La diablesse aux 1000 visages
Le 26/09/2007 à 18:28Par Elodie Leroy
Première réalisation du cinéaste sud-coréen Chung Chang-Wha, auteur de l'excellent La Main de Fer, pour les studios Shaw Brothers, La Diablesse Aux 1000 Visages s'inscrit dans cette vague de films d'action hongkongais de la fin des années 1960 qui mettaient au premier plan des héroïnes. L'intrigue de La Diablesse Aux 1000 Visages repose sur un affrontement à la fois physique et psychologique entre deux femmes aussi sexy que redoutables au combat. La première est une voleuse spécialiste du travestissement qui dérobe des bijoux sous le nez de la police. La seconde est une journaliste rebelle du nom de Ji-Ying qui a juré de la coincer. Lorsque la Diablesse découvre que Ji-Ying s'intéresse de trop près à ses affaires, elle la fait kidnapper afin de la décourager. Mais la journaliste ne se laisse pas intimider. Un duel sans merci s'engage alors entre les deux tigresses. Adversaire jusqu'au bout, elles iront jusqu'à se disputer le même homme, un policier qui n'est autre que le petit ami de Ji-Ying.
Avec ses décors flashy qui respirent le carton-pâte, La Diablesse Aux 1000 Visages s'impose comme un véritable monument du kitsch. Et ce n'est pas le scénario qui vient arranger les choses puisque l'intrigue s'avère absolument rocambolesque d'un bout à l'autre, lorgnant tout autant du côté de James Bond comme de Fantômas. Si le but du jeu n'est clairement pas de convaincre par le réalisme des situations, il faut bien admettre que le métrage remplit largement son cahier des charges en matière de divertissement. Le rythme ne connaît aucune baisse de régime et l'humour n'est jamais loin, et cela même si la relation ambiguë entre les deux protagonistes féminins principaux donne lieu à quelques échanges des scènes de torture à connotation érotique.
Dans une ambiance décontractée et très pop, La Diablesse Aux 1000 Visages offre en abondance des scènes de combat menées tambour battant par ces dames, pour lesquelles le port de la minijupe est bien entendu obligatoire. Incarnées par deux vedettes de l'époque, Pat Ting Hung (Princess Iron Fan) et Tina Chin Fei (Les 14 Amazones), les deux héroïnes prennent toute la place et les hommes n'ont que de rares occasions de se valoriser. Le petit ami de Jing Ying fait d'ailleurs tour à tour figure de bouffon et de potiche, comme en témoigne l'inoubliable séquence où il assiste impuissant au duel sans merci en nuisette entre Ji-Ying et la Diablesse, qui a pris l'apparence de sa rivale...
Précurseur des girls with guns, La Diablesse Aux 1000 Visages est de ces divertissements sympathiques dont la légèreté et la fantaisie pleinement assumées font plaisir à voir.