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Cannes 2010 : Kaboom

Le 16/05/2010 à 19:15
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Notre avis
8 10 Après le magnifique Mysterious Skin et le plus controversé Smiley Face, Gregg Araki revient vers un style proche de celui de son cinéma des années 90, pour son esthétique pop comme pour sa manière déjantée de dépeindre la jeunesse américaine. Kaboom donnera parfois l'impression aux initiés de regarder un Nowhere 2, mais on ne boudera pas son plaisir devant cette teen-comédie complètement barrée, sexuellement décomplexée et fourmillant de répliques croustillantes. D'autant que le final s'avère comme souvent chez Araki proprement monumental.
Découvrez ci-dessous la critique du film Kaboom.

Critique Kaboom (Cannes 2010)
Critique Kaboom (Cannes 2010)

Présenté au Festival de Cannes 2010 en séance de minuit, où il a valu à son réalisateur une longue standing ovation, Kaboom marque le retour de Gregg Araki trois ans après Smiley Face. Et quand l'auteur de The Doom Generation et Nowhere s'attaque au genre de la teen comedy, autant dire que le résultat n'a pas grand chose à voir avec les American Pie. Kaboom nous emmène pourtant sur un campus étudiant où un jeune homme du nom de Smith mène une vie sans histoire : complice avec sa meilleure amie Stella, flirtant avec la sexy London, il fantasme aussi sur son colocataire Thor, un surfeur aux charmes évidents mais un peu simple d'esprit. Tout va basculer lors d'une nuit où Smith découvrira l'existence d'une effrayante conspiration.

Critique Kaboom (Cannes 2010)

Ne nous voilons pas la face : le pitch de Kaboom rappelle énormément celui de Nowhere, film culte réalisé en 1997 et dans lequel il était aussi question de conspiration dans le milieu étudiant. L'intrigue n'est pas le seul point commun que Kaboom partage avec Nowhere puisque Kaboom se caractérise par une esthétique pop lorgnant vers le sitcom mais aussi un mélange d'humour complètement barré et de satire sociale. A croire que le cinéaste a décidé de faire un véritable cadeau à ses fans qui s'y retrouveront sans difficulté devant ces personnages sexuellement inclassables évoluant autour d'un héros à la fois naïf et ouvert à toutes les possibilités. Si le sexe est toujours très présent et explicite dans le cinéma de Gregg Araki, nous sommes à mille lieues des vulgarités aux relents misogynes que l'on retrouve trop souvent dans les teen comedy mainstream à l'américaine. Il faut croire que les choses passent toujours beaucoup mieux quand elles sont pleinement assumées.

Critique Kaboom (Cannes 2010)

Délirant à souhait et porté par une vraie liberté de ton, Kaboom s'avère toutefois moins provocateur qu'un Nowhere ou un The Doom Generation sur le plan de la critique sociale. Moins pessimiste aussi. Il faut croire que Gregg Araki a passé sa crise d'adolescence, même s'il n'a jamais perdu contact avec la jeunesse et reste toujours en phase avec son temps. Les fans hardcore le trouveront donc un tantinet assagi mais ne bouderont pas leur plaisir devant les répliques croustillantes lâchées par des personnages campés par des acteurs irrésistibles. A la fois lumineux et diablement sexy, Thomas Dekker semble avoir parfaitement compris dans quel univers il évoluait et prend la relève de James Duval avec candeur, entouré qu'il est d'une troupe d'actrices glamours à souhait (Haley Bennett, Roxane Mesquida, Juno Temple...). James Duval ne répond pas pour autant aux abonnés absents puisqu'il tient un second rôle pittoresque dans Kaboom - nous vous laissons découvrir lequel car l'acteur fétiche de Gregg Araki est ici méconnaissable. Tout comme nous ne dévoilerons rien sur le final monumental du film, qui provoque immanquablement de vives réactions lors des projections. Comme dirait l'autre, see you at the bitter end !






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