Pauvres Creatures : furieux, déstabilisant et jubilatoire - notre critique un Oscar pour Emma Stone
Le 17/01/2024 à 12:55Par Olivier Portnoi
Notre avis
Le premier gros choc de 2024. Pauvres Creatures est un film hors norme, inclassable, furieux, déstabilisant, un conte féministe cru, viscéral et jubilatoire.
Etrange récit d'apprentissage, Pauvres Creatures bouscule comme on a pas été bousculé depuis longtemps dans une salle de cinéma.
L'histoire :
Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s'enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération.
Pauvres Creatures est d'une richesse infinie tant le film de Yórgos Lánthimos fourmille de détails et d'idées de mise en scène. Impossible de ne pas avoir le tournis, de ne pas se retrouver désorienté devant la radicalité de cette relecture de Frankenstein en conte féministe baroque et fantasmagorique.
Une fois de plus, Emma Stone éblouit. L'actrice, en alchimie parfaite avec le réalisateur grec avec qui elle collabore pour la troisième fois après la Virtuose et le court-métrage inédit Vlihi, signe une performance sans pareille et hallucinante dans la peau de cette femme adulte au cerveau de nourrison.
Willem Dafoe (en savant fou) et Mark Ruffalo sont tout aussi admirables.
Virtuose, Pauvres Creatures va diviser et risque d'en choquer certains, mais le film n'en est que plus précieux et indispensable.