Rogue One : on a vu le nouveau Star Wars et c'est vraiment la Guerre des Etoiles !
Le 13/12/2016 à 17:55Par Henry Swanson
Rogue One est probablement le film le plus attendu de cette fin d'année. Chaque sortie d'un nouveau Star Wars est évènementielle. Mais là où Rogue One tranche est qu'il n'est pas un épisode officiel.
Pour la première fois de son histoire, la saga créée par George Lucas dévie de son fil rouge pour nous offrir un spin-off. Soit un film sans Luke, Han Solo, Chewbacca et sans Jedi. Un projet casse gueule pris en main par l'anglais Gareth Edwards (Monsters, Godzilla).
Le tournage a d'ailleurs été très compliqué. Le film a fait l'objet de nombreux reshoots. Visiblement, Disney et Edwards n'avaient pas la même idée de ce que devaient être Rogue One.
Que vaut donc Rogue One à l'arrivée ? Est-il digne d'être un Star Wars ? La réponse est oui.
Se déroulant juste avant l'épisode IV Un nouvel espoir (ou la Guerre des Etoiles pour les plus anciens), Rogue One nous présente Jyn Erso. La jeune guerrière rebelle (Felicity Jones) va devoir monter une équipe de mercenaires pour une mission suicide au sein de l'Empire afin de récolter les plans de l'Etoile Noire, nouvelle arme de la taille d'une planète dont la puissance permet de détruire des mondes entiers.
Par certains aspects, Rogue One est le Star Wars qu'attendaient de nombreux fans. Monté comme un véritable film de guerre, son dernier tiers offre la grande bataille spatiale qui manquait jusqu'ici à l'oeuvre de George Lucas.
Pendant plus de 40 minutes, les forces des rebelles et celles de l'Empire vont s'affronter dans l'espace, le ciel et sur terre. De quoi mettre la tête à l'envers ! Un final dantesque qui justifie à lui seul l'achat de son ticket. Grâce à lui, Rogue One offre véritablement du jamais vu dans la saga. La guerre des étoiles est vraiment là devant nos yeux. Le film nous présente les meilleures scènes de combat aériens et galactique de l'histoire de Star Wars.
Au fun du film de J.J Abrams, Gareth Edwards a opté pour une aventure sombre et adulte. Rogue One est bien le plus guerrier des films Star Wars.
L'autre force du film de Gareth Edwards, c'est le soin apporté aux détails. Véritable fan de cet univers, le réalisateur a tenu à rendre son histoire la plus authentique possible en étant généreux en aliens, vaisseaux, stromtroopers, robots, gadgets, planètes et en savamment dosant ses CGI avec des quantités d'effets réels. Rogue One nous transporte littéralement dans cette galaxie très très lointaine.
Autre atout du film, ses décors. On retiendra notamment la planète Eadu, sa jungle, ses étendues d'eau rappelant les films sur la guerre du Vietnam.
Impossible également d'imaginer un Star Wars sans un droïde attachant. Après C-3PO, R2-D2 et BB-8, voici le grand K-2SO, dandy à l'humour sarcastique et au caractère bien trempé.
Bref, Rogue One est une réussite à plein de niveaux. On peut néanmoins lui reprocher une certaine froideur. A l'instar de Godzilla, Rogue One manque d'émotions par rapport au potentiel de son histoire. On a parfois l'impression de retrouver les acteurs un peu en roue libre (Diego Luna, Forest Whitaker, Riz Ahmed).
En s'aliénant des personnages phares de la saga, ce spin-off se présente un peu comme l'anti Star Wars 7. Il ne possède pas son charme nostalgique, ni sa magie des retrouvailles. Ceci malgré quelques apparitions surprises (il n'y a pas que Dark Vador qui surgit à l'écran).
Un bémol aussi sur la bande originale. Rogue One est le premier Star Wars sans John Williams. Bien que la volonté ait été de se démarquer de la saga originelle, cette absence du maître se ressent. Les envolées du pourtant talentueux Michael Giachino n'ont pas la ferveur héroïque et épique de celle de Williams. Sur certaines séquences, on dirait même un mauvais plagiat et cela manque cruellement.
Sur ce, on est conscient que l'on est toujours prêt à critiquer plus sévèrement une franchise avec laquelle on partage un vécu depuis son enfance.
Malgré ses défauts, Rogue One demeure largement supérieur à tous les blockbusters que l'on nous a présentés cette année 2016. Et de très loin.
A vrai dire, on a déjà envie d'aller le revoir. C'est bien la tête dans les étoiles que l'on sort de la projection.