Critique : Zombie-Loan - Episodes 1 à 13
Le 12/05/2009 à 09:44Par Valérie Frot
Zombie-Loan est une série très réussie, les personnages sont attachants, l'histoire est fouillée et bien rythmée. Si l'humour n'est pas en reste et s'intègre avec justesse à l'intrigue de la série, celle-ci aborde également des thèmes plus graves en dénonçant notamment les brimades subies dans les écoles par certains élèves. Zombie Loan se laisse voir d'une traite, car on ne s'ennuie pas un seul instant et on a plus envie maintenant que d'une seule chose : une suite, tout simplement !
Zombie-Loan est une série de 2007 issue du manga signé par le duo constitué de deux femmes mangaka, Banri Sendô et Shibuko Ebara, plus connues sous le pseudonyme Peach-Pit (Rozen Maiden, DearS). La publication du manga, qui compte 11 volumes à l'heure actuelle, est toujours en cours au Japon, et se poursuit en prépublication dans le magazine GFantasy de l'éditeur Enix.
Michuru Kita possède depuis toujours, lorsqu'elle enlève ses lunettes, la capacité de voir si une personne va mourir (ou est morte) grâce à un anneau qu'elle porte autour du cou. Angoissée par ce pouvoir, elle vit repliée sur elle-même et est quotidiennement exploitée par ses camarades de classe. Deux jeunes garçons populaires, Chika Akatsuki et Shito Tachibana, arrivent à l'école. Victimes dernièrement d'un grave accident de la route, Michuru s'aperçoit qu'en réalité ces deux élèves portent un anneau noir autour du cou, et sont par conséquent on ne peut plus morts... Il s'avère que ces derniers travaillent secrètement pour une agence très spéciale, la Zombie-Loan (ou Z. Loan), chargée d'éradiquer les Zombies malfaisants. Les circonstances vont faire que Michuru va être obligée de faire équipe avec ces deux étranges garçons...
Les histoires de Peach-Pit se déroulent toujours au début dans la réalité puis sont rejointes par un mélange sophistiqué et très réussi de surnaturel additionné d'un soupçon d'ésotérisme. A l'instar de Rozen Maiden du même duo, Zombie-Loan propose un panel de personnages pétillants et intéressants. L'histoire, ancrée dans un premier temps dans le quotidien ordinaire d'une collégienne, s'oriente rapidement vers le fantastique et nous offre un microcosme jouant sur plusieurs dimensions. La journée, nos protagonistes se rendent normalement à l'école mais le soir venu, une autre atmosphère s'instaure faisant place à des actions et à des personnages des plus singuliers. Le postulat de départ peut faire croire à une simple chronique sur la vie d'une collégienne timide associée à deux jeunes (et beaux) garçons contraints de se battre contre les forces du mal, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Chacun des personnages est fouillé, le climat évolue habilement avec de plus, une bonne dose de dérision allégeant les situations les plus sombres. Le passé respectif des protagonistes principaux nous est révélé progressivement, ce qui permet d'éclairer notre lanterne quant à leurs réactions et leurs sentiments quelquefois extrêmes et déroutants face à la réalité.
Tout comme Rozen Maiden, Zombie-Loan nous parle de d'une jeunesse désenchantée et en l’occurrence de l'ijime, le phénomène de brimades que l'on peut rencontrer à l'école et qui peut également se trouver dans le monde du travail, occasionnant de nombreux suicides chez les jeunes adultes et adolescents plus particulièrement au Japon. Dans Zombie-Loan, ce sujet est évoqué avec Michuru contrainte par ses camarades de classe d'aller par exemple tous les midis acheter leurs repas, et par la suite chahutée et surnommée par Chika « la bonniche à lunettes ». La jeunesse désabusée et désœuvrée est également pointée du doigt avec le personnage de Shiba, un jeune homme qui aurait tout pour être heureux mais qui n'aspire plus à cette vie sans saveur, une qui ne lui suffit plus.
Le joli character design de Chiharu Sato (Hokuto no Ken 1 : L'ère de Raoh, Akira) apporte énormément à cette série atypique. On notera également les génériques très sympathiques et pêchus qui conviennent parfaitement à l’atmosphère de Z. Loan. Le générique de début, Okami no nodo interprété par The Birthday, se rapproche du hard-core, alors que celui de fin, Chain Ring par MUCC, est très entraînant et dans une tonalité plus Punk/ Rock.
Zombie-Loan est une excellente cuvée de Peach-Pit, peut-être la plus aboutie dans son intrigue et la plus convaincante, même si malheureusement la fin n'en est pas une, puisque la compétition entre la Z. Loan et la A. Loan ne fait que débuter à ce moment-là... On reste donc sur notre faim puisque l'on ne sait pas encore ce que vont finalement devenir nos attachants personnages. Mais cela n'empêche pas d'apprécier cette série que l'on regarde facilement d'une traite tout en ayant l'impression de n'avoir visionné que deux ou trois épisodes alors qu'il y en a tout de même 13 en totalité. On ne les voit décidément pas passer ! Zombie-Loan est une série où l'on ne s'ennuie pas une seule seconde et qui mérite une suite de toute urgence.