Rambo Last Blood : à grands coups de marteau dans ta gueule - notre critique
Le 24/09/2019 à 17:58Par Michael Gardenzio
Dès qu'il s'agit de Sylvester Stallone, on a du mal à rester objectif. Alors quand on appris qu'il incarnait une ultime fois John Rambo, notre excitation était à son maximum, d'autant plus après la fin du bourrin et réussi John Rambo qui voyait le soldat rentrer chez lui aux Etats-Unis dans une séquence bouleversante.
10 ans plus tard, John Rambo vit paisiblement dans son ranch. Enfin paisiblement... il creuse des tunnels dans lequel il se terre la nuit. Ses cauchemars guerriers le hantent constamment.
Mais Rambo est parvenu à s'adapter à la vie civile. Principalement parce que le vieux soldat s'est attaché à Gabrielle, une jeune fille d'origine mexicaine qu'il a vu grandir. Il la considère comme sa fille. Mais le jour où elle est kidnappée après être allée au Mexique chercher son père disparu, John Rambo ressort ses attirails de guerre et part affronter des narco-trafiquants. La suite est un massacre !
Rambo Last Blood n'est pas la claque attendue. Même pour nous. Stallone a teasé qu'il en ferait son Impitoyable. Que l'on y retrouvait l'ex béret vert broyé par son passé, consommé par la rage qui le hante. Les premières images de Sly à cheval chapeau de cowboy visé sur la tête nous faisaient saliver.
A l'arrivée on est plus dans une grosse série B bourrine et ultra violente. Rambo Last Blood en oublie les ambitions de départ de la franchise mais n'en demeure pas moins un divertissement viril à la noirceur parfois stupéfiante. Stallone fait du Stallone et expédie en 1h40 une armée de Narcos comme d'autres enfilent les perles.
Rambo 5 c'est Narcos (le réal Adrian Grunberg en a réalisé certains épisodes, on lui doit aussi Get The Gringo avec Mel Gibson) qui rencontre Maman j'ai raté l'avion (pour une séquence finale où Sly piège sa maison comme le petit Kevin) et le Punisher.
Ce qui aurait été un actioner lambda chez les autres, ne l'est pas grâce à Stallone. A 73 ans, l'acteur continue à en imposer. Son magnétisme animal est intact.
Ses épaules colossales, ses mains démesurées, son visage marqué et hanté, son cou de buffle et sa hargne guerrière font du film un plaisir coupable pour tous ceux qui ont grandi avec lui et sont en manque de série B (voir Z) décomplexée, méchante, violente et régressive. Les narcos s'en prennent plein la gueule...
On reprochera au film sa mise à l'écart des personnages féminins (notamment d'une journaliste), la même vision du Mexique que l'on retrouve désormais dans la plupart des séries américaines passant la frontière, une mise en scène parfois paresseuse, un montage bâclé, des giclées de sang certes abondantes mais trop numériques, des dialogues un peu vaseux... Néanmoins Rambo 5 n'est pas la calamité clamée par la plupart des médias.
Certes John Rambo était un épilogue bien plus réussi (comme Rocky Balboa et Creed étaient bien supérieurs à Creed 2) mais à l'image de son héros, Sly n'arrive pas à rendre les armes repoussant toujours un peu plus le passage du temps.
La vengeance de Rambo est sans limite. Sa colère intarissable. La dernière partie le voit arpenter son labyrinthe souterrain mettant en bouillie ses ennemis avec une furie viscérale et une envie de sang qui donnent envie de taper du pied et de crier dans la salle de cinéma.
ALAIN DORVAL, la voix française de RAMBO et de ROCKY, nous parle de STALLONE :