La Merditude des Choses

La Merditude des Choses, c'est l'histoire de Gunther, de son adolescence chaotique dans une famille de barjos, aux côtés de sa grand-mère aimante mais aussi de son père et de ses trois oncles, grands amateurs de beuveries devant l'éternel. Présenté à Cannes dans la Quinzaine des Réalisateurs, cette comédie dramatique attachante signée Felix Van Groeningen était repartie bredouille mais avait fait son petit effet sur la Croisette. D'autant que l'équipe des acteurs et du réalisateur s'était largement fait remarquer en organisant le long de la plage et en pleine journée une course à vélo dans leur plus simple appareil, allusion directe à l'un des nombreux moments surréalistes du film.

Menant tambour battant deux récits en parallèle, La Merditude des Choses nous ballotte entre l'adolescence mouvementée de Gunther et un moment difficile de sa vie une vingtaine d'années plus tard. Le poids du passé et son impact sur les succès ou les échecs de la vie d'adulte sont au cœur de ce drame familial poignant qui se distingue pourtant par un humour absolument ravageur, le comique surgissant parfois des situations les plus inattendues. Avec une aisance remarquable, Felix Van Groeningen fait se côtoyer la tendresse et a violence extrême dans les rapports familiaux, à travers une relation père/fils touchante qui forme à elle seule la colonne vertébrale du récit de l'adolescence de Gunther, voire du film tout entier. Tandis que le scénario s'avère déployer des qualités d'écriture plus fines que l'ambiance décomplexée ne le laissait présager, la réalisation caméra à l'épaule de Felix van Groeningen imprime aux situations un réalisme saisissant, notamment dans les nombreuses scènes de beuverie au cours desquels les acteurs semblent véritablement s'en donner à cœur joie. Un film pas comme les autres, une bonne surprise venue de Belgique.