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Super Blonde

Le 01/10/2008 à 18:50
Par
Notre avis
4 10

Alors que nous sommes envahis de comédies parodiant les succès avec un talent frôlant le zéro et explorant même les nombres complexes, Super Blonde (The House Bunny en VO) vient rappeler que les américains sont capables de comédies intelligentes. Du moins de concepts intelligents. En effet, malgré son idée de base pleine de possibilités, Super Blonde se situe très loin des Supergrave ou Rien que pour vos cheveux (les deux chef d'oeuvres du moment en matière de rire US), souffrant d'un manque d'ambition et d'un petit formatage lui retirant sa saveur. On passe un bon petit moment, sans avoir l'impression d'être pris pour des imbéciles. C'est déjà pas mal.


Critique Super Blonde

Critique Critique Super Blonde

 

Ras le bol des spoof movie, de ces parodies débiles faites par des débiles et pour les débiles ! Sont évidemment visés les Date Movie, Epic Movie, Spartatouille ou Disaster Movie (celui ci est encore inédit, mais polluera à coup sûr nos écrans prochainement), ersatz ratés des déjà misérables Scary Movie 1 & 2, eux-mêmes ersatz des Hot Shot et autres Y'a-t-il un pilote ou un flic qui affichaient quand même un tout autre niveau. Pendant ce temps, plus discrètement, survivent des comédies américaines d'excellente qualité : le controversé Les Femmes de ses rêves des Frères Farelly, SuperGrave de la bande à Judd Apatow ou encore l'anthologique Rien que pour vos cheveux qui nous fait encore rire des semaines après sa sortie. C'est d'ailleurs Adam Sandler qui signe la production du Super Blonde qui nous intéresse ici. Derrière un titre affreusement opportuniste (on essaye délibérément de surfer sur les catastrophiques BD sur les blondes), se cache un film où la couleur des cheveux n'est jamais évoqué, titré plus justement The House Bunny en version originale.

 

Critique Critique Super Blonde

 

"House Bunny" : un terme au centre même du concept de ce film, puisque désignant les playmates vivant au château Playboy. L'histoire part d'un parti pris aussi incongru que potentiellement touchant : rejetée toute son enfance, Shelley, petite fille orpheline, a soudainement connu un bond de popularité au moment où sa poitrine a poussé. Adolescente, elle est donc engagée par Playboy et s'installe vivre au château. Son rêve : un jour avoir l'honneur de figurer en page centrale du magazine, de devenir ainsi "la playmate du mois". Aujourd'hui Shelley fête ses 27 ans et n'a toujours pas atteint son but. Considérée trop vieille, elle est virée sur le champ du château, le lendemain de son pourtant somptueux anniversaire. Obligée d'affronter le monde extérieur, elle trouvera refuge dans une confrérie universitaire de six étudiantes impopulaires, menacées elles aussi d'être évacuées de leur maison si elles n'obtiennent pas au moins trente inscriptions supplémentaires... Et pour les rendre désirables, donner envie aux filles de venir vivre avec elles, il y aura du boulot. Rien qui n'effraie une House Bunny digne de ce nom.

 

Critique Critique Super Blonde

 

Une des qualités de Super Blonde est de ne jamais succomber au second degré ou au cynisme : l'humour est basé sur des situations confrontant un personnage décalé (Anna Farris, parfaite) à une réalité prise avec légèreté. La potacherie de certains gags et le côté cartoonesques du personnage rendent la fable crédible. Mais c'est cette légèreté susmentionnée qui entraîne paradoxalement la déception, puisque toujours présente, le film restant dans son ensemble assez superficiel, prévisible et sans grande audace. The House Bunny fonctionne ainsi de tout son long en mode automatique : le film est divisé en trois parties, son introduction, la rencontre et la formation avec les étudiantes, la "trahison", le dénouement et la petite conclusion en cerise sur le gâteau. Une recette qui fonctionne certes correctement, mais traduit une certaine frilosité à exploiter le potentiel de sujets qui développés font aujourd'hui le succès des Supergrave et consorts. Anodins, Super Blonde ? Pas forcément. Une comédie correcte qui ne prend pas ses spectateurs pour des imbéciles est assez rare aujourd'hui pour ne pas être mise dans le même panier que les Stupid Movie et consorts. Mais on ne peut s'empêcher de voir tout ce potentiel étalé et non exploité...








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