FilmsActu.com

BloodRayne : Top Nanar !

Le 26/02/2008 à 08:53
Par
Notre avis
1 10

Le monde a beau s'acharner sans vergogne sur le pauvre Uwe Boll, le bonhomme force le respect. Parce qu'il faut en avoir une sacrée paire pour persister contre vents et marrées, voire le monde entier, le bon sens et l'intégrité artistique, et accoucher systématiquement soit d'un nanar bien poilant, soit d'un analgésique purement irregardable. BloodRayne est un peu à mi-chemin entre les deux. D'une part parce que l'on n'atteindra jamais ici le génie d'un House Of The Dead, mais surtout parce que cette "nouvelle" bobine (depuis, il en a fait une quinzaine) n'est pas vraiment très drôle en soi. En revanche, durant 80 minutes complètes, cette nouvelle adaptation de jeu vidéo est une épatante démonstration technique qui va complètement à l'encontre de la moindre règle basique pour mettre un film sur pied. D'une certaine manière, c'est un concept et une sorte de leçon cinématographique... si, si. Il ne nous en fallait pas moins pour démarrer notre nouvelle rubrique Top Nanar, votre rendez-vous filmsactu pas ponctuel du tout sur l'actualité des direct-to-video que seuls les paniers percés un peu masos achèteront. Parce que le cinéma, ce n'est pas juste There Will Be Blood, même si ici ça saigne un peu plus...


BloodRayne : Top Nanar !

Donc de quoi parle BloodRayne exactement pour ceux qui ne se sont pas intéressés au jeu vidéo original ? De vampires, de chasseurs de vampires, de gens normaux et d'une nouvelle race à mi-chemin entre tout ça qui ont tous décidés de se mettre sur la gueule. Une guerre épique drainant des armées entières de guerriers combattants pour des valeurs approximatives que n'importe quelle affiche de film catastrophe résumera parfaitement : les gentils veulent la paix, l'amour, des enfants qui chantent et des oiseaux guillerets tandis que les méchants veulent les ténèbres parsemés de types mal coiffés qui se la pètent... Avec les BB Brunes et les danseurs de Tecktonik, on est bien partis ! Sauf qu'à l'écran, ils doivent être en tout et pour tout une petite vingtaine qui, en plus, ne savent pas vraiment bien se battre. Ce qui n'empêchera pas tout le monde de crever. Où et quand ça se passe exactement ? On ne sait pas vraiment mais les passeports n'existant pas encore à l'époque moyenâgeuse, on en déduira que comme tout vampire, ils squattent la Roumanie.

BloodRayne : Top Nanar !
En tout cas, parmi tout ce bordel, toutes ces roulottes envahies de cartomanciennes (oui, des roumaines) et autres cracheurs de flammes filmés en gros plans pour masquer l'absence de décors, il y a Rayne, celle qui va tout déchirer ! Rayne est une Damphir, c'est-à-dire une bâtarde née d'une relation un poil forcée entre le roi des vampires (Ben Kinglsey maquillé comme à sa propre levée du corps au point de ressembler à Philippe Castelli dans des ses dernières minutes au dessus du sol) et sa maman, une humaine comme les autres. Du coup, elle a toutes les qualités : elle est belle, elle est grande, elle est rousse, elle sait se battre, elle peut réguler ses heures pour dormir la nuit, elle est un peu goudou sur les bords mais ne rechigne pas à voir le loup l'espace d'une scène. Ben ouais, il y a au moins un acteur là dedans - même pas connu en plus - qui doit être fier d'y avoir participé et qui doit organiser des soirées avec ses potes pour faire tourner en boucle sa maigre scène de cul avec Kristanna Loken dont on voit enfin la poitrine. La mi-vampire montre en tout cas qu'elle n'a pas besoin de sortir ses crocs mortels pour sucer jusqu'à la dernière goutte...

 

BloodRayne : Top Nanar !
BloodRayne : Top Nanar !
Avec tout ça, on aurait au moins pu tenir un truc potable, un sous-Blade du genre Underworld. Le problème, la condition sine qua non, Uwe Boll oblige, c'est qu'on se retrouve plutôt avec un sous-Underworld qui fait quand même dégringoler le genre de quelques échelons. Et dans sa chute, le réalisateur se cogne sauvagement le menton contre les barreaux avant de se croûter lamentablement dans sa maladresse de récidiviste. D'abord, il embauche Kristanna Loken (dont on voit bien les nichons, ne l'oublions pas) qu'on aime bien depuis notre rencontre à Gérardmer début 2008, mais qui trouve ici le moyen de rester dans l'ombre de Milla Jovovich, symbole du rêve américain/hongrois. Plus fort encore, il arrive à convaincre Ben Kigsley de venir un jour sur le plateau pour tourner toutes ses scènes. Méthode toute aussi payante avec Meat Loaf et sa séquence gore faussement orgiaque mais avec des vraies putes (Authentique ! Ca a coûté moins cher à la production), avec Billy Zane et sa perruque qui joue quand même le père de Michelle Rodriguez, et avec Udo Kier qui, comme d'habitude, ne tourne plus que des merdes par amitié pour ses potes réalisateurs.

BloodRayne : Top Nanar !

Avant de voir la brindille dans l'oeil du voisin, etc...


Elle est là la recette du Dr Boll : on embauche du monde, des noms vendeurs, mais peu de temps pour ne pas se ruiner. Et comme il confond bien évidemment vitesse et précipitation, chacun fait ses propre cascades sans savoir se battre (ça fait désordre dans un film où tout le monde manie l'épée) pour finalement accoucher d'un machin qui se plante au carrefour déserté entre Buffy et Xena... Et bon sang, ces trucs là on méchamment vieilli. On ne s'acharnera pas non plus sur Michael Madsen qui croit encore moins à ce qu'il fait que quiconque, même si on aime bien sa dégaine de Hobbit, ni à l'étrange montage aux raccords cassés et la narration décousue qui mélange un peu n'importe comment des éléments au point d'être parfois incompréhensible.

 

Mais bon, on s'en fout, c'est justement ce non-sens filmique qui fait le charme du cinéaste aux ellipses qu'il est le seul à décrypter. On regrettera juste que, dans l'ensemble, ça atteigne les confins du chiantissime même si son clin d'oeil insultant à Conan Le Barbare dans sa dernière minute fera s'esclaffer sans mal les cinéphiles les plus patients...

 

Blood Rayne sortira directement en DVD le 23 Avril 2008 sous la bannière de Europa.







BloodRayne

Les dernières news

Vidéos à ne pas manquer

Newsletter FilmsActu


Depuis 2007, FilmsActu couvre l'actualité des films et séries au cinéma, à la TV et sur toutes les plateformes.
Critiques, trailers, bandes-annonces, sorties vidéo, streaming...

Filmsactu est édité par Webedia
Réalisation Vitalyn

© 2007-2024  Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation.