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Saw 3D

Le 31/10/2010 à 18:25
Par
Notre avis
4 10

Certes Saw 3D est un mauvais film en l'état mais il possède un atout en or pour se démarquer de ses prédécesseurs, majoritairement épouvantables de ringardise : il ne se prend pas au sérieux. Bingo ! Là où la franchise avait perdu son temps à se faire passer pour beaucoup plus maligne qu'elle ne l'était réellement, ce dernier épisode semble crier "Oui je suis une zèderie débile, et alors ?". Et ça marche. Pas tout du long, certes, mais en ne perdant pas son temps à se gargariser pour privilégier des situations abracadabrantesques à mourir de rire (en particulier son introduction et une belle séquence automobile), Saw 3D s'offre un petit capital sympathie dû au plaisir coupable qu'il suscite jusqu'à son impossible révélation finale. Saw 2, 3, 4, 5 et 6 étaient des navets, celui-ci est un nanar. Ca fait toute la différence !

Découvrez ci-dessous la critique de Saw3D...


Critique Saw 3D

Il faut l'admettre, c'est avec une petite boule dans la gorge et une larmichette au coin de l'œil que l'on s'attèle à la rédaction de ce papier puisque Saw, c'est fini ! En effet, malgré toute la médiocrité cataclysmique entourant la franchise (exception faite du premier, une vraie réussite), qui rendait le visionnage de ses épisodes assez pénible, voire énervant, Saw était devenu une sorte de rendez-vous régulier un peu lourdingue auquel nous nous étions habitués de façon masochiste, comme une sorte de visite médicale annuelle. Alors bien évidemment, on se doute bien qu'avec un potentiel aussi spongieux sur un plan commercial, il a de fortes chances qu'on se retrouve très rapidement avec un Saw : le remake, Saw : le reboot, Saw : la prequelle, Saw dans l'espace,  Saw VS Souviens-toi l'été dernier ou Saw et les gendarmettes, mais il leur manquera forcément cette ringardise prompt à l'empressement qui nourrit la grosse majorité des épisodes de cette saga. Des défauts sur lesquelles on aimait bien, c'est vrai, déverser allègrement notre bile. Du coup, nous étions en droit d'espérer que les créateurs du film mettent le paquet ici. Ce qui est plus ou moins le cas. A la question "Ont-ils gardé le meilleur pour la fin ?", nous répondrons bien évidemment que "non" puisque le meilleur reste le premier film signé James Wan. Il n'empêche que ce Saw 3D ou Saw 7 est très clairement l'épisode le moins pénible à suivre de toutes les suites qui ont été mises en chantier depuis. Mais pourquoi ?

 

Critique Critique Saw 3D

 

Le véritable atout de Saw 3D est certainement celui qui le mettra en porte-à-faux auprès de son public premier, de ses fans qui, pour des raisons incompréhensibles, avaient trouvé des qualités dans les films précédents. On ne sait pas si c'est à cause de la 3D (un peu fofolle, c'est vrai) ou parce que tout le monde a décidé de se lâcher pour la toute fin, mais ce baroud d'honneur prend un peu la forme d'un pot de départ bien arrosé et sans retenue : pour la toute première fois, Saw est d'un cynisme effarant et c'est exactement ce qu'il lui fallait. Sorte de contre-pied aux trois opus précédents, qui s'étaient embourbés dans une mélasse d'intrigues à deux euros noyées sous les flashbacks à outrance et menées par des personnages plombant (Hoffman, le nouveau tueur ainsi que Jill, l'agent Stram et deux ou trois autres flics), eux-mêmes campés par des comédiens nullissimes. Le pire, c'est que ça essayait de se faire passer pour intelligent, fort d'avoir finit par convaincre son public que "tout était pensé depuis le début" puisque l'activité neuronale inachevée du spectateur juvénile lui permettait d'avaler des couleuvres par seaux entiers, au grand dam de ceux qui voulaient voir du cinéma. Forcément, en changeant ici un peu son fusil d'épaule, le dernier film fait preuve d'une infidélité crasse aux bébés qui l'ont engraissé, mais offre une satisfaction pleine et entière à tous ceux qui ont en envie d'en rire. En assumant désormais fièrement toute son idiotie dans ce dernier épisode, Saw 3D nous paraît, d'une part, bien plus honnête puisqu'il ne cherche plus à se faire passer pour réfléchi (ce qu'il n'a jamais été), mais surtout parce qu'en canonisant les excès, livre une série Z gorasse plutôt rigolote.

 

Critique Critique Saw 3D

 

Il faut donc relativiser : Saw 3D n'est pas à proprement parlé ce qu'on peut appeler un bon film (le scenario est à jeter aux orties, la mise en scène pas du tout inspirée et les acteurs toujours aussi mauvais) mais il trouve le moyen d'aborder son statut comme une mise en abime introspective sur ce que la franchise est, a été et devrait être. Pour simplifier cette intellectualisation : c'est très con, mais ça semble s'assumer totalement. Même s'il leur aura fallu attendre six ans pour comprendre ça. Là où les cinq précédents épisodes ressemblaient à "Derrick avec des gerbes de sangs", cette ultime démonstration nous renvoie un peu, par moments, aux déclinaisons cartoonesques qu'est devenu Vendredi 13 sur les 4 ou 5 derniers épisodes. Un machin sans queue ni tête, faisant fît des attentes pour privilégier l'efficacité bisseuse. Le film se jette ouvertement en pâture à ceux qui aiment s'en moquer gaiement, pour s'abstraire de tout simulacre de discours de fond qui, de toute façon, étaient plus risible qu'autre chose. Le film est même carrément réac (donc forcément très appréciable) dans sa délirante introduction où deux types armés de scies circulaires apprennent qu'ils sortent avec la même pépée et se voient proposer de la couper en deux, en place publique, pour la punir de sa double infidélité ! Spectacle suivi ensuite par, pêle-mêle, une partie de colin-maillard qui confine au bondage, quelques énucléations imposées à la loupe que n'aurait pas renié Luccio Fulci, ou le massacre en règle d'un groupe de skinheads vertueusement charcutés parce que quand même... ce sont des salauds de skinheads !

 

Critique Critique Saw 3D

 

Mais, si l'on ne devait retenir qu'une seule chose de cet ultime Saw, c'est son twist de fin absolument symbolique du bazar. Là encore les fans réclamaient beaucoup, ce qui leur était livré sans finesse et c'est exactement ce qu'on va leur livrer ici. Le résultat est tellement gros qu'ils seront les premiers à se sentir pris pour des buses, mais bon sang, c'est finalement ce qu'on avait toujours envie de vor là dedans. Un délire tellement poussé à l'extrême (fou rire garanti !!!), livrant une caricature plutôt logique de tout ce qui a été fourni avec un grand sérieux les années précédentes. Le pire, c'est qu'on le voit arriver de très loin (le come-back surprise n'est pas anodin), mais ça ne retire rien à son petit effet. Evidemment, à titre cinématographique, c'est d'une idiotie crasse qui raisonne comme une parodie directe du tout premier épisode, mais si l'on prend le film pour ce qu'il est (une série Z débile et rétrograde) en sortant chaque élément du contexte, on ne peut que s'amuser de ce postulat crétin, torché en quelques minutes d'écriture, censé être la réponse à toutes les questions laissées en suspens. Cela fait-il de Saw 3D un bon film ? Certainement pas. Mais il a néanmoins ce privilège énorme d'être un beau nanar boursoufflé là où les autres films étaient d'insupportables navets. Et dans "plaisir coupable", il y a "plaisir".





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