Mutants
Le 03/02/2009 à 05:24Par Arnaud Mangin
Notre avis
On pouvait tout craindre et tout attendre d'un projet comme Mutants, premier film d'une salve de zombies made in france à venir, en attendant La Horde de l'ami Dahan, qui créé finalement une forme de surprise. Sans pour autant révolutionner quoi que ce soit, le premier long métrage de David Morley a le mérite d'être largement supérieur à ce que nous pouvions en attendre, surtout que quelques rumeurs échappées de milieux autorisés annonçaient une catastrophe pure et simple. A mieux y regarder, c'est surtout plus digne qu'une bonne floppée de machins proposés simultanément à Gérardmer en compétition alors que celui-ci ne l'était pas. Et oui, encore un film de genre à la française signé par un grand fan qui veut s'essayer à la caméra... Sauf que le fan s'efface ici derrière la casquette de réalisateur. A défaut de nous secouer pour de bon, on suit passivement un exercice honnêtement emballé. En l'état, on frôle un exploit.
Morley préfère offrir une mise en scène aussi sobre qu'inventive plutôt que de se regarder filmer. Être au service du film, de l'intrigue, au lieu d'afficher grossièrement sa cinéphilie. Mutants est passionné mais ne se résume pas à un aveux de geek élitiste. Jusqu'ici, tout va bien. Mais à trop vouloir s'ouvrir, Mutants coince un peu sur l'originalité de son propos pour ne livrer qu'une honorable relecture de ce que les films étrangers nous ont donné l'habitude de voir. Ici un bon vieux film de zombies des familles, un peu inégal dans son rythme mais qui a raison piocher un peu dans le 28 jours plus tard de Boyle pour sa férocité et dans La Mouche de Cronenberg pour sa parabole de l'impuissance face à la dégradation médicale de l'être aimé. Histoire d'amour, histoire de mort, Mutants reste surtout un film de climax plutôt bien entretenu dans un glacial univers apocalyptique en haute montagne qui n'est pas sans nous rappeler l'excellente série de comic book Walking Dead.
Le grand oublié de la sélection officielle (quand même un comble pour un festival français) l'emporte finalement par son capital sympathie et la volonté d'élargir intelligemment son public. Clairement, Mutants n'est pas le pire du genre !