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City Island

Le 18/01/2010 à 18:41
Par
Notre avis
6 10

Quand les mensonges et les non-dits s'accumulent au sein d'une famille, l'équilibre de celle-ci s'en trouve gravement menacé, sur le plan individuel comme collectif. C'est ce qui se produit chez les Rizzo, une famille où l'on a pris l'habitude de se dire « je t'aime » en se cruiant dessus et en se raillant au quotidien. Si la mise en scène et le dispositif narratif de City Island demeurent classiques, Raymond de Felitta désamorce habilement le mélodrame par un humour décalé et porte un regard plein d'humanité sur des personnages tous très attachants. A défaut d'être révolutionnaire, City Island est une comédie dramatique vivante et pleine de charme qui délivre quelques moments mémorables grâce à un excellent casting mené par Andy Garcia.

Découvrez ci-dessous la critique de City Island


Critique City Island

Plutôt que de s'étendre sur les tourments des familles bourgeoises de la côte Ouest comme c'est bien souvent le cas dans les comédies familiales hollywoodiennes, le réalisateur Raymond de Felitta nous invite à découvrir City Island, un quartier du Bronx de classe sociale modeste et dont les habitants ont directement vue sur les gratte-ciel de Manhattan. Nul misérabilisme là-dedans : la famille Rizzo s'impose tout simplement comme digne représentante de la classe moyenne. Dans City Island, l'enfer quotidien est celui de rapports familiaux malades, de conflits et de rancunes profondément ancrés et sources de railleries permanentes. Il n'y a qu'à voir la vitesse avec laquelle un simple dîner tourne en engueulade généralisée impliquant tous les membres de la famille les uns à la suite des autres, avec les nombreux retournements de situation de rigueur lorsque chacun a le cœur constamment à vif. Pourtant, en dépit de la crise profonde qui les pousse à se chercher en dehors du cercle familial, comme si celui-ci menaçait de les étouffer, les Rizzo paraissent profondément attachés les uns aux autres, comme dans l'attente d'une impulsion qui permettra à chacun de révéler ses secrets au grand jour et de reconquérir son identité.

 

Critique Critique City Island

 

 

Cette impulsion, c'est l'arrivée de Tony (Steven Strait), un détenu qui s'avère aussi être le fils caché issu d'une histoire d'amour de jeunesse du père Vince Rizzo (Andy Garcia) et que celui-ci décide sans consulter qui que ce soit d'héberger pendant sa liberté conditionnelle. Comme on pouvait s'y attendre, City Island utilise le point de vue distancié de Tony pour capter les insécurités des Rizzo, un canevas familier mais toujours efficace dès lors que l'on cause de liens affectifs. En évitant tout jugement moral sur ses personnages et leurs occupations, y compris les plus farfelues, City Island traite de l'impact des non-dits et des mensonges sur l'équilibre de la famille mais aussi des individus. Alors que la douleur latente qui imprègne les relations familiales prêtaient aux débordements lacrymaux, Raymond de Felitta a le bon goût de désamorcer le drame par un humour décalé. Le simple fait que Tony soit fraîchement sorti de prison participe au comique de la situation puisque l'on en vient plus d'une fois à se demander si son quotidien n'était pas plus tranquille derrière les barreaux.

 

 

Critique Critique City Island

 

Une chose est sûre, City Island séduit davantage par ses qualités d'écriture que par sa mise en scène, de facture classique proche de celle d'un téléfilm. On pourra par ailleurs reprocher quelques facilités dans la caractérisation des personnages féminins, notamment le choix racoleur de faire de Vivian (Dominik Garcia-Lorido) une danseuse de bar pour montrer qu'elle file un mauvais coton. Toutefois, les dialogues s'avèrent suffisamment bien écrits pour permettre d'envisager toute l'humanité de ces personnages bourrés d'imperfections mais tous très attachants. Il faut dire que les comédiens participent énormément au charme de City Island, d'Andy Garcia qui nous gratifie au passage d'une scène de casting anthologique débutant par une imitation hilarante de Marlon Brando, à Juliana Margulies en mégère attendrissante, en passant par Steven Strait, discret mais doté d'une grande présence, les enfants de la famille, Dominik Garcia-Lorido (fille d'Andy Garcia) et Ezra Miller (Afterschool) ou encore la confidente de Vince jouée par Emily Mortimer. A défaut d'être révolutionnaire, City Island demeure une comédie dramatique pleine de vie qui explore suffisamment son sujet pour ne pas décevoir dans sa conclusion, réaliste mais porteuse d'une note d'optimisme des plus plaisantes.

Critique Critique City Island








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