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La Femme des Sables

Le 05/12/2007 à 13:55
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Notre avis
8 10 Sans aucun doute le film le plus connu de la filmographie de Hiroshi Teshigahara, La Femme des Sables est malgré ses évidentes qualités artistiques peut-être le plus classique de la trilogie présentée par Carlotta. Ce qui ne l'empêche pas d'être une oeuvre à la sensualité magnifiquement photographiée, et une superbe allégorie sur la condition humaine.

Critique La Femme des Sables

Sans aucun doute le film le plus connu de la filmographie de Hiroshi Teshigahara et le plus reconnu par la critique, La Femme des Sables est malgré ses évidentes qualités artistiques peut-être le plus classique de la trilogie présentée par Carlotta. On y suit un homme parti une journée ramasser des insectes au bord de la côte et qui, parce qu'il manque le dernier bus pour rentrer chez lui, se voit inviter par un villageois à passer la nuit dans la hutte délabrée d'une jeune veuve. Cependant, il ignore que la maison de celle-ci se trouve au fond d'un fossé dans la dune et n'est accessible que par une corde. Il accepte son hospitalité sans se rendre compte qu'il est victime d'un piège cruel...

Chacun des films de Teshigahara possède un indéniable sentiment de huis clos (entre ciel et enfer dans Le Traquenard, au coeur de son propre psyché dans Le Visage d'un autre), mais La Femme des Sables est le seul de ses films à se dérouler quasiment intégralement dans un seul et même espace. Hiroshi Teshigahara y développe à nouveau une allégorie sur la condition humaine et son aliénation, et ce par le biais de ce professeur qui accepte petit à petit son emprisonnement, et se voue corps et âme à un travail dans lequel il trouve une raison d'être. En somme, la liberté gagnée par l'emprisonnement. Par la même occasion, Teshigahara s'éloigne du côté documentariste de son premier film et met de côté les éléments qui maintenaient Le Traquenard dans une réalité sociale pour s'adonner à un cinéma plus sensuel, assumant ouvertement ses ambitions expérimentales. Comme fasciné par la masse submergeante qu'est le sable, le cinéaste s'autorise d'ailleurs quelques séquences ouvertement contemplatives des dunes, du sable parvenant à s'immiscer entre les interstices de la maison et de la peau des personnages recouverte de grains de sable.

 

Critique Critique La Femme des Sables


Prix Spécial du Jury à Cannes, La Femme des Sables a pendant longtemps été hors des frontières japonaises le film le plus connu (si ce n'est le seul) de Hiroshi Teshigahara. La raison n'est pas à chercher du côté de ses nombreuses qualités cinématographiques, mais plutôt du côté des désirs et attentes de la cinéphilie occidentale qui avait trouvé en cette fable sur l'enfermement le "film exotique" qu'elle désirait. A noter enfin que le film fut originellement distribué dans un montage avoisinant les 2h30 ; lors de la sélection cannoise, Hiroshi Teshigahara revit la copie de son film, et réduisit de lui-même, sans pression extérieure, son montage d'une vingtaine de minutes. C'est sous cette forme que La Femme des Sables est diffusé depuis, aussi bien en Occident que dans son pays d'origine. Difficile donc de dire laquelle des deux versions est le director's cut, chacune d'elles ayant été conçue et approuvée par le cinéaste lui-même. Quoi qu'il en soit, que Carlotta nous offre la possibilité de découvrir les deux montages est en soit une formidable aubaine pour les cinéphiles que nous sommes.






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