Le Nouveau protocole
Le 19/03/2008 à 10:21Par Sabrina Piazzi
Désireux d'apparaître dans un thriller politique, Clovis Cornillac demande au scénariste et ami Eric Besnard (Le Convoyeur) de lui écrire un film s'appuyant sur une forte documentation et sur divers faits réels. Le cinéaste Thomas Vincent, qu'on a découvert avec Karnaval en 1999 (avec Cornillac justement), signe donc une commande mais parvient à s'approprier le sujet brûlant des industries pharmaceutiques en tant que puissance économique lancées dans la course au profit. A fleur de peau, la performance de Clovis Cornillac pourrait bien lui valoir le deuxième César de sa carrière. Il interprète un homme simple, éloigné d'un monde en perpétuelle évolution. Bûcheron, il est ancré dans des valeurs traditionnelles et se retrouve malgré lui plongé dans un monde qui avait continué de tourner sans lui. Toutefois, une fois lancé dans sa quête de vérité, nul ne pourra entraver son chemin.
On reprochera le léger surjeu de Marie-Josée Croze dans le rôle d'une militante (ou d'une siphonnée ?), théoricienne du complot, tentant désespérément de convaincre son partenaire de l'implication d'un laboratoire pharmaceutique dans l'accident ayant coûté la vie à son fils. S'il y a quelques reproches à faire au film de Thomas Vincent ce sont les scènes d'action, certes rudement menées mais dénaturant légèrement la crédibilité de l'ensemble. Le cinéaste s'avère beaucoup plus percutant lorsqu'il montre une campagne d'essais cliniques en Afrique que lorsqu'il met en scène son personnage principal en train de semer ses poursuivants à la mode américaine.
Le Nouveau protocole est un film à l'image de Clovis Cornillac, rude et costaud, qui a des choses à dire mais qui n'utilise pas forcément les bonnes manières ou les bons mots pour les exprimer. Ce qui n'empêche pas le message de passer et de faire réfléchir le spectateur. Un thriller nerveux, engagé et concis porté par le formidable comédien qu'est Clovis Cornillac.