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Non ma fille, tu n'iras pas danser

Le 02/09/2009 à 17:29
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Notre avis
2 10

Fort d'un scénario riche en personnages fouillés et non dénué d'audace dans son propos, Christophe Honoré réussit le tour de force de délivrer un film parfaitement médiocre. La faute à un manque totale d'ambition artistique se traduisant par une mise en scène d'une platitude consternante, un découpage approximatif et une photographie d'une laideur rebutante, des défauts pesants auxquels il faut ajouter une direction d'acteurs bâclée - seules Chiara Mastroianni et Marie-Christine Barrault délivrent des prestations sans fausse note. Non ma fille tu n'iras pas danser laisse donc un arrière-goût de frustration, d'autant que l'expérience s'avère un peu trop symptômatique d'un certain cinéma français réaliste certes affranchi de l'influence hollywoodienne mais qui a encore du chemin à faire pour concurrencer son homologue anglais.

Découvrez ci-dessous la critique de Non ma fille, tu n'iras pas danser


Critique du film Non ma fille, tu n'iras pas danser

Mère de deux enfants et fraîchement divorcée, Léna tente de sortir la tête de l'eau et de s'émanciper d'une famille intrusive. Réalisé par Christophe Honoré, Non ma fille tu n'iras pas danser est la preuve flagrante qu'une mauvaise réalisation peut gâcher un bon matériau de départ. A partir d'un scénario qui déploie des richesses incontestables en termes de développement des personnages, le cinéaste réussit l'exploit désolant de délivrer un film d'une platitude particulièrement frustrante. A l'absence totale d'ambition artistique se traduisant notamment par un manque de rythme, des cadrages approximatifs et une photographie d'une rare laideur, il faut ajouter une direction des acteurs bâclée au point que certains comédiens habituellement très bons semblent avoir été filmés en pleine répétition. Chiara Mastroianni et Marie-Christine Barrault tirent tout de même leur épingle du jeu en délivrant des prestations sans fausse note, parvenant même à émouvoir dans la dernière demi-heure qui s'achève à ce titre sur une conclusion audacieuse. Cependant, la qualité du scénario ne signifie pas que le film soit exempt de quelques longueurs. On pense notamment à la scène expliquant le titre du film, qui trouve sa source dans une légende étrange, un moment qui aurait pu insuffler un souçon d'onirisme au film et qui se voit mis en scène avec une fadeur et un désintérêt consternants - on manque véritablement de s'endormir.

 

Critique du film Non ma fille, tu n'iras pas danser

 

A l'arrivée, on se désole de voir un tel gâchis d'histoire, d'acteurs et de talents en général. Qu'est-il arrivé au réalisateur de 17 Fois Cécile Cassard et Les Chansons d'Amour ? Bien évidemment, Non ma fille tu n'iras pas danser s'inscrit dans un cinéma français qui se veut affranchi de toute influence hollywoodienne et prétend dépeindre le quotidien avec un réalisme sans esbroufe. Un cinéma français qui oublie cependant un peu trop souvent que la non-recherche d'esthétisme ne dispense pas le metteur en scène de soigner l'image, le son et la direction d'acteurs. Un cinéma qui a encore beaucoup de chemin à faire pour concurrencer son homologue anglais, qui avec des films comme les récents Be Happy ou Fish Tank prouve qu'il est parfaitement possible de concilier la peinture réaliste du quotidien avec un jeu d'acteurs de haut niveau et une réalisation maîtrisée, imposant un regard personnel sur l'histoire, les situations et les protagonistes. Tout ce qui manque au dernier film de Christophe Honoré.

 

 

Critique du film Non ma fille, tu n'iras pas danser








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