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Kamikaze Girls

Le 17/09/2007 à 11:43
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Notre avis
7 10 Lolitas et Yankees se donnent rendez-vous pour une explosion de sons et de couleurs à travers l'histoire d'amitié touchante et très drôle de deux adolescentes pas comme les autres incarnées par les épatantes Kyoko Fukada et Anna Tsuchiya. Réalisé par l'excellent Tetsuya Nakashima, Kamikaze Girls est un concentré hors du commun de pop culture nippone qui, à condition de se laisser conquérir par son extravagance, se savoure comme un délicieux bonbon acidulé. Un film fou qui fait chaud au coeur !

Critique de Kamikaze Girls On connaît l'engouement des jeunes Tokyoïtes pour les styles vestimentaires et les coiffures les plus excentriques, leurs panoplies n'ayant souvent rien à envier aux plus stylisés des héros de mangas. S'inspirant d'un roman culte de Novela Takemoto paru en 2004, Tetstuya Nakashima relève le défi de porter à l'écran l'univers luxuriant de cette jeunesse avide de s'affirmer. Le résultat, c'est Kamikaze Girls, un film énergique et drôle, tendre et complètement fou.

Critique de Critique de Kamikaze Girls

Raconté en voix off par Momoko (Kyoko Fukada), Kamikaze Girls adopte avec force extravagances formelles le point de vue humoristique de cette lolita distante et ironique. Le réalisateur Tetsuya Nakashima ne recule devant aucun effet, aussi outrancier soit-il, pour transposer à l'écran l'imaginaire foisonnant de ses personnages et célébrer leur insouciance, allant jusqu'à intégrer au film un passage entièrement animé, concocté par le studio 4°C (Memories, Animatrix). A dix-sept ans seulement, Momoko ne revendique rien d'autre que le droit au culte de l'éphémère ; c'est aussi l'idée motrice de ce film enjoué qui ne se prend jamais au sérieux. A travers les aventures colorées de cette sweet lolita toute de rose et de frous frous vêtue, cliente assidue de la boutique tokyoïte chic Baby, the stars shine bright (qui existe réellement), Kamikaze Girls nous plonge dans l'univers très codifié des sous-cultures japonaises contemporaines et des groupes qui les composent. A première vue, Momoko a tout d'une fashion victim. Sa philosophie de la vie tient tout entière dans sa tenue vestimentaire étudiée au millimètre carré près : elle vit pour s'acheter et porter les vêtements, s'érigeant elle-même en œuvre d'art vivante, un peu à la manière des adeptes du body art. Lors d'un flash back hilarant censé retracer les origines historiques du style Rococo dans la France du XVIIIème siècle, le réalisateur la montre se fantasmant dans un monde hédoniste et raffiné, à l'opposé du quotidien bêtement conformiste de ses concitoyens de la bourgade ennuyeuse de Shimotsuma. Une héroïne a priori peu sympathique ?

Critique de Critique de Kamikaze Girls

L'intrusion brutale dans l'univers rose bonbon de notre héroïne de la rebelle Ichigo (Anna Tsuchiya), bruyante et volontiers bagarreuse, n'est pas destinée à nous faire vivre un choc des cultures - Yankees contre Lolitas, groupes qui se haïssent effectivement au plus haut point. Ce qu'oppose Kamikaze Girls, ce sont deux personnalités fortes et au-delà, deux choix de vie. Tandis que Momoko refuse catégoriquement de s'intégrer dans un groupe, balayant ainsi d'un geste de la main la seule perspective d'une amitié qui risquerait d'entraver sa liberté, Ichigo, ex-souffre-douleur de la classe, ne se sent en sécurité qu'au sein de la bande qui l'a réhabilitée. Entre les deux, la plus courageuse n'est peut-être pas celle qu'on croit. Sous ses airs de poupée fragile, Momoko est en réalité une marginale qui se moque de l'opinion d'autrui, à l'inverse d'une Ichigo certes grande gueule mais assujettie à une bande dont la hiérarchie inébranlable n'a rien à envier à celle qui régit le monde des adultes. Mais ce que nous conte avant tout Kamikaze Girls par-delà son style visuel et narratif aussi déroutant que les lubies de ses protagonistes, c'est la belle histoire d'amitié de deux adolescentes très attachantes.

 

Critique de Critique de Kamikaze Girls

 

Pour incarner ces deux personnages hauts en couleurs - dans tous les sens du terme - Tetsuya Nakashima a fait appel à deux idoles de la pop culture japonaise. La pop star et comédienne Kyoko Fukada (Ring 2, Dolls) prête ainsi ses traits mutins à la pétillante Momoko, affichant un sens de l'autodérision assez surprenant de la part d'une idole - il faut voir les tenues surréalistes qu'elle porte tout au long du film. Face à elle, la rockeuse Anne Tsuchiya, que l'on a pu voir récemment au cinéma dans Sakuran, compose une Ichigo bourrine, maladroite et attendrissante. Autour de ce duo impayable gravitent d'autres comédiens tous plus allumés les uns que les autres, la palme revenant sans doute à Yoshinori Abe dans le rôle du couturier maniéré que révère Momoko. Pour compléter le tableau, on retrouve avec grand plaisir la géniale compositrice Yoko Kanno (Cowboy Bebop, Ghost in the Shell : Stand Alone Complex) qui se permet de temps en temps de petites escapades dans le monde du cinéma, en plus de continuer à nous émerveiller avec le travail qu'elle effectue pour l'animation.
Infiniment léger et résolument too much, Kamikaze Girls pourrait ne pas plaire à tout le monde. Mais ceux qu'il parviendra à embarquer sur son navire en ressortiront avec le sourire aux lèvres, ce qui est déjà beaucoup.

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