Nuits blanches
Le 02/08/2009 à 17:00Par Sabrina Piazzi
Avant Robert Bresson (Les Quatre nuits d'un rêveur), James Gray (Two lovers) et Sanjay Leela Bhansali (Saawariya), Luchino Visconti rompt avec le néoréalisme de ses débuts en adaptant la nouvelle de Dostoïevski, Nuits blanches. Loin du style flamboyant de Senso qui s'est finalement soldé par un échec financier très lourd, le réalisateur adopte un réalisme poétique inattendu et tourne intégralement son film en studio (d'où cette impression d'étouffement) et en N&B afin de prouver sa capacité à se contenter d'un budget modeste. Il en résulte un film visuellement époustouflant, magistralement interprété par Marcello Mastroianni, Maria Schell et Jean Marais, alors au sommet de leur beauté. Ce drame hypersensible au final déchirant occupe une place à part dans le cinéma de Luchino Visconti et se révèle sans nul doute comme étant un de ses films les plus humains, à la fois romanesque et empathique.