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Critique : 24 heures chrono : Redemption

Le 01/12/2008 à 20:04
Par
Notre avis
4 10

Pilule à avaler cul-sec pour patienter jusqu'à la très prochaine saison 7 de 24 heures chrono et surtout pour s'excuser d'avoir fait traîner cette dernière en longueur (et oui, on aura fait deux fois le tour du calendrier depuis sa dernière aventure), 24 : Redemption est un amuse-gueule, et rien qu'un amuse-gueule. Le genre de chose que la série à pris l'habitude de fournir chaque année avec des courts-métrages pour rassasier les fans avides de la moindre sollicitation du père Jack Bauer, et qui s'étale ici exceptionnellement sur un téléfilm d'1h30 racontant une histoire de deux heures en temps réel... Pour les nouveaux, ne cherchez pas l'erreur, la série a toujours marché comme cela. 24 est un univers bien à part dont les mécanismes d'horlogers ont accordé leur violons avec les publicitaires. Le hic ici, c'est qu'entre 15 heures et 17 heures, Jack n'a le temps de buter qu'une quinzaine de types. Une formalité en soi, faussement trépidante qui ne trouve finalement sa place ni dans un contexte de série TV (24, si ça ne se suit pas d'une manière frénétique en désamorçant 12 bombes et en faisant dérailler 7 trains dans la même journée, ce n'est pas 24) et encore moins dans celui d'un long métrage indépendant qui ne remplit pas vraiment non plus de quota. Juste un trait d'union, un os à ronger, parce que le plat de résistance est encore dans le four.


24 heures chrono : Redemption

24 heures chrono : Redemption


Previously on 24... Bon, on ne va pas vous faire un résumé de tout ce qui s'est passé auparavant parce qu'on y serait encore demain. Allons donc à l'essentiel : Jack Bauer, c'est l'incarnation pathologique de la poisse. Un type qui a empilé désastre sur désastre, comme des legos, au point de n'être qu'une enveloppe charnelle, une boule de nerfs dénuée de tout sentiment qui n'est bon qu'à une chose : tout faire péter si nécessaire. Après s'être mis son propre gouvernement à dos, le bonhomme fugue ainsi de pays en pays depuis trois ans, parce que plus rien ne le retient. Il pense éventuellement à sa fille, Kim, qui multiplie pas mal les boulettes elle aussi, mais comme elle n'est plus créditée au générique depuis un bail, le gus est condamné à vivre marginalement. Sa dernière idée du moment étant d'avoir pris refuge dans un coin paumé de l'Afrique que personne ne connaît, mais où même les plus jeunes enfants excellent dans la langue de Shakespeare. Une retraite sympa, où le père Jack aide son vieux pote Robert Carlyle, d'une sagesse confondante, à rendre la vie de ces mômes meilleure, alors que la guerre civile fait rage tout autour. Surtout qu'il se prend d'affection pour l'un d'eux, le plus mignon et le plus gentil du lot... A ce moment là, cet opus devient une espèce de rencontre improbable entre Kirikou et le morfalou et Total Western d'Eric Rochant. Vous pigerez pourquoi un peu plus bas...


 

24 heures chrono : Redemption

 

De l'autre côté du globe, tout le monde s'en cogne un peu de Jack Bauer désormais... Il n'y a que des nouvelles de têtes de toute façon, qui n'ont jamais croisé son chemin, et qui se fichent bien de savoir s'il se fera mordre par un zébu au détour d'une rivière asséchée. La priorité est à la passation de pouvoir entre l'ancien Président, le gros salopard qui a mis des bâtons dans les roues de tout le monde au cours de la saison précédente et de la nouvelle, la première Présidente des Etats-Unis ! Et oui, 24, c'est la série de toutes les ouvertures d'esprit. Le genre tellement exacerbé dans son politiquement correct que n'importe quelle personne un tant soit peu correcte peut entrer en politique. Pauvres scénaristes... obligés d'inventer des ficelles aussi grosses pour renouveler leur intrigue : après un premier Président noir (qui aura été annonciateur de certaines choses, on le reconnaît) et une première présidente femme, on attend un nain portoricain unijambiste dans le bureau ovale pour la saison 11. Bref, il s'agit d'un jour creux politiquement qui empêche toute prise de décision complexe. Et bien ce jour là que choisit Jon Voigt (en mode ''sale gueule façon Ennemi d'Etat''), politique influent un peu seigneur de guerre sur les bords, pour précipiter un coup d'état, via ses propres finances, dans le bled où se cache justement Jack. Et comme tout s'apprête à péter, les troupes américaines postées sur place s'apprêtent à mettre les voiles et le rond de cuir venu assigner Jack à comparaitre pour ses méfaits assure lui-même l'embarquement. L'ambiance est chaude, et les milices parcourent le pays en 4X4 pour recruter de jeunes soldats, où qu'ils se cachent. Manque de bol, ils se dirigent vers la mission où Jack bosse. Enfin, où il bossait puisqu'il compte s'arracher également, tant son cas personnel ne sent pas la lavande non plus...

 

24 heures chrono : Redemption

 

C'est là que ça ressemble un peu plus concrètement à du Total Western, et même si le propos n'est pas le même, c'est un élément déclencheur suffisant pour que le père Bauer se remette automatiquement en mode On. On vous passera les détails, même si ça tire, ça explose et que ça poignarde à qui mieux-mieux avant d'avoir droit à une énième scène de torture, pour demeurer par la suite qu'un road movie exotique manichéen sans véritable intérêt si ce n'est appuyer sur le starter de prochains vrais épisodes à venir. Jack Bauer, passeur d'enfants humaniste, on aimerait bien y croire mais deux heures ne suffisent pas plus à nous convaincre qu'elles n'arrivent à offrir de l'énergie à l'ensemble. C'est peut-être là le comble. En deux heures (enfin, 1h30), on trouve le moyen d'être aussi ronflant sur les bords que l'ont été parfois certaines saisons assez pénibles et rien ne vient relever la sauce. A défaut d'avoir un vrai hors-série excitant, ce Redemption s'ankylose déjà de tics habituels et ne cache même plus son statut de teaser à rallonge. On sait qui sont les gentils, qui sont les méchants, les cartes sont distribuées, le pognon dépensé (ça se voit à l'écran, Jon Cassar est content) mais tout ceci semble déjà dispensable. On appréciera néanmoins le changement de cadre, une aventure - à priori - un peu différente et un cadre politique s'éloignant un peu des cols blancs... Maigre compensation.

 

Les apéros c'est bien sympa, mais maintenant on a vraiment faim !








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