Spartatouille
Le 01/07/2008 à 07:24Par Arnaud Mangin
Notre avis
Une grande amie aux méthodes surannées nous le répétait encore il y a peu : "On n'attaque pas les talents". Et il est vrai que, dans l'absolu, la notion de l'art demeure purement subjective et que l'on a droit de ne pas aimer une œuvre mais pas de nous en prendre à son auteur. Mouais... "Suranné", c'est effectivement le mot parce que plus le temps passe et plus la donne évolue catastrophiquement dans le sens le plus méprisable et méprisant. Et le mépris, lorsque l'on demande aux gens de payer leur place pour le voir sur grand écran, c'est ouvertement gerbant.
Les deux coupables en question s'appellent Jason Friedberg et Aaron Seltzer, ils ont écrit les scripts des suites de Scary Movie mais sont aussi scénaristes et co-réalisateurs de Sexy Movie, Big Movie et méritent donc d'être jetés aux lions. Un passif artistique scandaleux, on en conviendra, qui persiste ici une fois de plus d'une façon nauséabonde.
On ne change donc pas une recette qui décrépit puisque Spartatouille n'existe que pour essayer de rire bêtement sur les derniers succès, toujours en casant un maximum de références (d'où les "Movie" par ci et "Movie" par là envahissant les titres précédents) en tenant d'y bricoler quelques gags qui tombent systématiquement à l'eau. On en a déjà vu des comédies pas toujours drôles, mais on atteint ici tout de même un summum dans le genre puisque à aucun moment ce bordel parvient à nous arracher un sourire. Un sens de l'humour pâteux rempli d'idées trouvées durant une pause café plus crétines les unes que les autres (tiens, on n'a qu'à détourner Grand Theft Auto en faisant chanter Barbie Girl par Leonidas et faisons leur faire du hip hop parce que ça fait toujours rire) qui n'ont décidément par leur place dans une salles de cinéma. En appelant la crétinerie culturelle du public la plus basse, les deux "auteurs" livrent donc une démonstration à peine digne des sketchs pourris que l'on peut voir le jeudi soir à télévision. Oh bien sur, nous avons aussi en France nos sketchs pas drôles du jeudi soir, mais au moins les nôtres, ils ne sortent pas du cadre télévisuel.
Encore plus mauvais qu'on espérait l'imaginer Spartatouille accuse surtout du ségrégationnisme le plus puant qui s'amuse à casser du PD dès qu'il peut (forcément, ce sont des grecs) avec comme seule finesse de leur faire chanter du Gloria Gaynor, en plus d'être raciste (un noir, ça fait forcément "Yo !") lorsqu'il ne s'acharne pas sur les gros en les faisant bouffer comme des porcs. Bien sur, ce ne sont pas les premiers à s'essayer à ce type de bassesse, mais les autres le font autrement plus intelligemment. N'est définitivement pas les Frères Farelly ou Trey Parker qui veut !
Alors oui, il faut parfois faire une exception et attaquer ouvertement les talents - surtout lorsqu'il en sont dénués - pour des raisons d'intégrité morale. "Les boulets parlent au boulets", ce n'est pas nouveau, mais là ça se voit gravement...