Populaire
Le 19/09/2012 à 20:10Par Christelle Michel
Populaire : Critique
Admirer une candide jeune fille taper à la machine pendant deux heures, très peu pour vous ? C'est aussi ce qu'on se disait avant la projection de Populaire. Heureusement il n'en est rien. Rose Pamphyle (Déborah François) est cette femme qui rêve d'une autre vie, celle d'une femme moderne. Cette même vie à laquelle aspirent de plus en plus de femmes des années 50 qui entameront progressivement la desertion des foyers pour le monde du travail...
Bien plus qu'un film "de société", Populaire réussit le pari de faire du métier de dactylo son sujet. Entrainement et préparation physique et mentale, compétition acharnée, coups bas, méchancetés, triches et stratégies : le "sport" de dactylo n'avait finalement rien à envier aux plus belles disciplines des jeux olympiques. Et c'est là l'un des points fort du film : l'adrénaline est au rendez-vous !
Si l'histoire d'amour entre Louis Echard, campé par Romain Duris, qui initie la jeune Rose à ces concours reste relativement cousue de fil blanc, on ne peut s'empêcher d'être sous le charme de nos deux protagonistes, interprétés avec brio. L'alchimie entre Romain Duris, mystérieux, introverti et parfois dur, et Rose qui, sous ses airs de jeune fille naïve et maladroite, renferme un caractère bien trempé, fonctionne à merveille.
Magnifiquement à leur place dans cet univers rétro, les seconds rôles, là encore, sont convaincants. De la mère poule attentive et moderne Marie, -Bérénice Bejo- à Bob -Shaun Benson-, parfaite incarnation de l'"américan dream" jusqu'au détestable personnage de Mélanie Bernier. Pour sa première réalisation, Regis Roinsard signe une œuvre parfaitement documentée, rythmée et interprétée avec brio. Après Intouchables et The Artist en 2011, Populaire pourrait bien s'imposer comme la relève, malgré un synopsis à priori moins attractif. En tout cas, le rachat du film, par la Weinstein Company, pour une exploitation aux Etats Unis, – la même compagnie qui avait déjà racheté les droits des blockbusters français cités précedemment, semble un signe de bonne augure...