Critique : Special A - Episodes 1 à 8

Produite en 2008, la série Special A Class, plus communément appelée Spécial A (ou S.A), est issue du manga éponyme de Minami Maki (Kimi wa Girlfriend) qui est le dernier gros succès du magazine Hana to Yume (qui a notamment édité Fruits Basket). Totalisant aujourd'hui 24 épisodes, elle est réalisée par Yoshikazu Miyao qui a entre autres collaboré aux storyboards des films Pokemon: Lucario and the Mystery of Mew et Pokemon Ranger and the Temple of the Sea. Quant à l'animation, elle est produite conjointement par les prestigieux studios AIC et Gonzo, deux gages de qualité. A noter que le premier volume du manga sort en France chez l'éditeur Tonkam le 22 avril 2009, alors qu'au Japon la série a déja 16 tomes à son actif et est toujours en cours. La série Special A ravira les amateurs de comédies sentimentales loufoques dans la plus pure tradition du genre.

Special A nous conte les aventures de Hikari Hanazono, l'éternelle seconde de la classe, surclassée par un inébranlable numéro 1, Kei Takishima. Hikari considère Kei comme un simple rival, alors que Kei semble éprouver secrètement quelques sentiments pour Hikari. Depuis leur premier duel datant de leur petite enfance, Hikari ne vit que pour une chose : vaincre Kei dans tous les domaines, que ce soit en sport ou dans les études. Dans le même temps, ils intègrent la classe "Special A", qui réunit les sept meilleurs élèves du lycée, Hikari étant bien entendu seconde derrière Kei...

Les personnages de Special A dévoilent au fil de l'histoire des personnalités intéressantes et disparates. La rivalité de Kei et de Hikari occasionne bon nombre de scènes hilarantes, car cette dernière ne connaît pas de retenue lorsqu'elle doit se mesurer à Kei. Leurs caractères diamétralement opposés occasionnent des quiproquos cocasses : Hikari démarre au quart de tour, tandis que Kei reste (en apparence) de marbre, gérant avec pondération les problèmes rencontrés. De plus il prend un malin plaisir à provoquer Hikari, ce qui lui permet de se rapprocher d'elle pendant leurs innombrables duels. Les autres élèves de la S.A ont chacun leur spécificité propre. Akira ne supporte pas l'attitude désinvolte de Tadashi et passe la plupart de son temps à martyriser cet infortuné souffre-douleur. Ne manquez d'ailleurs sous aucun prétexte le septième épisode intitulé Sensibilité-Aveuglement, où Akari dévoile sa véritable et effrayante personnalité cachée...  Tandis que la discrète Megumi Yamamoto, pour préserver sa voix (ou plutôt les oreilles de ses voisins), préfère ne communiquer que par l'intermédiaire d'un cahier. On s'amuse franchement des rapport quelquefois incongrus qui règnent entre les élèves de la Special A, mais l'on s'interroge tout comme Kei : comment une personne et en l'occurrence Hikari, peut-elle être aveugle à ce point sur les sentiments d'autrui à son égard ?...

Special A utilise les poncifs du genre shôjo avec sobriété, tout en lorgnant avec habileté vers la comédie complètement délirante. Le character design de Kiyotaka Nakahara est particulièrement réussi ; il est à noter que celui-ci avait auparavant travaillé sur les deux premiers films de la saga Cardcaptor Sakura ainsi qu'à la séquelle de la série School Rumble, School Rumble 2, au poste d'animateur clef. Special A, de par ses scènes délirantes, peut justement s'apparenter par moments à School Rumble ou encore dans sa démesure à Daimaho Toge. S.A alterne avec brio des moments paisibles avec des scènes hilarantes voire complètement déjantées, sans que ces dernières ne soient outrées ou hors sujet à aucun moment. Le mixage habile de ces disparités d'ambiances font de cet animé une série à part, avec laquelle on traverse une palette d'émotions rares.

Si les deux premiers épisodes de Special A semblent suivre une narration un peu linéaire, la suite va crescendo et occasionne bon nombre de moments de pur bonheur. On s'attache rapidement à ces protagonistes hors normes et l'attente pour visionner la suite va nous paraître bien trop longue... S.A est une véritable réussite qui dégage une énergie et des émotions magiques.