, simple et babillant en revenant aux bases du populisme à travers le langage visuel universel : les noirs, c'est rigolo, mais encore plus lorsqu'ils sont gros, écoutent du hip-hop et se mettent tous nus. Le génie du film ébranle d'ailleurs les notions du paroxysme en prenant son concept à contrepied car ses héros sont bien noirs, mais pas réellement gros puisqu'ils portent des prothèses. On appelle ça le gag dans le gag et même Chaplin n'y avait pas pensé... Fin du fin, père et fils campant une équipe hors pair pour retrouver une clé USB dans un pensionnat de jeunes filles, cette noble comédie en profite pour bifurquer vers des sommets de cocasseries que ne renieraient pas d'autres maitres-étalons du genre comme Sister Act : Acte 2, Norbit ou bien encore La Famille Foldingue. Il faut dire que des hommes déguisés en grosses femmes, c'est presque Molière qui ressuscite... Un bon film, c'est tellement surfait de nos jours, qu'on ne saurait trop saluer Big Mamma 3 de tout faire pour ne jamais l'être. C'est sans doute la petite touche High School Musical qui enfonce d'ailleurs le clou puisque le flow glavioteur qui flotte dans l'air compacte définitivement ce glucose géant. Du coup, on regrette amèrement l'absence de Justin Bieber au cœur de cette immanquable aventure puisqu'il aurait fait basculer notre notation d'une demi-étoile...