Alien Vs Predator 2
Le 04/01/2008 à 19:02Par Arnaud Mangin
Rien de tel que le professionnalisme incarné pour entamer l'année, plus ou moins convaincu qu'on respectera les meilleures résolutions - dont celle de se coucher enfin tôt. Chez Filmsactu, on aime le lecteur et on en prend soin... Et en bons pros donc, la conversation du jour tournait autour d'Aliens Vs Predator 2, le premier gros film de l'année tout de même, que nous n'avions pas pu voir en projection de presse. En effet, dixit le distributeur, "On a perdu les bobines, on a perdu les sous-titres... enfin on peut pas vous le montrer, quoi". Et nous, on a gobé tout ça. Du coup, après avoir appris qu'un autre distributeur nous a oubliés pour la projection d'un autre film prévu hier après midi - on ne citera ni le film, ni nos chers amis attachés de presse pour ne pas tracer de frontière(s) entre nous - votre serviteur et son comparse Pierre Delorme se sont retrouvés un peu tout nus. Eux qui pensaient enfin prendre l'air en fin d'après midi... snif.
La carte filmsactu, l'objet des milles plaisirs...
Mais tout n'étant pas perdu, l'ami Pierre eu une idée de génie (sur le moment) en suggérant aux chanceux autour de lui d'aller voir le fameux AVP2 au George V pour rigoler un bon coup entre amis, et frimer auprès de leurs spectateurs voisins en parlant de films qu'ils ont déjà vu, et pas les autres (hi hi hi). Arnaud Calistri, le meilleur redac chef ciné/DVD du web qui flaire les mauvais coups à des kilomètres, décline aimablement l'invitation en prétextant quelque travail de dernière minute, alors qu'on sait très bien qu'il joue aux quizz sur Facebook pendant qu'on lui tourne le dos.
18 heures 20, Champs-Elysées devant la fameuse borne Illimitée. C'est ainsi qu'en un éclair de génie (qu'on ne doit pas à Pierre cette fois-ci) qu'une nouvelle rubrique est née "Merci la carte UGC !", où en bons investigateurs nous enquêtons à même les salles pour connaître les raisons sur l'absence de présentation à la presse de certaines œuvres...
Alien découvre les joies de la conduite accompagnée ! Mais la scène n'est même pas dans le film (ou alors on s'est endormis à ce moment là)...
Et dans la salle en question il y avait de la place pour s'installer, bien que cette dernière se soit vite remplie, au grand dam de quelques voisins sérieux vite agacés par nos gloussements perpétuels. Il y avait effectivement de quoi ricaner et surtout de quoi comprendre pourquoi nos chers amis distributeurs ont préféré s'abstenir puisque sans atteindre la géniale beauferie prétentieuse du premier (qui lui avait bien été présenté à la presse, nous y étions déjà) cet opus brille par une nullité générale le rendant totalement insipide. En d'autres mots : il s'y passe plein de trucs, mais on se fait royalement chier ! Le minimum d'une sortie au cinéma étant de vivre un semblant d'émotion, ce spectacle rempli d'intentions mais d'une incompétence rare fait forcément désordre.
Plus-coloscope-dans-l'ame-tu meurs, le Predalien expérimente l'échographie organique dans la maternité locale (le seul bon passage du film).
Pour ceux qui l'on raté (les chanceux) ou ceux qui n'iront pas le voir (les esprits sages), on va quand même vous faire un petit récapitulatif histoire de ne pas avoir perdu notre temps pour rien. Donc Alien Vs Predator 2 commence là où le premier film s'était stupidement arrêté (et encore, le final de cette suite draine encore plus par le fond) , à savoir la naissance du Predalien, croisement particulièrement laid entre les deux espèces. Les gentils Predators qui avaient foutu un boxon pas possible en Arctique et qui ont réussi à foutre le camp se font donc sauvagement agresser par le nouveau bestiau pour finalement aller se crasher à nouveau sur terre. Pas de bol. Et encore moins de bol pour le petit bled local où s'est viandé le vaisseau puisque non content d'être rempli de mauvais acteurs, ces derniers serviront de casse-croûte.
On n'a pas trouvé de légende drôle ici, mais on laisse vos esprits mal placés faire le travail à notre place...
Enfer et dévastation, même écrite et racontée avec les pieds, jalonnée de dialogues insipides à foison ("Alors on fait quoi ? " "Je sais pas, et toi t'as une idée ?" " Je sais pas..." - fin de la scène) et de personnages qui demandent s'il est arrivé quelque chose à leurs proches alors que l'on vient de retrouver le bras en charpie de ces derniers. En gros un machin nonsensique qu'on attendait un peu comme une série Z rigolote et qui, malgré ses quelques idées sanglantes, se prend trop au sérieux. Un premier degré d'autant mal placé puisque tout ou presque est à jeter ici, mais serait passé comme une lettre à la poste si les sagouins responsables avaient vraiment su s'amuser. Donc ça marche moyen en plus d'être chiant, plus navrant que drôle et cumulant les idées stupides à tour de bras pour tenter de varier les plaisirs. Et ouais, en 2007 les clodos vivent carrément dans les égouts, d'autres cons vont explorer ces mêmes égouts à la recherche d'une clé qu'ils viennent de laisser tomber dans une grille (mais explorons quand même, au cas où elle se serait enfuie), Aliens et Predators sont plus ou moins solides les uns par rapport aux autres quand ça arrange l'histoire, et comme il n'y a pas d'histoire de toute façon, l'affaire tourne outrageusement en rond.
La liste serait longue si l'on voulait vraiment explorer les tenants et aboutissants de ce grotesque échec (et comme on a promis de se coucher tôt...), mais on sort de là avec la nette impression que l'on confie certains films à des gens d'une manière franchement arbitraire. Les frères Strauss avaient sans doute des idées derrière la tête, puisque leur séquence dans une maternité cumule quelques audaces rigolotes, mais ils ne savent définitivement pas faire un film. Gare à ne pas trop filer de tels projets à des incompétents parce qu'on ne comptera plus les "bobines perdues" et qu'on tient quand même pas mal à notre job...