Critique : Mars Daybreak - Episodes 1 à 9
Le 06/08/2008 à 09:03Par Frédéric Frot
Une fois de plus, le studio Bones arrive à nous surprendre par une histoire bien ficelée. La qualité graphique de l'ensemble liée à un scénario plus complexe qu'il n'y paraît arrive à captiver le spectateur. Ce premier coffret de Mars Daybreak laisse augurer d'une suite des plus passionnantes.
Mars Daybreak est une série datant de 2004 et basée sur le jeu éponyme destiné à la Play Station 2. Aux commandes de cette série, on trouve Kunihiro Mori, qui fit ses classes sur des opus de la saga Gundam mais aussi sur Cowboy Bebop (la série et le film). Cette œuvre reste relativement collective car pas moins de 11 réalisateurs différents se sont partagés les 26 épisodes et les génériques. Le studio à l'origine de Mars Daybreak n'est autre que Bones, qui fête cette année ses dix ans d'existence.
Le scénario de Mars Daybreak, simpliste de prime abord, laisse cependant rapidement entrevoir de nombreuses ouvertures. Le pitch du jeune héros qui se retrouve par hasard à devenir une sorte de Robin des Bois est un thème qui revient très régulièrement dans l'animation japonaise. Le studio Bones a su apporter sa touche personnelle dans les éléments secondaires qui viennent enrichir la trame principale. On trouve une romance tragique entre Gram River, le héros, et Vestemona Lauren, l'amie d'enfance. Toutefois, nos deux protagonistes se trouvent être dans deux camp ennemis. De même, Gram possède un collier étrange qui nous rappelle celui de Sheeta du long métrage Le Château dans le Ciel de Hayao Miyazaki. Il découvre dès le début de la série un mecha aquatique qu'il arrive à maîtriser instinctivement, un peu comme dans Eureka Seven. C'est le mélange réussi de tous ces éléments qui fait de Mars Daybreak une animation de qualité.
Que ce soit chez Isaac Asimov ou Phillipe K.Dick, la planète rouge a toujours suscité l'intérêt des Terriens. Au cinéma, on retiendra Total Recall dont le terra formation final pourrait être à l'origine de la planète où évolue Gram. Dans Mars Daybreak, cet astre est une mer infinie où les terres sont absentes. Cette prédominance de l'élément liquide permet de donner une nouvelle envergure aux mecha et l'on peut voir deux styles de robots totalement distincts. Les premiers ne sont que des pantins reliés par un fil d'Ariane à leurs postes de commande, tandis que les seconds intègrent un cockpit. Cette diversité permet une mise en scène des combats très intéressante. La 3D est présente tout au long des épisodes, son intégration réussie la rend pratiquement invisible à l'œil du spectateur.
Bien que basée sur un scénario de science fiction, cette série intègre des éléments bien réels et historiques. Un des plus amusants est celui de l'épisode 6 durant lequel notre héros accompagné de l'équipage du vaisseau Aurore va se retrouver sur une ville étudiante flottante abandonnée qui fut le creuset d'une révolte quelques années auparavant. Ce campus s'appelle Nanterre, tout comme celui de la périphérie de Paris d'où partirent les événements de mai 1968.
La brochette de personnages apparaissant dans cette série est vraiment truculente, comme Elizabeth, le capitaine de l'Aurore, avec ses coups de sang et sa propension à croiser le fer avec les nouveaux venus. Les autres seconds rôles ne sont pas en reste et se dévoilent au gré des épisodes. Si l'aspect psychologique des deux héros n'est pas au centre de la série, ils enrichissent le scénario par leurs caractères respectifs. Gram est très posé et ne semble jamais s'inquiéter de ce qui lui arrive. Cependant, il est attentif aux autres, ce qui sera mis en exergue dans certains épisodes. Vestemona possède de son côté un profil diamétralement opposé. Elle est impulsive et guerrière, même si elle semble posséder un bon fond à l'égard de ceux qu'elle aime. Il est amusant de constater l'inversion des genres car habituellement c'est le garçon qui est fils de Mars tandis que la fille est issue de Venus. L'écueil du fan service souvent décrié par les ligues de vertus est ici minimisé. Malgré tout, la plastique de la majeure partie des personnages féminins reste plus qu'agréable.