Les indices étaient franchement grossiers : d'abord prévu pour une exploitation en salles et après avoir écumé bon nombre de festivals avec des affiches teasing placardées partout, Day Of The Dead a ensuite perdu toute connectivité officieuse avec l'univers de Romero pour prétendre au gros Z qui tâche. Le fanfaron Steve Miner écope du bébé (on lui doit des essais chez Vendredi 13 et Halloween plutôt marrants ainsi qu'un Lake Placid franchement déconnant) avant d'être contraint de refaire pratiquement tout le film à la demande express de la production alors que le tournage est presque achevé. Le coup du sort étant ce qu'il est, le film n'aura donc même plus les honneurs d'être découvert sur grand écran. Si avec ça le film avait été bon, on aurait franchement eu le cul bordé de nouilles... Ce qui n'est pas le cas, puisque le résultat final n'est constitué que de bric et de brocs revendicatif, où pas mal de cons ont probablement mis leur grain de sel sans savoir de quoi ils causaient. Le monde du cinéma, quoi. Dommage, toutes les options possibles sont annihilées et le résultat n'est ni une étonnante surprise, comme le fut le remake de Zombie en 2004 (ou même celui de La Nuit des morts vivants en 90), ni un machin potache bien rigolard et surtout encore moins un hommage quelconque à l'œuvre de Romero.

 

D'ailleurs on se demande bien pourquoi ils ont appelé ça Day Of The Dead puisque, excepté des personnages principaux affublés de fringues militaires, ça n'a strictement rien à voir et ça ne compte surtout pas sur la cinéphilie accrue de sa cible première (des clients de Wall-Mart) pour relier tout ce bordel à ses origines premières. Pour apprécier ce machin, ça arrangerait effectivement tout le monde que vous n'ayez vu ni les originaux, ni même aucun film d'horreur quelconque devant lequel il ne tiendrait pas la comparaison. Ca ne se déroule même pas de jour, et en plus, ça ne se fond dans aucune continuité logique et ça a surtout la désastreuse idée de lorgner du côté des clichés de Resident Evil ou d'autres merdes pour ados qui se forgent une culture chez Darren Lynn Bousman. Le plus décevant dans tout ça, c'est que Miner lui-même (qui n'avait jamais rien fait de transcendant mais rien de honteux non plus) succombe à un certain néant créatif et se contente, dans son film de zombies, de montrer des zombies qui ne savent que grommeler... Ah non. Y'en a quand même un qui rampe au plafond, façon Spider-Man, mais même ça c'est nul !

 

 

Qu'est ce qui nous reste dans tout ça ? Une Meena Suvari qui a vraiment misé sur le mauvais cheval pour le coup alors qu'elle voulait sans doute s'amuser un peu, reléguée à un ersatz de Milla Jovovich dans ce qui restera probablement son film de la honte. Ensuite elle dézingue autant de monstres qu'elle peut dans un hôpital (là où se déroule le gros de l'histoire) avant que le scénar ne tente, mais alors vraiment insidieusement, de faire un clin d'œil à l'original tout en bâtissant un semblant d'introduction à ce dernier. Là encore, ça ne marchera jamais. Au même titre qu'une accumulation de gags pas drôles, d'une apparition éclair de Ving Rhames qui se dévore l'œil pour déconner, et d'effets gores numériques super mal torchés étalant grassement le désintéressement total de l'entreprise... C'est juste nul, et c'est déjà trop !