FilmsActu.com

Resident Evil : Extinction

Le 03/10/2007 à 19:17
Par
Notre avis
1 10

Un insupportable fourre-tout désintéressé où l'on se permet d'insulter tour à tour les plus grands noms de ce noble art (un clin d'œil maladroit à Romero par-ci, un autre à Hitchock par-là) et de cumuler quelques scènes remuantes comme on lance des pièces dans une fontaine : des chiens, des corbeaux, des camions, ou encore un monstre bizarre avec des tentacules à la place des bras pour donner l'impression d'y déceler des restes du jeu. Au final un petit grain de sable coincé entre les neurones, conçu sans passion, sans intérêt, si ce n'est d'anesthésier le spectateur sans même parvenir à divertir aussi efficacement que le nanar qu'il aurait pu être. Rendez-nous nos pixels !


Critique Resident Evil : Extinction

Pourtant à priori complémentaires, les univers du jeu vidéo et du cinéma ont encore du mal à totalement s'accommoder. Côté jeu vidéo, la réappropriation du cinéma s'est rapidement trouvé, notamment du côté de l'éditeur Capcom qui étudie jusque dans les moindres recoins les meilleurs axes de caméra pour rendre la saga Resident Evil la plus viscérale possible sur les consoles. De son côté, le cinéma ne lui a jamais rendu honneur. Encore plus raté que les deux épisodes précédents, Resident Evil Extinction ne reste qu'une blague qui transpire le Leeloo Multipass-style par tous les pores. Ce qui permet à Milla Jovovitch de mettre du beurre dans les épinards en se balançant au bout de câbles pour sauter dans les airs comme un marsupilami. Si dans le film, le dernier espoir de l'humanité c'est elle (admettons), l'ultime chance de la franchise n'est vraiment pas Russell Mulcahy, pourtant à l'origine du mythique Highlander. Sa réalisation bien plus propre que le travail épileptique des précédents opus n'empêche malheureusement pas le film d'être littéralement en dessous de tout.

 

Resident Evil : Extinction

 

C'était prévisible, même Al Gore l'a longuement expliqué dans son film : le monde court définitivement à sa perte ! C'est l'apocalypse et les zombies bouffés par le vilain virus de l'encore plus vilaine société Umbrella recouvrent la surface du globe. Un globe totalement transformé en désert de Gobi par ailleurs, puisque la vérole en question a également contaminé faune, flore, et minéraux. Au milieu de tout ça, Alice parcours naïvement le monde à moto, son journal intime à la main, en se disant malgré tout que l'amour c'est beau et la guerre c'est moche, avant de croiser la route de quelques survivants nomades...

 

" La série des Resident Evil ne se résume pas à de simples films de zombies. Au-delà de l'action et des créatures parmi les plus impressionnantes de l'histoire du cinéma, les films reposent aussi sur d'autres aspects comme la science fiction, et des enjeux humains élevés." Voici ce que peut déclarer fièrement Paul W.S. Anderson (réalisateur du premier film, producteur et scénariste des deux seconds) dans le dossier de presse accompagnant le film. Le jeune producteur n'est décidément pas digne de confiance derrière une caméra ou un stylo, ça on le savait déjà, mais on ne pourra désormais même plus compter sur la parole de l'homme. Non content de parsemer sa communication d'inepties aussi éhontées que celle recopiée ci-dessus (Resident Evil n'a jamais proposé les monstres les plus incroyables du cinéma, arrête le chichon coco !) relevant du mensonge pur et simple, il se surpasse ici comme jamais dans la plus incroyable médiocrité scénaristique dont on puisse se souvenir. Mulcahy, embauché pour l'occasion comme un simple technicien à peine plus estimé qu'un étudiant en cinéma, n'arrivera jamais à combler cet espèce de gouffre, malgré une mise en scène pourtant appropriée. Resident Evil : Extinction avait potentiellement tout du film qu'il était (à priori) impossible de rater. Mais tout le monde semble ici pourtant s'être surpassé pour le tirer aussi bas qu'un puit de pétrole.

 

 

Le côté apocalyptique façon Mad Max, on l'oublie. Même si, à notre grand étonnement, c'était assurément la seule bonne idée du film qui aurait donné naissance à un opus gentiment déviant et à qui on aurait pardonné l'infidélité au jeu original. La seule scène se déroulant dans un manoir n'étant, de toute façon, limitée qu'à la contemplation du décor en question par l'actrice titre  : "Oh le beau plafond ! Oh le beau carrelage !". Exit l'oppression d'un univers ensablé donc, le contexte n'étant qu'un décor de plus pour varier les choses. Exit également le survival de groupe puisque les attaques de zombies sont aussi limitées qu'un attroupement de primates hurleurs. En revanche, bonjour la Super Jaimie new style (Alice remarque qu'un satellite l'espionne, d'un simple coup d'œil vers le ciel) qui croiserait la route des Misérables dont elle serait un Valjean émissaire fringué en Betty Mamoudi noyée sous son fond de teint. Parce qu'elle le vaut bien. L'œil agar, le mutisme persistant (ce qui n'est pas un mal), guidant un attroupement de Cosettes à travers les monstres pour échapper à un Javert qui prend ici l'aspect d'un scientifique cabotin aux ambitions douteuses. Il finira d'ailleurs lui-même en monstre ressemblant à un plateau de fruit de mer avarié, en guise de boss final.

 








Depuis 2007, FilmsActu couvre l'actualité des films et séries au cinéma, à la TV et sur toutes les plateformes.
Critiques, trailers, bandes-annonces, sorties vidéo, streaming...

Filmsactu est édité par Webedia
Réalisation Vitalyn

© 2007-2024  Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation.