Naruto Shippuden - Coffret 3 Films
Le 01/09/2009 à 07:50Par Valérie Frot
Le premier film Naruto Shippuden, Un Funeste présage, est une belle surprise. Emouvant et rythmé, il met en exergue les qualités humaines du jeune shinobi de Konoha. La personnalité naturellement empathique et altruiste de Naruto se prête à cette touchante histoire. Les nouveaux protagonistes créés spécialement pour ce long métrage sont intéressants et colorés. On soulignera également la qualité de l'animation ainsi que les scènes en 3D qui s'intègrent parfaitement dans le film. S'il est intéressant et bien animé, le second long métrage, Les liens, révèle par ailleurs quelques faiblesses. Le scénario assez fouillé accuse à certains moments de légères baisses de régime. C'est dommage car le chara design est impeccable, l'animation est fluide, et l'équipe de Konoha soudée comme jamais avec Shikamaru et Kakashi aux commandes. Les fameux liens (Kizuna) évoqués dans le film sont présents à plusieurs niveaux et restituent bien l'ambiance chaleureuse du long métrage. L'un des évènements majeurs du film est la « réapparition » du personnage de Sasuke, mais est-il au final un ami ou un ennemi ? Une question que Les liens vous aidera peut-être à résoudre... Enfin, le troisième et dernier film, La Flamme de la volonté n'est peut-être pas techniquement le plus aboutit des trois films du coffret, mais l'on termine le visionnage avec le sourire et un moral au beau fixe. A l'instar des deux premiers films, il parvient à conserver intact l'esprit de la série tout en offrant un graphisme de qualité.
Le premier des trois films, Un Funeste présage, a été réalisé en 2007 par Hajime Kamegami (Lupin III: Seven Days Rhapsody et Lupin III vs. Detective Conan). Bien souvent dans les films issus de séries TV, on déplore un dessin au goût « d'inachevé » et des personnalités minimalistes du côté des nouveaux protagonistes. Mais ici, le chara design de Tetsuya Nishio (Naruto) est harmonieux et les caractères des différents personnages sont intéressants et fouillés. Ainsi celui de la prêtresse Shion se dévoile habilement au coup par coup. Si elle parait mystérieuse, inabordable et insupportable au début, les évènements au fil de l'aventure la font évoluer sensiblement et l'on suit avec grand intérêt son histoire de bout en bout.
L'armée en pierre de Môryô semble avoir été directement inspirée par l'armée en terre cuite chinoise de la ville de X'ian. Fort réussie, cette animation en 3D s'intègre parfaitement dans les différentes scènes, toujours employée à bon escient. Le film parvient à trouver un excellent équilibre entre les scènes d'action et les moments moins rythmés qui permettent aux personnages de s'exprimer et de faire ressortir leur personnalité. Naruto est mis en avant dans ce long métrage, mais ses camarades du village caché de la feuille ne sont pas non plus oubliés. Ses compagnons ont tour à tour leur petit moment de gloire et l'on prend beaucoup de plaisir à les voir évoluer aux cotés de l'imprévisible shinobi.
Avec l'expérience, Naruto a certes pris de la bouteille, mais il continue pour notre plus grand plaisir à être surprenant, ingérable et facétieux. Ces instants de folie contrebalancent avec justesse les évènements dramatiques d'Un Funeste présage. Ce long métrage est une jolie réussite qui mérite incontestablement sa place dans la saga Naruto. Le message que transmettait le créateur de Naruto, Masashi Kishimoto, dans une interview à l'occasion de la sortie de ce film, en résume bien la teneur : « Changer les cœurs et les âmes, c'est le plus grand message de Naruto ».
Le deuxième film, Naruto Shippuden : Les liens, a lui aussi été réalisé par Hajime Kamegaki, en 2008 cette fois, tandis que le chara design fort réussi revient encore à Tetsuya Nishio. Sur le plan artistique, on reste séduit par les couleurs harmonieuses et la luminosité des images, ainsi que par les quelques scènes en 3D insérées avec brio dans ce long métrage. Une des innovations du film est l'utilisation de machines volantes. Ces engins n'avaient jusqu'à présent jamais été vraiment employés dans Naruto : ils permettent de donner la part belle au personnage de Saï la part belle grâce notamment à son talent de la « Toile aux monstres Fantomatiques ».
On retrouve avec grand plaisir l'esprit intègre du «nindo» bien particulier de Naruto, qui lui permet de ne jamais abandonner ni douter malgré les difficultés. L'optimisme et l'abnégation de notre héros donnent une couleur chaleureuse à ce film, malgré les évènements dramatiques qui ponctuent l'histoire. Quel bonheur de revoir Sasuke (en mission pour Orochimaru) refaire le temps du film tout du moins, son apparition aux cotés de Naruto pour l'aider à combattre un démon. Retrouver en action côte à côte Sasuke et Naruto est tout simplement jubilatoire, mais les autres personnages ne sont pas en reste. Saï semble découvrir le véritable intérêt du travail en équipe, Shikamaru en fin stratège réussit comme la plupart du temps à nous époustoufler en utilisant à bon escient les compétences de ces coéquipiers.
Le seul véritable bémol de ce deuxième film concerne la narration qui par moment accuse une petite baisse de rythme. Les Liens est un long métrage qui ne convainc pas complètement mais qui reste très séduisant malgré ses petites faiblesses.
Le troisième long métrage Naruto Shippuden, La Flamme de la volonté, est réalisé cette fois par Masashiko Murata (Naruto, Naruto Shippūden 4 : The Lost Tower sorti au Japon en juillet 2010) et met en avant Kakashi aux prises avec des évènements dramatiques du passé. Pour la sauvegarde de Konoha, il propose ses « services » mais cela ne va pas se passer comme prévu, car l'énergumène Naruto va mettre son grain de sel dans l'affaire, quitte à bafouer les ordres, afin de suivre son nindô et les enseignements de son maître... Kakashi.
La Flamme de la volonté met en porte à faux les dirigeants et la jeune garde du village, en proie à des sentiments contradictoires. Le scénario met l'accent sur la personnalité unique de Naruto qui va agir comme la plupart du temps sur un coup de tête, afin de venir en aide à un camarade.
A souligner un combat final palpitant qui met en scène au fur et à mesure des enchaînements bon nombre des compagnons de Naruto. On notera aussi une petite touche habituelle d'humour qui fait mouche dans ce long métrage plus noir que les précédents. La Flamme de la volonté n'est peut-être pas le plus abouti des trois films du coffret, mais l'on termine le visionnage du film avec la banane.