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Jack Reacher

Le 05/11/2012 à 12:29
Par
Notre avis
6 10

Ce Jack Reacher est la parfaite illustration de la métaphore du verre à moitié vide ou à moitié plein. Il n'apporte rien ni au policier ni à l'action mais il reste un bon divertissement grâce à sa réalisation et à son casting. Si vous êtes fan de Tom Cruise ou de Jack Reacher, sous réserve que cela soit compatible, alors courrez-y. Sinon, le cinéma ne manque pas d'espions et de justiciers, vous trouverez sûrement votre bonheur dans les bras musclés d'un autre représentant du genre.


Critique : Jack Reacher

Un homme armé d'un fusil sniper est posté à l'étage d'un parking. A quelques centaines de mètres de là, de l'autre côté d'une rivière, les quidams s'activent, ne se doutant absolument pas que leur vie ne dépend désormais plus que d'une pression de doigt. Le tireur hésite un long moment, son viseur scannant la foule. L'atmosphère est pesante, la salle retient son souffle. L'absence de musique (qui est d'ailleurs une denrée rare tout au long du film) prive le spectateur, happé, de son dernier échappatoire. Qui sera le premier à tomber ? Le viseur s'arrête sur un inconnu, avant de se déporter sur une femme assise sur un banc mais c'est une autre femme, celle-ci portant un bébé, qui finalement, interpèle le tireur. Il se fixe sur sa cadence, la suit dans ses moindres mouvements enfin s'apprête à tirer quand les deux victimes potentielles disparaissent derrière l'échoppe d'un vendeur de glaces. On se prend à respirer quand soudain le premier coup part... Un homme est rapidement arrêté. Toutes les preuves l'accusent. Lors de son interrogatoire, le suspect ne prononce qu’une phrase : « Trouvez Jack Reacher. »

 

Critique : Jack Reacher Tom Cruise dans le rôle d'une armoire à glace de 2 mètres.

 

Jack Reacher ? Mais qui est donc Jack Reacher ? Voilà un nom qui pourrait aisément figurer sur un sachet de café ou une bouteille de bourbon. Assez peu connu, voire totalement obscur de ce côté de l'Atlantique, Jack Reacher est une figure littéraire relativement réputée aux États-Unis, issue de l'imagination de Jim Grant (alias Lee Child, son nom de plume), peut être le plus américain des écrivains anglais. Reacher est un ex-militaire, dur et intelligent, comme un cocktail de Sherlock Holmes et Jason Bourne avec un soupçon de James Bond, pas à la cuillère mais au shaker en acier trempé. Il emprunte au premier sa perspicacité, au second son astuce et au dernier son sens de la castagne (ou vice versa en fait). Jack Reacher comprend mieux et plus vite que le commun des mortels, il devine quand les autres s'interrogent et, quand les autres devinent, lui a déjà botté son propre poids en fesses. A partir de là, on comprend mieux comment Tom Cruise se retrouve dans le rôle d'une armoire censée mesurer plus de deux mètres... Lui qui n'a pas son pareil pour dégotter les rôles les plus outrageusement burnés. Les fans ont bien sûr crié au scandale mais tout est finalement rentré dans l'ordre après que Lee Child ait assuré que la taille de Reacher dans les livres n'est que la métaphore d'une force de la nature que Cruise incarne à sa façon. Soit.

 

Critique : Jack Reacher

Jack Reacher présente...One shot

Mais passons sur les inexactitudes physiques pour nous concentrer sur un point plus essentiel : le scénario. Jack Reacher n'est autre que l'adaptation de la nouvelle intitulée One Shot et qui, étrangement, arrive assez tardivement dans la saga puisque c'est le 9ème livre estampillé Jack Reacher. Pas de panique, aucun souci de compréhension : One Shot, comme son nom l'indique intelligemment, pourrait tout aussi bien être une histoire indépendante. Elle n'est pas rattachée outre-mesure au reste de la série. Il en va de même pour le film mais nous nous garderons de le juger sur la fidélité de l'adaptation pour le voir plutôt comme une œuvre autonome.

 

Le synopsis nous laissait avec un suspect, en salle d'interrogatoire, réclamant Jack Reacher. Et devinez qui passait justement dans le coin ? Jack Reacher, fraîchement débarqué d'on ne sait où, mais où il était en galante compagnie (ça, on le sait). C'est ça aussi Jack Reacher : un SDF (si, si vraiment !). Il vagabonde de ville en ville, sans attache aucune. Ce qui le rend disponible pour à peu près tout, surtout si cela implique de faire définitivement enfermer un ancien frère d'arme qui lui a échappé sur un vice de procédure. Ça tombe bien, c'est justement lui qui le réclame... C'est tentant comme ça, malheureusement le résultat en images est un brin brouillon. Reacher est malin, c'est un fait, mais il a tendance à l'être trop pour le spectateur lambda qui finit par perdre le fil de ses déductions au pied levé. L'histoire en elle même étant cousue de fil blanc, le résultat laisse l'étrange sensation de connaitre l'issue du film sans pour autant savoir comment diable Reacher a abouti aux mêmes conclusions !

 Critique : Jack Reacher

 Jack Reacher : une nage entre deux eaux

Sur la forme maintenant, le film oscille entre le policier et l'action pure sans exceller dans aucuns des deux genres. Les phases d'enquêtes sont bradées et expédiées en deux temps trois mouvements, ce qui n'empêche pas le film d'accuser quelques longueurs (2h11, c'est décidément trop !). Là où Jack Reacher brille en revanche, c'est quand il s'agit de montrer qui est le patron. Soyons honnêtes, les scènes d'action ne sont pas légions mais quand ça tape, ça tape fort. Le vétéran n'a pas son pareil pour déboîter des articulations encore inconnues du corps humain. Les os craquent comme si le studio des bruiteurs avait élu domicile dans vos tympans. Idem pour les coups de feu. Le réalisateur Christopher McQuarrie (Usual Suspect) a mis l'accent sur le réalisme. Reacher donne des coups et il en reçoit, lors de l'inévitable course poursuite (qui ici vire au cache-cache), il fait des tours et des détours, a des accrochages... Il en résulte une scène hachée mais plutôt originale où la police poursuit Reacher qui poursuit les méchants. La réalisation est impeccable même si elle ne cache pas un côté « artisanal » que d'aucuns pourraient taxer "peu ambitieux"

 

Critique : Jack ReacherRosamund Pike incarne l'avocate Ellen Rodin

 

On regrettera l'absence de seconds rôles consistants. Rosamund Pike en avocate de la défense, fille du procureur, livre une interprétation irréprochable malgré le manque de présence à l'écran. Jai Courtney, qui est attendu au tournant en fils de John McClane dans Die Hard 5, incarne un sniper crédible. Quant à Tom Cruise qui est décidément très bon dans les rôles d'hommes sur-entrainés (ou de sur-hommes entrainés, au choix), il transforme l'essai et prouve une fois encore que, si la caméra est à la bonne hauteur, il peut jouer n'importe quel rôle.

 





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