MR WOLFF: Ben Affleck badass entre Dexter et Jason Bourne (critique)

Batman face au Punisher dans Mr Wolff. Oui le nouveau Ben Affleck oppose l'acteur à Jon Bernthal, ex The Walking Dead venu dézinguer du bad guy pour le compte de Netflix dans la saison 2 de Daredevil.

Mais outre cette rencontre Marvel/ DC Comics malgré elle, Mr Wolff est un film d'action implacable. Oubliez vos déceptions liées au dernier Jason Bourne et à Jack Reacher Never Go Back. Dans le genre actioner et série B. "The  Accountant" (titre du film en v.o) vise juste et réussit son coup. 

Petit génie des mathématiques, Christian Wolff, diagnostiqué autiste dans son enfance, est plus à l’aise avec les chiffres qu’avec les gens. Expert-comptable dans le civil, il travaille en réalité pour plusieurs organisations mafieuses parmi les plus dangereuses au monde. Et surtout, il est tueur à gages. Sa découverte d'une escroquerie lors d'un audit va l'amener à risquer sa couverture et venir en aide à une jeune expert-comptable jouée par Anna Kendrick.

Entre Dexter pour le parcours (à l'image du serial killer de Miami, Wolff est élevé par son père qui en fait un tireur d'élite et un expert des arts martiaux), Jason Bourne pour le côté implacable, et une pincée de Rain Man, Mr Wolff parait avoir été écrit pour Ben Affleck.

Après avoir incarné un Bruce Wayne convaincant (à la suite de Christian Bale, le défi était de taille), l'américain livre ici une de ses meilleures performances (si on accepte le concept du film) en autiste, mathématicien de génie, comptable virtuose et tueur à gages badass. Son jeu minimaliste et son impassibilité légendaire trouvent leur sens dans la peau de Christian Wolff.

 

Ben Affleck est massif dans Mr Wolff. Sa carrure est impressionnante, ses épaules surdimensionnées dans ses tenues de comptable coincé. Probablement tourné entre Batman V Superman et Justice League, Mr Wolff bénéficie des séances de muscu de l'acteur. Certes cérébral (aucun chiffre ne lui résiste), son personnage d'inadapté social est badass au possible, collectionne les armes lourdes, pratique le Penjtak Silat (art martial qui a fait la joie de The Raid), tire dans la tête de ses ennemis à bout portant, brise des os quand il ne s'extasie pas devant des peintures de maître ou ne noircit pas des vitres de formules méthamatiques.

On ne peut que remarquer que Mr Wolff est construit comme un film de super-héros avec un personnage principal "différent" dont on découvre le pouvoir enfant, qui est entraîné en Asie par des maîtres du combat, instruit dans une école pour enfants spéciaux comme celle des X-Men, possède plusieurs identités, une base secrète, agit dans l'ombre... 

A la réalisation de Mr Wolff, Gavin O'Conor à qui l'on doit Jane Got A Gun avec Nathalie Porman mais surtout le sous estimé Warrior avec Tom Hardy.

Aussi divertissant et drôle qu'il soit, Mr Wolff n'est pas non plus une réussite totale. Ses différentes strates narratives noient parfois le récit principal. Notamment dans sa seconde partie trop bavarde qui casse le rythme de départ.

La fin entre Rain Man et Commando se révèle également quelque peu frustrante malgré son rebondissement. Même si le film bénéficie de quelques gunfights de haut niveau et de bastons virulentes, on regrette qu'il n'y ait pas de réel affrontement entre Ben Affleck et John Berntahl ou d'une confrontation avec l'agent du département du Trésor Médina (Cynthia Addai-Robinson, découverte dans Arrow et Spartacus) et son patron (J.K Simmons). 

Malgré tout, Mr Wolff s'impose comme un divertissement burné et malin. En ces temps de blockbuster plus que moyens, on ne va bouder notre plaisir.