John Wick 3 Parabellum : le meilleur Keanu Reeves depuis Matrix ? - critique

Putain que cela fait du bien ! On a mis 8/10 à John Wick 3. C'est peut-être beaucoup mais on a pris tellement de plaisir à voir Keanu Reeves défourailler, estropier, éviscérer des bad guys par dizaine que cette note correspond à notre état d'excitation dans la salle et à la sortie de la projection.



Pour Parabellum, John Wick est poursuivi par les tueurs les plus habiles et doués de leur génération. Un contrat a été mis sur sa tête depuis qu'il a brisé la sacro-sainte règle de l'hôtel Continental : à savoir tuer entre ses murs. De là, ce 3e volet entonne une course effrénée de deux heures à la violence primale et cartoonesque inouïe et nous dévoile les dessous de ce monde underground peuplé d'assassins intouchables. 

Chaque épisode de John Wick débarque avec la promesse d'aller encore plus loin dans l'action. John Wick 2 avait surpassé le premier film dans ce domaine. Mais ce n'est rien à côté de Parabellum. 



Du revenge movie pur et dur qu'elle était au départ, la saga John Wick s'est transformée en ballet de mort ultra stylisé, moderne et complètement déconnecté de la réalité (à tel point que certains fans pensent même que John Wick est un préquel Matrix). Ce 3e film achève de réinventer le cinéma d’action en allant toujours plus loin, plus vite et en frappant toujours plus dur. Une spirale infernale dont on ne ressort pas indemne.

Avec John Wick Parabellum, tout repose sur l'énergie. Le réalisateur Chad Stalheski, ancien cascadeur (notamment pour Keanu Reeves), manie à merveille l'élasticité des corps et se révèle imaginatif au possible pour nous faire vivre jusque dans nos os et nos tripes l’action qui se déroule à l’écran.

Tout y passe, les gunfights, les armes blanches, les sabres, les coups de poing et pied, les arts martiaux, et même les crânes fracassés avec de simples objets du quotidien qui traînent non loin des mains de Keanu Reeves.



John Wick 3 pousse tellement loin dans l'outrance et le WTF que l'on ne peut s'empêcher d'en rire. Mais pas en se moquant. C'est tout le contraire tant le film surprend en repoussant les limites. Un peu à la manière d'un Hyper Tension avec Jason Statham mais en plus stylisé et graphiquement soigné (ses ruelles pluvieuses façon Blade Runner ou Black Rain).

John Wick joue avec nos sens de New-York à Casablanca, mélange le thriller urbain badass, les envolées d'un John Woo, les dérapages d'un Tex Avery et s'impose comme un actioner d'un nouveau genre. 



John Wick s'approche comme un jeu vidéo avec Keanu Reeves (toujours classe) utilisant toutes les possibilités des décors pour venir à bout de ses adversaires et passer au plateau suivant. Ceci jusqu'au boss final.

Succès surprise en 2015, John Wick a depuis obtenu ses galons d'oeuvre culte. Non pas pour son originalité scénaristique mais pas pour son efficacité. John Wick Parabellum ne fait que renforcer cette impression avec des personnages en plus (Halle Berry est impeccable, même si sous exploitée, tout comme Mark "Le Pacte des Loups" Dacascos en chef assassin qui voue une admiration sans faille à Mr Wick).



Un bémol cependant : la faiblesse de l'écriture de son scénario. Le film a beau nous dévoiler une partie du mystère du Continental Hotel et teaser sur ses leaders (les 12 de la Grande Table), sa narration se révèle rapidement vide. Comme si Parabellum n'avait finalement pas grand-chose à raconter sur son univers méandreux contrairement à ce qu'il nous avait laissé penser.

On a même du mal à saisir la réelle motivation des grands méchants. C'est réellement le gros défaut du film. Après une première partie magistrale, John Wick 3 patine dans une histoire qui ne semble pas réellement l'intéresser avant de revenir à ce qu'il sait faire de mieux : l'action sauvage, décomplexée, excessive et tellement inventive.

Mais difficile de bouder notre plaisir tant ce 3e chapitre fait l'effet d'un uppercut en pleine tronche. On en a encore les oreilles qui saignent...



John Wick, Jason Bourne ou James Bond ? Qui sortirait vainqueur d'un tel face à face ? On a posé la question à Keanu Reeves.