The Northman : enfin un film de Viking qui a de la gueule - critique sanguinolente
Le 04/01/2023 à 12:10Par Olivier Portnoi
Notre avis
(critique publiée le 11 mai 2022 pour la sortie au cinéma de The Northman)
Troisième film de l'américain Robert Eggers, révélation de l'horreur arty et nébuleux avec The Witch et The Lighthouse, The Northman est son oeuvre la plus abordable et épique à ce jour. Cela n'enlève rien à sa noirceur, à sa violence, et à sa soif de magie noire. Car The Northman et son histoire de vengeance au temps des Vikings est sacrément costaud, animal, viscéral et brutal.
Un trip aussi hallucinant que guttural frontal avec un Alexander Skarsgård, passé d'Eric Northman dans True Blood à The Northman, massif comme jamais.
Entre le blockbuster et le film d'art et d'essai, The Northman impressionne et ne manque pas de généreux morceaux de bravoure. De quoi en faire une future oeuvre phare de la vikingsploitation.
L'histoire : Le jeune prince Amleth vient tout juste de devenir un homme quand son père (Ethan Hawke) est brutalement assassiné par son oncle qui s'empare alors de la mère (Nicole Kidman) du garçon. Amleth fuit son royaume insulaire en barque, en jurant de se venger.
Deux décennies plus tard, Amleth (Alexander Skärsgard) est devenu un berserkr, un guerrier viking capable d'entrer dans une fureur bestiale, qui pille et met à feu, avec ses frères berserkir, des villages slaves jusqu'à ce qu'une devineresse lui rappelle son vœu de venger son père, de secourir sa mère et de tuer son oncle.
Mélangeant Hamlet, légendes islandaises, réalité historique et Conan Le Barbare (à qui le film emprunte beaucoup), The Northman est un conte rude entre rêverie et sauvagerie qui malmène son spectateur viscéralement.
On ne ressort pas indemne des 2h15 du film. Boue, sang, lave en fusion, fureur du metal contre le metal, défilé de têtes qui roulent, magie noire, The Northman prend aux tripes qu'importe sa trame des plus classiques et nous plonge dans
un no man's land islandais au paysage aussi fascinant qu'apocalyptique.
Rarement la mythologie viking aura été aussi bien représentée à l'écran.
Rogert Eggers, secondé par le romancier Sjorn, compatriote de Björk, abandonne les huit clos de ses films passés pour un film qui certes divisera (on est loin du confort divertissant des blockbusters traditionnels hollywoodiens) mais marquera les esprits à la hache.
Avec aussi Anya Taylor-Joy (splendide), Ethan Hawke, Willem Dafoe (que Robert Eggers aime décidément mettre à quatre pattes et transformer en chien), Claes Bang et Björk.
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