Bienvenue chez les ch’tites coquines
Le 01/12/2008 à 15:05Par Arnaud Mangin
Pour cette première, exceptionnelle et certainement dernière critique de film X sur filmsactu, aucune image déplacée n'est présente sur cette page. Nous avons même censuré l'affiche à notre façon. Ce qui nous intéressait était le scénario de cette... "parodie" !
TEST DVD BIENVENUE CHEZ LES CHTITES COQUINES
Non mais quelle bande de farceurs ces chers collègues de filmsactu... Bien évidemment, pour préserver l'intégrité de chacun, je ne citerais pas le nom du rédacteur incriminé, ni même les YR qui lui servent d'initiales, mais la brève histoire que je vais vous raconter ne peut que servir de leçon : ne faire confiance à personne !! Et plus particulièrement dans le cadre professionnel.
En effet, souhaitant trouver une âme charitable dans mon entourage pour offrir une seconde chance à Bienvenue chez les ch'tis, que je n'avais que moyennement apprécié au cinéma (comme si Danny Boon attendait que je revois mon jugement pour se sentir mieux), j'ai sollicité un peu tout le monde pour me faire prêter un DVD. Chose qui a été faite de la manière la plus amicale qui soit. Heureux, guilleret, je rentre chez moi, je met en route tout l'appareillage me servant de home cinéma et j'ouvre le boitier. Etrange, la typographie et la couleur de la sérigraphie sur le disque n'ont rien à voir avec celles du film et de la jaquette... D'ailleurs, ce n'est même plus le même titre : "Bienvenue chez les Ch'tites coquines"...
Vous avez compris de quoi il s'agissait, vous avez probablement même pigé le truc plus rapidement que moi sur le moment, on m'a refilé un bon porno des familles. Enfin "un bon", c'est vite dit ! En tout cas, avant même de fourrer la rondelle en question dans mon lecteur, c'est déjà rigolo et ça résonne surtout un peu comme la réponse vulgarisée mais méritée à tout le tapage médiatique du film officiel. Et puis tant qu'à faire, autant jeter un œil sur le machin, même si l'on reste un brin amer sur le moment. Il aurait fallu que j'invite mes petits neveux à regarder le film avec moi ce soir là pour frôler l'incident diplomatique familial. Et effectivement, dans le registre parodique inattendu, on atteint un seuil de médiocrité assourdissant. De quoi rendre concluant le défi original que je m'étais lancé : rehausser mon point de vue sur l'œuvre de Danny Boon. On va donc se focaliser sur tout ce qui entoure les scènes dites principales, en zappant ce qui normalement aurait dû vous intéresser. Désolés les mecs, il n'y aura pas d'images hot ici. De toute façon, ce n'est qu'un film de boules, très mauvais en plus, avec son lot de gros plans sur des kikis qui rentrent dans des frifris (ou autres). Rien de neuf, vous en avez probablement vu avant et ailleurs, mieux réussis, plus soignés et pas forcément tournés à l'arrache par un week-end de pluie.
C'est donc l'histoire d'un type qui s'appelle Pignole (qui ne se pignolera plus très longtemps tout seul, comme vous pouvez l'imaginer) et qui est chauve. Lui, c'est le Kad Merad de cette version. Et Pignole, c'est un écrivain qui aimerait bien foutre le camp fissa aux Canaries avec sa femme pour rédiger peinard un bouquin dont on n'entendra curieusement plus beaucoup parler par la suite. Il s'embrouille donc avec l'hôtesse d'une agence de voyage, qui apparemment a merdé quelque part dans la gestion, ne pouvant plus l'envoyer dans la région paradisiaque de son choix. ''Tous les avions sont cloués au sol avec ces attentats terroristes'' lui rétorque-telle. Qu'à cela ne tienne, on lui propose d'aller à Bergues en échange. Forcément, ça l'énerve (vu la différence de prix des billets et du décor), mais la patronne de l'agence vient alors arranger le coup à sa façon. D'ailleurs elle demande à son assistante de lui filer un coup de main. On vous passe les détails, mais ces trois personnes semblent finalement avoir trouvé un accord, qu'ils arrosent abondamment. Pignole va donc à Bergues (au bout de 20 minutes de film, quand même), laissant sa dulcinée à Paris, qui refuse d'aller se peler les miches dans le Nord (un autre les lui réchauffera). On appréciera d'ailleurs une retouche numérique bleutée totalement bidon censée nous indiquer qu'il y fait très froid.
"Hein ???"
Ce qui est fendard, c'est qu'ils ont vraiment tourné le film là bas, en choisissant en plus quelques extérieurs communs avec Bienvenue chez les Ch'tis ! Pignole déambule alors dans un hôtel-resto où il surprendra le cuisinier en train de mettre au point un accord avec la femme de ménage. Et lorsque cette dernière n'a pas la bouche pleine, elle parle... avec l'accent ! Les grands amateurs de direction d'acteur que nous sommes apprécieront donc de voir quelques pornstar locales s'essayer à la comédie premier degré avec l'accent chtimi. Même si Caroline Eden confond cet accent bien français avec le québécois, transformant soudainement cette parodie en une sorte de ''Les têtes à claque taillent une pipe''. Pignole se laisse donc entraîner par son nouveau pote le cuisinier qui lui présentera les bons plans de la région, après s'être enfilé chacun un sandwich à la friterie locale. Ce qui est un peu dommage de la part d'un cuisinier, mais bon. Les deux lurons font alors le tour des maisons de la ville, sauf qu'au lieu d'aller prendre un verre, ils viennent mettre un coup chez toutes ces gentilles dames pas farouches du tout. Soudainement, le titre prend tout son sens. Ben oui, elles sont coquines... Pas con.
Il veut des frites, elle aura la banane !
''Et la morale dans tout ça ?'' comme nous le demanderait certainement notre chère monteuse. Au-delà du mercantilisme un peu nazebroque de la chose qui ne prend pas la peine d'en soigner le moindre aspect (excepté le gloss brillant des fumeuses de cigare) rien ne nous interpelle réellement en fait. L'histoire essaie de nous convaincre, comme tout film de cul, qu'il est parfois bon de se séparer pour se retrouver dans un couple et que si elles n'ont pas un accent aussi suave que leurs consoeurs des îles, les coquines du Nord sont pas moins salopes que les autres. De quoi nous laisser méditer un long moment sur la portée du message.