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Critique : Freedom - l'Intégrale

Le 20/04/2009 à 10:20
Par
Notre avis
9 10

Freedom est une série d'OAV de qualité, du grand spectacle. L'histoire, qui est universelle et intemporelle, allie un cocktail réussi d'amitié, d'action et d'amour. Shuhei Morita démontre sa valeur avec ce second animé. Sa maîtrise du scénario et de l'animation en 3D permet à Freedom de devenir une œuvre passionnante à suivre avec ses nombreux retournements. On regrettera la fin un peu abrupte, qu'un bonus permet d'atténuer. Freedom est donc à la hauteur de nos espérances grâce à un scénario intéressant et une image que le support Blu-ray permet de restituer avec fidélité. Si certains esprits chagrins critiqueront la présence répétitive de publicité pour une grande marque de nouilles instantanées, il faut voir en ce défaut la chance de découvrir une production qui n'aurait pu voir le jour autrement.


Freedom - l'Intégrale

Contrairement à ce que nombre de personnes pensent, Fredoom n'est pas à proprement parler une œuvre de Katsuhiro Otomo puisque ce dernier n'est que le designer des personnages. Mais il est vrai que sa participation devait être plus étendue à l'origine. La réalisation échoit donc à Shuhei Morita qui signe ici sa seconde œuvre. Sa première réalisation, Kakurenbo, utilisait également la 3D et le cell-shading. Encore inconnu en France, ce métrage de 30mn mériterait une présentation au public français. Shuhei Morita a su pour Freedom s'entourer d'une équipe intéressante, avec des talents comme Kô Matsuo (Rozen Maiden, Red Garden) Dai Sato (Ergo Proxy, Cowboy Bebop) ou encore Kazuyoshi Katayama (Appleseed, Argento Soma). Ce qui frappe en premier lieu lorsque l'on visionne Freedom, c'est l'omniprésence de la publicité. Dans chaque épisode au moins une scène permet de voir le produit d'une grande marque de nouilles instantanées. Est-ce là le prix à payer pour financer les productions d'animation ? Il faut savoir qu'à l'origine de ce projet se trouve Nissin et ses Cup Noodle, qui désirait fêter ses 35 ans d'existence avec brio. La publicité s'est ensuite transformée en une série d'OAV. Cette nouvelle approche plus directe du financement nous fut d'ailleurs évoquée par le directeur de la TOEI pour l'Europe, Kanji Kazahaya, lors de notre entretien du mois de juin 2008.

 

Freedom - l'Intégrale

 

L'animation de Freedom, bien que réussie, surprend par certains de ces défauts, entre autres nettement visibles sur la mobilité des mains. En revanche, à l'inverse des procédés traditionnels d'animation par dessins, les véhicules et autre mecha présentent une fluidité de mouvement et un réalisme certains. Les problèmes techniques que rencontre généralement l'animation en 3D de corps organiques se retrouvent donc dans Freedom. Mais chose étonnante, qui prouve la qualité de ces OAV, le procédé s'efface devant le récit. Les défauts s'oublient alors très vite dès les premières images. Les décors fins et détaillés que met en valeur l'image en HD rehaussent l'ensemble des épisodes de Freedom. On notera un générique étonnant qui mêle images réelles, dessins sous forme de planches de mangas animées et image 3D, sur une très belle chanson de Hikaru Ukada et une musique de Yoshihiro Ike (Karas, Blood : the last Vampire).

 

Freedom - l'Intégrale

 

Freedom s'articule autour de quatre personnages principaux. La première OAV permet de découvrir les trois personnages essentiels que sont Takeru, Kazuma et Bismarck. Takeru est le personnage central de ces OAV. Dans chaque épisode, il tient le devant de la scène et l'on suivra son évolution tout au long de Freedom. De nature impulsive, il est la locomotive qui entraîne ses camarades. Un autre de ses traits de caractère est sa propension à rêver, qui sera l'un des moteurs de ses aventures. Le second personnage qui est véritablement récurrent dans chaque épisode est Bismarck, appelé affectueusement Bis (Bissu en prononciation originale) par ses camarades. Plus réservé, il a pour domaine de prédilection la technique, où il excelle. Bien que timide, il est véritablement attachant par ses doutes, sa peur d'enfreindre les lois, ce qui ne l'empêchera pas cependant de suivre ses camarades. Le troisième personnage du trio est Kazuma. Beaucoup plus tempéré que Takeru, il incarne la raison. Patient et intelligent il disparaîtra momentanément au profit de l'héroïne féminine Ao, pour revenir métamorphosé lors de l'ultime épisode : Freedom Seven. Ao n'apparaît quant à elle que dans les trois dernières OAV. Son personnage est le plus posé de tous, certainement en raison de ses responsabilités de grande sœur sur la Terre. Tout au long de Freedom, on peut voir les personnages évoluer, devenir plus matures. De manière subtile, chaque épreuve les rapproche de l'âge adulte. Toutefois il faut reconnaître qu'ils conservent en eux la fougue de la jeunesse.

 

Freedom - l'Intégrale

 

Freedom est en partie un shônen dans la plus pure des traditions de l'animation japonaise : un héros qui se dépasse et fait éclater la vérité au péril de sa vie. Il faut toutefois nuancer ce jugement manichéen car Freedom est un peu plus que cela. Les thèmes abordés dans cette série d'OAV sont particulièrement adultes. En dehors des poncifs du genre, un sujet plus important et très actuel nous est proposé : la manipulation des masses pour maintenir sous une main directrice un ordre établi. Les dirigeants d'Eden, la cité lunaire, cachent à leurs habitants que la Terre suite à la catastrophe écologique qui l'a touchée est de nouveau viable, et ce en n'hésitant pas à faire usage de la force. Le nom de cette cité n'est d'ailleurs pas innocent, l'Eden étant censé être le paradis pour l'homme. Cette absence de libre arbitre nous renvoie à certaines heures sombres de l'histoire de l'humanité où une élite restreinte tenait sous sa coupe le reste d'une population. Cette histoire intemporelle rencontre celle, plus poétique, d'un doux rêveur qui découvre une bouteille à la mer et se met en tête de rencontrer l'auteur du message. L'environnement de la cité d'Eden sur la lune apporte une touche très science-fiction à l'ensemble, que l'on retrouvera avec moins d'envergure lors des épisodes situés sur Terre. Si le terreau est la S.F., les relations humaines en sont le moteur principal.

 

Freedom - l'Intégrale

 

D'un point de vue scénaristique, le récit est très bien mené et l'on prend plaisir à suivre les aventures de Takeru et de ses amis. On se surprend alors à changer de galette rapidement pour connaître la suite du récit. Certaines ellipses temporelles peuvent sembler un peu abruptes mais n'entravent pratiquement pas le déroulement du récit qui est parfaitement géré par le réalisateur Shuhei Morita. Les sept OAV s'articulent en trois grandes parties. Sur les trois premiers épisodes, Takeru et ses amis se trouvent sur la Lune et de fil en aiguille vont découvrir la vérité à propos de la Terre jusqu'à un premier point d'orgue où les trois amis doivent se séparer. Takeru et Bis rejoignent alors la Terre, laissant derrière eux leur camarade. C'est l'amour qui est le moteur de cette rébellion. Une vision de rêve comme une bouteille à la mer vient échouer au pied de Takeru qui n'aura de cesse de partir à la recherche de cette mystérieuse beauté. L'aventure se clôturera avec le retour sur la Lune et son climax final. Le scénario finit sèchement mais un mini-épisode (présent sur le blu-ray) permet de remédier à cela. Il faudra attendre la septième OAV pour connaître la véritable signification du titre Freedom. Cette série rend hommage aux astronautes américains qui ont participé à la conquête de la Lune. Freedom Seven fut le premier vol habité par un homme : Alan Shepard. Le prénom sera celui du vieil homme dans la cité d'Eden qui va aider Takeru et ses amis à partir sur Terre.

 

Freedom - l'Intégrale








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