Les Chimpanzés de l'espace
Le 12/09/2008 à 09:01Par Michèle Bori
Quand Les chimpanzés de l’espace sortira en DVD, nous aurons là un cadeau parfait pour les enfants. Un film idéal entre la sieste et le goûter, qui laisse un créneau d’une grosse heure pour faire notre compta sans avoir les mômes dans les pattes. Et oui, ca sert aussi à ça le cinéma !
Maintenant que tout le monde a compris que dans la guerre opposant Pixar à Dreamworks, c’était la compagnie de John Lasseter qui l’avait emporté haut la main en mettant tout le monde d’accord avec son chef d’œuvre ultime et absolu Wall-E, reste aujourd’hui à trouver le nouveau challenger capable de rivaliser avec les papas de Toy Story. Et force est de constater que la liste des concurrents est plutôt maigre !
On connait déjà Fox, à qui l’on doit les trois Age de Glace. On connait aussi Imagi, responsable de l’animation sur TMNT et bientôt sur Astroboy et Gatchaman. On a déjà vu ce que savait faire Nickelodeon et Aardman en matière de 3D avec respectivement la Ferme se rebelle et Souris City. Certains prédisent que le futur du dessin animé d’animation se trouve étroitement lié à l’évolution de la performance capture si chère à Robert Zemeckis. Bref, étant donné la maigre concurrence et le flou artistique régnant autour du support, il y a fort à parié pour que Pixar et Dreamworks restent encore quelques années les leaders de l’industrie.
Pour autant, cela n’empêche pas certains petits studios de tenter leur chance et c’est ainsi que Vanguard Animation nous offre avec les Chimpanzés de l’espace leur troisième film en quatre ans, après les peu mémorables Valiant et Cendrillon et le prince pas trop charmant. Pas de surprises donc pour cette Etoffe des Héros version primate, puisque l’on retrouve concrètement les mêmes défauts que dans les deux précédents films du studio, à savoir une technique datée, un rythme bancal et un humour régressif. Si l’on pardonnera volontiers les approximations visuelles, la production design calamiteuse (on se croierait par moment dans un étrange croisement entre le jeu Pikmin et un épisode des Teletubies) et l’animation à peine plus évoluée que dans une animatique de jeu PS1 (on imagine bien que le budget du film n’a pas été pharamineux), il en va autrement de l’histoire passe partout et clichée, et de l’humour bavard et démodé (« c’était vraiment pas le jour pour arrêter la banane » - le meilleur gag du film), qui ne convaincront personne, si ce n’est les plus jeunes. Ils sont la cible certes, mais il ne faut pas oublier non plus que les bambins ne vont pas seuls au cinéma et que tout le monde n’a pas la faculté de pouvoir s’endormir avec 50dB dans chaque oreilles quand le spectacle offert n’est pas à la hauteur de la somme déboursée. Fort heureusement, le film ne durant que 1h15, les parents n’auront pas le temps de trop s’ennuyer et ne sortiront pas de la salle avec la mauvaise sensation de s’être fait violer les neurones, comme c’était le cas avec un Shrek 3 par exemple, pour ne citer que celui-là. En plus, pour peu que leur enfant ait la patate en quittant son siège, multipliant les questions sur l’espace, les fusées et tout le tintouin, ils auront enfin une bonne excuse pour lui montrer la première trilogie Star Wars ou l'amener au planétarium.